Marie-Christine, Nürburgring 1957-1958

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François Blaise nous a fait partager les films  8 mm tournés par sa soeur Marie-Christine sur les circuits du Mans et du Maroc. Il vient d’en retrouver deux concernant le Nürburgring 1957-1958. Olivier Favre lui a suggéré de les diffuser sur Classic Courses. Les images sont parfois furtives, floues, sur-exposées ou sous-exposées, il n’y a pas de son. Pas sûr qu’en écrivant cela je vous convainque de l’émotion  que nous avons ressentie en les visionnant. Rien à justifier, expliquer ou commenter. Comme nous, laissez vous porter. Avec une pensée pour Marie-Christine.

Classic COURSES

 

Fugit irreparabile tempus ou le retour de Marie-Christine

Près de 60 ans après, nous voyons ainsi défiler quelques images du légendaire dernier succès de Fangio en 1957 et nous assistons au dernier départ de Peter Collins l’année suivante. Nous constatons aussi qu’il y avait des courses annexes, GT en 57, Sport en 58. Mais ce sont sans doute les scènes tournées dans le Fahrerlager, au milieu des camions transporteurs, qui sont les plus précieuses. On y voit Musso, Behra, Moss, Schell, Barth père, Seidel, De Beaufort et d’autres, détendus, rigolards ou concentrés sur leur machine. Et on y retrouve la faconde du joyeux Georges « Jojo » Houel qui s’était lié sur place avec la famille Blaise.

Ils n’ont pas de voix, mais on a pourtant l’impression de les entendre. Et le plus frappant est cette proximité du public avec les acteurs de la piste. Pas de grillages, pas de cerbères baraqués, pas d’attachés de presse pour séparer les stars de la piétaille ; pilotes, mécanos, photographes, simples passionnés, il n’y a là qu’une seule et même famille où chacun tient son rôle en respectant celui des autres.

Comme ce petit monde paraît loin de nous ! Il en reste encore quelques grands témoins -Moss, Brooks, Herrmann – mais bientôt ils auront disparu à leur tour et cette époque bénie (et si courte) appartiendra définitivement à l’Histoire. A elles seules, ces images suffisent à légitimer la nostalgie de ces temps héroïques. Savourez donc ces quelques minutes que Marie-Christine nous offre par-delà le temps, comme un plaisir douloureux. Celui que l’on ressent au rappel des beaux jours disparus à jamais.

Olivier Favre et François Blaise

Illustrations © François Blaise

 

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29 Commentaires
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richard JEGO

FABULEUX , FANTASTIQUE :
un très très grand merci pour ces images qui font revivre sur pellicule et en couleurs moult champions trop tot disparus et , quand on voit l’état de la piste du Nurburg sans parler des bas cotés , on ne peut que dire  » c’était le temps des seigneurs « , d’autant qu’à cette époque un GP de F1 durait minimum 3 heures .

Vincent Metais

Magnifique & Mémorable, Merci!

Johnny Rives

Plus que les scènes d’action – peu nombreuses d’ailleurs – ce sont les portraits qui donnent de la valeur à ces témoignages. Musso, Fangio, Schell, Moss,Collins,Behra se présentent à l’image avec bien plus de naturel que lorsqu’ils se savaient filmés par des professionnels. Ils sont eux mêmes. La dame que l’on voit dans le premier extrait, d’abord nue tête puis coiffée d’un petit chapeau blanc était la compagne de Fangio. Les journaux de l’époque la présentaient sous le nom de Beppa, sans doute un diminutif.

Pierre Ménard

« Beba », Johnny. De son vrai nom Andrea Berruet, elle fut effectivement durant une vingtaine d’années la compagne de Fangio. Complètement d’accord avec toi sur la force émotionnelle dégagée par les images prises dans le paddock. Merci à Olivier et surtout à François de nous avoir fait partager ces purs moments de grâce.

Laurent riviere

précieux et émouvants documents en couleur avec le dernier départ de Collins, on aperçoit les deux Ferrari avec Brooks à leur poursuite et ensuite il semble qu’il n’y ait plus qu’une seule Ferrari. On croit aussi reconnaître Bira avec de Beaufort,peut être Phil Hill qui écoute Collins et Raymond Mays qui entre dans le camion BRM ?

Luc Augier

Des pépites ! Bravo et merci. Le logo Porsche sur le casque de Behra, c’était connu. Mais le logo BRM sur l’arrière, c’est une découverte pour moi. Sympas aussi les images de Collins et Hawthorn sur le podium : battus mais souriants.

Orjebin Jean-Paul

Oui mais, Classic Courses réussit à le réparer ce temps qui fuit grâce aux archives retrouvées de Marie Christine.
Les scènes de paddock et de podium sont extraordinaires. La grille de départ à quatre de front fait vibrer et je suis toujours ému en voyant s’affairer les mécanos de l’époque dans leurs noble tenue d’ouvrier.

Francis Rainaut

Quand ces deux-là nous sortent une note, l’émotion est à son comble. J’avais eu la primeur de la photo du paddock 57, voilà que maintenant les images s’animent, on ne voit que des géants.
Est-ce bien Luigi Musso au début du premier film, j’ai bien crû voir aussi François un moment plus tard.
Il y a longtemps que je n’avais pas vu une note aussi intense, merci à Olivier et à François, et surtout merci à Marie-Christine, ses oeuvres la font vivre parmi nous, on est très très loin d’un récent e-Prix…

Pierre Ménard

Petite question technique adressée à Olivier Rogar, not’ bon maître à tous, et François Blaise : les ralentis sont-ils d’époque, ou bien ont-ils été réalisés récemment à l’aide d’un logiciel adéquat ?

Olivier FAVRE

Pierre,

A priori, je dirais qu’ils sont d’époque ; mais je laisse François nous confirmer cela.

Classic Courses

Effectivement Pierre les ralentis en course sont l’oeuvre de Marie Christine. Une bonne idée. Ces images sont incroyables. Quelle époque, quels pilotes, quels risques !
Pour ma part j ai diffusé au ralenti le second film. Celui de 1958 qui commence par les images de Jean Behra.

François Blaise

Pierre , affirmatif , les ralentis sont d’époque . J’ai retrouvé ces films de famille il y a deux ans et Olivier Rogar notre grand et dévoué fondateur a effectué la sélection des passages qui intéressent les lecteurs de Classic COURSES.

Bertrand Allamel

Classic Courses est définitivement une précieuse ressource documentaire sur l’histoire du sport automobile. ça m’a donné envie de survoler les archives du site : que de souvenirs et informations en tous genres, et dans tous les formats, exhumés de greniers ou des mémoires de certains, pour être partagés avec le public. Une somme d’information impressionnante. Un véritable musée virtuel. Bravo Olivier et François.

Classic Courses

Je me permets de saisir la remarque de Bertrand Allamel pour confirmer ce qu il a évoqué. Le moteur de recherche de notre site est puissant et permet d indexer les articles selon plusieurs mots clés, constituant de ce fait une bonne base de données. Sachant que la moitié des articles seulement a été indexée depuis la mise en ligne du nouveau site, cette base va s étoffer.
Par ailleurs le référencement commence à porter ses fruits et progressera à mesure de l indexation.
Si vous avez des suggestions à faire en la matière, je reste à votre écoute.