8 mai 2013

Carnet de route : Monte Carlo Historique 2013 par Katiouchka

 

kaiouchka vesselovsky,porsch 911,porsche carrera 3,0 1977

Histoire, équipages, voitures, parcours, étapes. Le Monte Carlo est une épopée. Tout impose respect et admiration. Le Monte Carlo Historique n’est pas un rallye de vitesse pure . Il suffit pourtant d’observer les participants pour comprendre qu’il se mérite. Le terminer suppose adresse, détermination, endurance et caractère. Qualités dont Katiouchka n’est pas dépourvue. 

Classic COURSES

 

Quand la passion tient une femme….elle ne la lâche pas….en tous les cas celle que j’ai pour mes Porsche 911. Après la piste, la découverte du monde des rallyes historiques. Je me suis lancée sans connaitre l’ampleur du défi…et ce fut encore meilleur !

Oser s’attaquer à une légende…le rallye de Monte-Carlo historique et se dire « oui je vais le faire ! »… J’en rêvais depuis toujours pour avoir tant écouté mon père me vanter le courage et l’engagement de pilotes

Avec seulement deux rallyes des boucles de SPA et une coupe des alpes à mon actif, lorsque j’ai parlé de mon projet « Monte Carlo Historique Rallye » beaucoup ont pensé que je n’y parviendrai pas. Mais relever les défis, j’adore. Non pour épater la galerie mais surtout pour aller voir qui je suis.

Je me suis mise en chasse d’un modèle éligible dont je connaissais les qualités. Il est assez rare avec 3 646 exemplaires fabriqués en 1976 et 1977 dont 2 564 coupés ; la carrera 3.0 n’est à ne pas confondre avec une SC 3.0 très différente. Son moteur, à mon sens méconnu, est pourtant très proche de celui de la 2,7 RS que je connais bien. Ses envolées au-delà de 4000 tours me mettent en joie.  Dès que je tourne la clé, j’oublie tout pour n’être qu’un sourire qui vibre au son envoûtant de ce moteur unique. De virage en virage, je demeure en quête perpétuelle du son fabuleux de ce flat 6.

Le 1er mai 2012, jour de la fête du travail, j’ai pris possession de cette superbe Carrera 3.0 rouge de 1977 préparée et allégée. Sentant l’émotion de son propriétaire, j’avais peur qu’il change d’avis et surtout ; ne voulais pas faire durer pour lui le supplice de cette rupture…J’ai directement filé prés de Chambéry chez M. Jacques Point, appelé la veille, qui m’a fabriqué dans la journée un arceau de sécurité. kaiouchka vesselovsky,porsch 911,porsche carrera 3,0 1977

Là encore un homme en or. Pour ceux qui se posent la question de pousser leur femme ou leurs filles à s’engager sur la voie difficile du pilotage tant sur piste qu’en rallye je dirais que derrière une femme qui se lance dans la course il y a toujours des hommes uniques ! Je sais ce que je dois aux hommes de ma vie comme à ceux que j’ai croisé par hasard et qui m’ont chacun aidée à leur manière à avancer dans ce monde quasi exclusivement masculin.

Dans le monde des Porschistes il y a bien sur les gros lourds, ceux qui ne font aucun cadeau, qui vous coincent en bout de ligne droite ou ferment la porte pour vous faire goûter les joies du bac à graviers, vous savez ceux qui détestent qu’une femme les double. Il y a ceux qui vous testent sans cesse avec un sourire en coin.

Et puis il y a les valeureux; les hommes; les vrais. Ceux qui admirent ou qui apprécient une femme avec son casque, ses gants rouges et ses ongles assortis, ne demandant qu’à apprendre de cet univers d’hommes  qu’elle adore !

kaiouchka vesselovsky,porsch 911,porsche carrera 3,0 1977Parmi eux, mon tout premier sponsor, jamais rencontré, qui après m’avoir vue tourner à Spa m’a adressé un message sur un forum Porsche me disant qu’il dirigeait une société d’outillage en Belgique et que pour mon prochain rallye des Boucles de Spa il m’offrait le matériel que je souhaitais ! (ITS Tools Bruxelles) J’ai donc reçu une valise d’outillage complète et une clé à choc Facom. Cela sans avoir posé le moindre sticker sur ma voiture.

