Villeneuve, GP du Japon 1977
25 novembre 2021

Villeneuve au Japon en 1977

Rossano nous raconte l’épisode de l’accident de Villeneuve au GP du Japon en 1977 comme s’il avait eu l’écouteur du téléphone d’Enzo Ferrari à l’oreille.

Rossano Candrini
Traduit de l’italien par Jean-Paul Orjebin

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Rossano Candrini 14 – Villeneuve au Japon en 1977

Tu non mi basti mai – Tu ne me suffis jamais – disent les paroles d’une chanson de Lucio Dalla !!

C’est à quoi je pense en reprenant les infos d’un vieil Autosprint traitant du Japon 1977, leurs commentaires ne me suffisaient pas, j’étais allé à la source en en demandant plus aux mécanos Ferrari à leur retour de Fuji.  C’est ce que je faisais souvent dans les jours qui suivaient les Grand Prix, j’écoutais les histoires que me racontaient les « employés » de la Casa Ferrari. Dans mon Amarcord provincial, il faudrait un certain espace pour tous les rappeler, mais celui concernant Villeneuve au Japon en 1977 me revient.

GP du Japon 1977
Accident Villeneuve – Peterson, GP du Japon 1977 (c) DR

L’énorme carambolage du jeune pilote canadien dans l’ultime Grand Prix de la saison 1977 avait fait vivre au Directeur sportif de la Scuderia un épisode « cocasse ». Le cher Roberto Nosetto s’était vu transformé en vulgaire planton, gardien de l’épave, c’est le mot qui convient pour décrire l’état dans lequel Gilles avait mis sa belle monoplace.

L’Ingénieur Nosetto m’a raconté qu’à la suite de l’accident, la monoplace avait été saisie par la police locale. Il faut rappeler que deux journalistes placés, il est vrai dans une zone interdite, étaient morts.

Enzo Ferrari avait personnellement téléphoné à ce bon Nosetto pour lui donner des consignes strictes. Sur un ton autoritaire, comme il en était capable, il lui dit : « Vous Nosetto, restez planté à côté de la voiture jour et nuit. Vous connaissez ces japonais, ils seraient capables de saisir des détails secrets de notre monoplace »

Le brave Nosetto, compte tenu du respect mais aussi de l’affection qu’il portait au Commendatore, a fait comme Garibaldi, il a dit « Obbedisco » (1) et il est resté à surveiller la 312 T2.

Ce n’est que quelques jours après que la voiture a été « libérée » en même temps que son Ingénieur de gardien.

Ferrari 312 T2, retour du GP du Japon 1977 (c) DR

Autre conséquence de cet accident, la presse a émis des doutes sur la légitimité de Villeneuve comme pilote Ferrari. A l’intérieur même de la Casa, des voix contre le petit canadien ont été entendues et cela a fuité.

Comme toujours, le Commendatore a écouté tout le monde puis a pris sa décision en toute indépendance d’esprit.

Gilles non seulement a été confirmé mais il est certainement devenu l’un des pilotes les plus aimés de Ferrari et aussi de beaucoup d’entre nous passionnés Ferrari.

Texte de Rossano Candrini traduit de l’italien par Jean-Paul Orjebin

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