Il y a ceux qui m’ont prodigué conseils et assistance. Allant jusqu’à monter mes pneus semi-slicks pour les sessions sport à Spa où je suis souvent la seule à oser tourner en SC ou en carrera 3.0 au milieu des GT3, des Cup voire des 4.0 RS, plus récemment.

Il y a aussi Vincent Verdier et Nicolas Bachmann qui m’ont proposé de porter leurs couleurs et sont venus au départ à Reims nous encourager !

Une fois ma voiture trouvée j’ai pris contact avec l’organisation du Monte-Carlo Historique qui m’a gentiment suggéré de former un équipage féminin pour avoir des chances d’être retenue. Je me suis rapidement aperçue que trouver une copilote femme n’était absolument pas une tâche aisée. C’est par le plus grand des hasards que surfant un soir sur Internet et tapant « rallye féminin »,  j’ai vu apparaître le visage de Julie, coach sportif, participant à des émissions TV, que je ne connaissais absolument pas. Faut-il préciser qu’elle n’avait pas la moindre expérience de copilote ?

Le défi était de taille ! se lancer pour un Monte-Carlo historique en Porsche 911, qui n’est pas la voiture la plus facile sur la neige et la glace, avec une pilote certes expérimentée au volant d’une 911 mais avec très peu de rallyes de régularité à son actif, pas beaucoup d’expérience de la neige et la glace , et une copilote totalement débutante… Mais peu importe la passion soulève toujours des montagnes…

Des hommes encore nous aident…Jean et François nous préparent les notes de reconnaissance, Jean forme Julie au co-pilotage en rallye de régularité en lui prêtant son matériel installé sur une planche à poser sur les genoux.

Cet article qui pourrait vous intéresser :  Rudolf Caracciola - Rudolf et ses femmes (1)

Hervé Migeo et Philippe Dudel qui ont terminé 4eme du MCH 2012 et m’avaient tant fait rêver avec leur golf zébrée , m’encouragent à choisir Reims comme ville de départ et Philippe me donne ses conseils.

kaiouchka vesselovsky,porsch 911,porsche carrera 3,0 1977De mon côté je me charge de la préparation de ma 911 que je descends en Charente chez Christian JEROME qui s’attaque à la longue liste des modifications à faire pour qu’elle soit comme je le souhaite aussi fiable que possible et confortable

Le confort pour une femme en rallye c’est important ! j’ai changé mes fauteuils baquets pour des fauteuils cuirs rouges de 911 un peu élimés mais super confort que je vais d’ailleurs faire refaire tant je les ai trouvés excellents.

J’ai donc demandé à Christian de changer le capot en poly pour celui d’origine, de poser des phares additionnels oscars, des feux virages dans le bouclier avant, de recranter en hauteur le châssis, de refaire la géométrie, de poser des protèges carter, de peindre les trois jeux de jantes ATS cookie que j’ai achetés pour les pneus neige et les pneus cloutés, de me poser un pare-brise chauffant, de faire les branchements de sondes tripy et tripmaster… etc…

Puis je poste mon dossier à l’ACM et prépare mon laissez-passer historique auprès de la FIA, ça y est j’y crois à fond !

J’ai même entre temps fédéré une équipe avec des amis sur un forum Porsche dont je trouve le nom de SPOUTNIK team, qui signifie « compagnon de route en russe », et nous sommes 7 voitures à s’inscrire ensemble pour ce MCH.

Sauf que le 1er novembre 2012 je me fracture méchamment la cheville gauche en vacances en Bretagne en cueillant des pommes sous la pluie. ..en tongs ….je sais je sais…. , fracture bi malléolaire , autrement dit pour tout le monde c’est « bye bye MCH…. sauf que par chance le jeune et talentueux chirurgien de Brest Romain GERARD me dit que ce sera dur mais que telle qu’il me voit il sent que je peux y arriver..et en fait je ne lui donne pas le choix..il n’est pas question de renoncer au MCH..il va lui aussi beaucoup m’aider. Au bout de 15 jours , alors que je dois rester plâtrée 6 semaines je lui fais découper mon plâtre ,lui promettant de ne pas marcher, mais je veux pouvoir commencer à bouger et à masser cette cheville qui va débrayer…..des milliers de fois sur une semaine de rallye de MCH.

Xavier du Castel,  me fera un magnifique cadeau en me proposant de partir toute une journée avec lui au volant de sa BMW M3 E30 sur les petites routes d’Ardèche le 6 décembre pour effectuer des reconnaissances des spéciales du Monte-Carlo historique qu’il connaît bien pour avoir participé 22 fois au Rallye de Monte-Carlo en tant que pilote.

Le 26 janvier 2012 nous voilà enfin prêtes pour rejoindre la ville de Reims pour les vérifications techniques, je suis escortée par Christian et Ludo qui se chargeront de notre assistance en camion durant le rallye avec un professionnalisme et un dévouement inconditionnels.

À peine sortie de Paris avec la Carrera dont la décoration étoilée a été réalisée par l’un de mes amis Laurent Claude, les premiers flocons tombent sur le pare brise.  Yesssss !

 kaiouchka vesselovsky,porsch 911,porsche carrera 3,0 1977

Arrivées à Reims ça commence bien…on galère déjà pour trouver le parc des expositions…. incroyable bâtiment immense et derrière un rideau de fer baissé…..il se soulève…mon cœur accélère…c’est l’entrée des pilotes et des voitures du rallye. il y a déjà du monde..beaucoup de monde pour le samedi car les vérifications techniques commencent à 14 heures. Moi qui ne suis pas du genre timide.je baisse les yeux, je cherche dans la foule où trouver ma place. Je n’arrête pas de sourire ; le stress…

Un type lève la main…hop marche arrière, un épi et me voila entourée d’une volée de gens qui touchent la voiture, la caressent des yeux…c’est juste surréaliste. Je file au contrôle. C’est dingue ; prendre sa licence de « pilote » et…les gros numéros 108 à coller partout ; Ca devient réel !

J’aperçois une autre Carrera 3.0 avec le numéro 11.. les types galèrent pour coller leurs numéros. Toute contente, je les aide et leur dis que moi aussi je suis au départ avec une carrera 3.0 de 77. Je sens bien à leur regard qu’ils pensent un truc.du genre « ma poule nous on est des pilotes.. » Pas grave…rien ne m’agace, je suis sur ma planète heureuse. Le plus drôle sera que les mêmes me remercieront chaleureusement à l’arrivée, mon assistance  – Christian et ludo – les ayant dépannés au bord de l’abandon.

L’après midi file vite…Du monde et tout d’un coup derrière une barrière un homme me demande un autographe.. J’ai cru qu’il plaisantait…et bien non…j’étais toute émue. J’ai improvisé une signature Katiouchka avec un cœur…un peu cul-cul, mais ça fait tout drôle de voir cet engouement pour ce MCH. Une gamine je vous dis…

 

kaiouchka vesselovsky,porsch 911,porsche carrera 3,0 1977

A près de 19 h, une foule compacte est massée le long du départ du rallye,  me voilà enfin partie pour les 990 km du parcours de concentration de Reims à Valence…Cà ne devrait pas être très long. Erreur : une éternité !

Très vite la nuit, la pluie, la glace..le froid et plus de 38 heures sans dormir ! Je me suis levée à 8 h samedi 26 janvier et je ne dormirai pas avant le dimanche 27 janvier 23 heures !

Cet article qui pourrait vous intéresser :  Manfred Schurti, le "Porschiste" du Liechtenstein (3/3)

La sélection commence là. Entre ceux qui dorment…ceux qui roulent trop vite…ceux qui se trompent de route…ou tombent déjà en panne. Et nous qui pointons au Contrôle Horaire de Champagnole à près de 2h00 du matin avec 30 minutes de retard…avec une mauvaise approche de l’entrée en ville..  ça commence 5000 points de pénalités…on est tout de suite dans l’ambiance, ma copilote râle….déjà.

Pourtant nous avons bien roulé durant cette première nuit interminable, j’avais eu l’idée d’emporter mon iPod avec une playlist pour nous empêcher de dormir. Honnêtement je n’ai pas vraiment eu sommeil dans l’excitation complète de cette première nuit au volant la 911 dans la neige et la glace.Nous traversons des paysages féeriques et progressivement avec le jour qui se lève c’est comme une délivrance.  

kaiouchka vesselovsky,porsch 911,porsche carrera 3,0 1977

Je dois dire que je garderai longtemps ces images gravées car même si ce rallye est physiquement extrêmement éprouvant la beauté du parcours tracé de main de maître vous fait totalement oublier les difficultés dans lesquelles vous êtes volontairement plongées.

Nous traversons Saint-Nazaire en Royans et parvenons enfin à Valence en fin de matinée le lundi 28 janvier pour une heure de halte durant laquelle sera montée le fameux tripy : une balise GPS qui va nous suivre et surtout calculer notre position et notre vitesse à chaque seconde.

Pas question de se reposer véritablement car les deux premières Zones de Régularité sont prévues dans la foulée et voir pour la première fois les 320 équipages arrivés comme nous dans la nuit de toute l’Europe avec des véhicules pré 79 est un spectacle intense.

Je repars encore vaillante sur les petites routes de l’Ardèche en passant par Privas, col de l’Arenier, col de l’Escrinet… Plus nous montons plus la neige se fait présente et avec elle j’ai des pincements au cœur me demandant si je serai au niveau.

ZR1  BURZET.. La fameuse !

Quand je me suis retrouvée au départ avec le commissaire de rallye qui égrène les secondes à bras cadencé, les doigts de sa main se recroquevillant jusqu’au top départ, mon cœur battait si vite qu’il me fallait en entrouvrir la fenêtre pour respirer.  Tendu aussi pour mon copilote Julie qui avait la lourde charge de me guider dans cette spéciale toute blanche et particulièrement gelée.

Dès les premiers mètres je fonce certainement beaucoup trop vite au regard de la moyenne imposée de moins de 50 km/h mais je me dis qu’il est important de prendre de l’avance quand j’imagine que les prochains virages de la spéciale ne me permettront pas de dépasser les 30 km/h…  Sauf que le principe de la régularité telle que le conçoit le MCH est de mettre une dizaine de points de contrôle secrets sur une même spéciale…Aie…Puis une erreur de direction donnée par ma copilote novice et voila que j’effectue un demi-tour complet sur un petit chemin totalement enneigé. Nous voilà bien plombées dès le début du rallye.

De plus dans la descente je me retrouve nez à nez avec un camion de pompiers sirènes hurlantes qui, je l’apprendrai plus tard, venaient secourir un équipage russe au volant d’une Volga qui venait de faire une vingtaine de tonneaux dans un ravin, heureusement sans aucune gravité pour l’équipage. Là encore nous prenons, totalement incrédules, un paquet de points de pénalités.

L’ambiance dans la voiture commence à se tendre. La fatigue de dizaines d’heures de veille au volant, le stress de ma copilote. Tout cela me fait gamberger. Ais je fait le bon choix ? C’est dur, très dur.

Très vite s’enchaîne la ZR 2 Antraigues / le moulinon. Ca ça va un peu mieux… En réalité nous progresserons à chaque spéciale pour remonter dans le classement malgré notre mauvais départ lors du parcours de concentration et de la première spéciale.

Après ces deux spéciales effectuées à bout de force nous repartons enfin pour Valence ou dans une ambiance extraordinaire nous sommes tous fêtés par un public nombreux. La nuit tombe et chacun rêve d’un dîner chaud et d’un lit. Pour nous ce sera une charmante chambre d’hôtes. Dès le mardi 29 il faudra repartir pour quatre  spéciales

ZR3 Les olières / Col de Sarrasset / col de la fayolle

ZR4 Albon/ Le Cheylard

ZR5 St Bonnet le froid…le bien nommé…ça glisse incroyablement, le redoux a fait fondre la neige qui a regelé en formant des ornières dans lesquelles je me sens sur des rails dangereux.

Julie tente bien de m’encourager à atteindre la moyenne mais la je me souviens des conseils des pilotes pros : celui qui termine est toujours devant celui qui sort de route !

ZR6 Lalouvesc / Col du buisson

 kaiouchka vesselovsky,porsch 911,porsche carrera 3,0 1977

Trainant sur les forums Porsche depuis plus de dix ans j’ai mon « Fan club », des copains rencontrés au détour de sorties circuits sur toute la France ou la Belgique, et il m’est arrivé en haut du col du buisson un truc assez stressant mais drôle.

Un chocolatier porschiste de la région a voulu me faire une surprise avec ses copains et ils n’ont rien trouvé de mieux que de déplier en travers de la spéciale une banderole avec mon nom pour me forcer à m’arrêter. Cela pour (..je l’apprendrai plus tard.) m’ offrir une Porsche en chocolat sûrement faite avec amour…Sauf que la spéciale n’était pas terminée ! J’ai eu un grand moment d’hésitation, et j’ai foncé. Je Je les retrouverai par la suite.

Cet article qui pourrait vous intéresser :  Élargissement 1

Nous terminons la journée par une magnifique arrivée sur la ville de Tournon sur Rhône que je découvre pour la première fois dans la lumière de la fin d’une après-midi d’hiver.

Mon père a fait le déplacement de Marseille pour venir m’encourager c’est un immense bonheur pour moi que de pouvoir partager quelques heures avec lui sentant que mon aventure lui fait particulièrement plaisir alors qu’il m’exprime sa fierté de m’avoir transmis cette passion.

Le mercredi 30 janvier nous attaquons une partie qui s’annonce également compliquée ralliant Valence à Gap.

ZR7 col de Gaudissart / la Cime du Mas

ZR8 St Barthelemy du Gua / St Michel des portes

ZR9 Chichilianne / les Nonières

Nous voila dans les hautes alpes. ;tout est superbe…les routes…un brin de soleil..les gens qui nous attendent partout dans chaque village traversé. Je me retrouve sur la roue à suivre Daniel Elena au volant d’une 104 ZS portant le numéro 104, il fonce, j’essaye de suivre…ok je suis en Porsche…mais c’est tellement sinueux que l’on reste longtemps collés. ;J’ai pas osé le doubler, çà ne ce fait pas hein ?

ZR10 les Savoyons / Barcelonnette

Et enfin GAP…. À notre arrivée on nous tend des cadeaux, des pommes, du miel et un pot de pâté qui sera immédiatement ouvert dans la 911..les moments pour souffler et décompresser son rares durant ce rallye.

Là encore notre nuit se termine dans une chambre d’hôtes tenue par une canadienne à l’accent chantant qui nous a préparé un dîner pour une vingtaine de personnes comprenant l’assistance et d’autres pilotes et  copilotes de notre team Spoutnik.

L’ambiance est extrêmement chaleureuse et je profite enfin de cette magnifique aventure humainement inégalée.

kaiouchka vesselovsky,porsch 911,porsche carrera 3,0 1977

Jeudi 31 janvier nous devons rallier gap à Monaco. Ma copilote galère toujours en spéciale, avec même parfois un trip master qui ne démarre pas et donc des calculs à haute voix… Elle se débrouille de mieux en mieux et prend manifestement enfin plaisir au copilotage. Elle m’encourage y compris dans les zones gelées où l’arrière de ma 911 semble vouloir absolument passer devant ! Une immense chance pour moi est que dès le départ ma copilote m’a assurée avoir une totale confiance en mon pilotage. Indispensable pour nous deux. Franchement je la sentais sous ma responsabilité. Je n’ai pas pris de risques sur la glace, préférant assurer pour terminer plutôt que de tenter de briller avec le risque de nous sortir de route méchamment.

ZR11 Breziers / Selonnet

ZR12 Digne/ Chaudon Norante

Arrivée au CH de la Turbie ..puis une sublime descente vers le Cap d’ail, la mer…et enfin l’arrivée à MONACO sur le quai Albert 1er . Le podium,  toujours cette foule,  les 320 équipages qui se garent en épi, .les photographes… Pour moi il faut aussi se déplier de mon fauteuil dont les coutures sont incrustées sur mes fesses !

Vite…direction l’Hôtel de Paris…l’organisation de l’ACM fait les choses bien…belle chambre..sieste pour nous deux…avec en fond sonore la musique zen…un bonheur.

Dernière nuit. Que l’on nous annonce très difficile…

Jean et François qui ont effectué nos reconnaissances, me mettent en garde au sujet de la ZR d’Utelle qu’il est préférable de passer de nuit car le jour, la vision des précipices bloquerait toute envie de vitesse, ça détend..

ZR13 col du Castillon / col des Portes / Loda

ZR14 Utelle…la Tour sur Tinée

ZR15 la Bolène Vesubie / Moulinet / col du Turini

 kaiouchka vesselovsky,porsch 911,porsche carrera 3,0 1977

Ces trois spéciales sont d’une difficulté toute particulière car même si cette année la neige n’était pas au rendez-vous, à la fin du parcours, les zones glacées alternant avec des zones parfaitement sèches, sont encore plus piégeuses.

De plus l’effort sur les bras et les jambes,  avec une 911, sans direction assistée bien sûr, en côte puis en descente sur des spéciales de plus de 40 kms avec virages en épingle tous les 100 m quasiment et cela après une semaine de dingue, était tout à fait spectaculaire.

Lorsque nous avons enfin passé toutes les deux la dernière balise de cette toute dernière spéciale après le col du Turini  ce fut une explosion de joie.

Notre passage sur le podium à Monaco puis la fête autour de nos voitures avec nos copains de la Spoutnik team et notre assistance s’est terminée tard dans la nuit après  6:h du matin.

Il nous faudra encore une après-midi de repos pour attaquer l’ultime spéciale qui sera la soiré de gala au Sporting de Monaco. Nous nous y sommes rendues en robes longues rouges aux bras de nos amis en smoking. Nuit mémorable où chacun lâche enfin toute la tension d’une semaine exceptionnelle.

Notre classement sera 197e sur 320 participants ce qui pour une première fois est déjà une forme de victoire. Ma Porsche 911 Carrera 3 0 de 1977 ayant été d’une fiabilité parfaite et n’ayant présenté aucun signe de la moindre panne seul le bocal de lave-glace s’étant révélé récalcitrant.

Je ne rêve que d’une chose repartir pour un prochain rallye peut-être pour le Tour de Corse Historique en octobre prochain ?!

A propos, je cherche un copilote…

 

« Katiouchka » VESSELOVSKY

Photos 6,7,8,10 @ JM Photoclassicracing.com

Photos 2,3,4 @ Katiouchka Vessekovsky

Photos 1,5,9 @ Olivier Rogar

 

 

D’autres articles à découvrir :

Vous avez apprécié cet article ? Partagez-le !

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email

Visitez notre boutique en ligne :

Vos commentaires les plus récents :

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notifier de
guest

13 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
View all comments

Contribuez à Classic-Courses

Pour raconter l’histoire de la course automobile, il nous faut du temps, de la documentation, des photos, des films, des contributeurs de tous âges et des geeks qui tournent comme des F1 !

Nous soutenir

Pour que notre aventure demeure bénévole et collaborative et que nous puissions continuer à écrire nos articles au gré de nos envies, en toute indépendance.