Si la voiture nous procure encore les sensations terribles que nous aimons, notre passion prend sa dimension dans le partage. Nos échanges sont frappés au sceau du plaisir et du respect pour la maîtrise. Maîtrise du dessin d’une belle carrosserie, du talent de l’artisan qui la restaure ou des trajectoires dessinées sur les pistes. Et nous avons la chance d’être de plus en plus nombreux à avoir besoin de cela. Non, nous ne sommes pas les derniers des Mohicans ! Notre population s’accroit. Une preuve ? La fréquentation en hausse de + 13% lors d’Epoqu’Auto 2023.
Le stand Classic Courses n’a pas désempli au long de ces trois jours. Grâce à François Mazet, qui dédicaçait son livre de mémoires, « Mes vies à toute vitesse ». Grâce aussi à tous nos lecteurs qui sont venus discuter ou prendre un verre avec nous pour arroser la mise en ligne de la nouvelle version de notre site.
Olivier ROGAR
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François Mazet et ses vies à toute vitesse
Ah François ! Sa courtoisie, son oeil, sa vivacité. Inénarrable. Ceci n’est pas une incitation à la lecture de son livre. Je vous l’assure. François qui arrive de Menton. Vite. François qui répugne à utiliser un GPS. Mais qui recourt au radio guidage de quelque bonne âme. C’est que Lyon est un peu plus grand que Menton. Et François qui se retrouve dans l’interminable file d’attente pour accéder au parking visiteurs. Se satisfait-il d’une telle situation ? Que nenni. De demi-tours en chemins de traverse, il retrouve les zones plus clémentes de l’accès au parking des exposants. Encore lui faut-il franchir la dernière barrière. Elle est tenue par des cerbères qui font leur job avec autorité. Il se gare tranquillement sur le rond point. Le long du trottoir. Pas loin de la barrière. Et commence la négociation. Sa spécialité. Les uns se cramponnent à leur rôle d’autorités. Lui reste impassible. Le sourire ne quitte pas ses yeux rieurs. Il appelle le stand. Négocie. Explique. Il n’est pas loin d’y parvenir quand l’un de nous arrive avec le document et le mot idoines. Et qu’enfin la barrière s’ouvre. L’oeil de ce jeune homme de 80 printemps ne devait pas être plus pétillant lorsqu’il a remporté son titre de champion de France F3.
Les nombreux amateurs qui sont venus faire dédicacer leur livre ne s’y sont pas trompés. François est un courtois. A chacun une anecdote. Un mot. Une question. Et un livre. On était là pour ça aussi !
Charles Cevert
Regarder avec Charles Cevert le livre de José Valli sur Patrick Tambay. Tomber sur la photo du concours du Pilote Elf. Y voir Tambay, Cevert, Rosinski, Tyrrell, Gordini…
Charles nous confirmera son impression d’avoir vécu une époque hors normes où chacun sentait possible la réalisation de ses rêves, quelle qu’en soit l’audace.
Sa personnalité le différencie de son frère François auquel on ne peut s’empêcher de penser en l’apercevant pour la première fois. Un beau parcours en championnat de France Production ( Champion) puis dans les affaires. Sa présence à Lyon est due au travail extraordinaire d’Emmanuel Pozet chez Elf dont on parle plus bas. Peut être que l’accueil dont il a fait l’objet l’incitera à venir plus souvent assister à ces manifestations. Il est reparti avec le Tambay et avec le Mazet.
Loïc Depailler
Loïc Depailler nous a fait l’amitié d’une visite. Plein de projets en tête. On aimerait bien le voir au volant plus souvent ou lire ses chroniques dans la presse ou sur internet. Pensez à le solliciter pour tous vos évènements, historiques ou non. Il est aussi instructeur agréé. Un excellent coach.
Elf rend hommage à François Cevert
Emmanuel Pozet travaille pour Elf. L’an passé, il avait organisé une belle exposition sur Patrick Depailler. Plusieurs voitures emblématiques du pilote y étaient réunies. Dont une Tyrrell P34. ( Voir notre article à ce sujet). Cette année, il ne pouvait que penser à François Cevert. Mais la tâche était ardue. Voitures disséminées ou disparues. Beaucoup d’énergies ont dû être mobilisées pour parvenir à rassembler ces deux F1, la Matra 650, l’Alpine et la Ford Capri et à réunir autant de monde autour de cet hommage : une partie de la famille de François et du sport automobile français ainsi que de nombreux passionnés.
Nous avons pu croiser Elie et Charles Cevert, accompagné de sa fille, Anthony Beltoise, Jean-Pierre Jarier, Manou Zurini notamment.
Outre le succès du stand tout au long du salon, combien de fois ai-je entendu » Mais je croyais que Elf n’existait plus ?! ». Grâce à Emmanuel Pozet, voilà que Elf revit. Espérons qu’il ne soit pas le seul dans la grande maison à avoir compris qu’une telle marque ne pouvait pas oublier son histoire. Une grande histoire à la quelle la France doit une partie de ses succès internationaux en compétition. Une histoire due à quelques grands hommes, dont François Guiter auquel nous pensions aussi lors de cette soirée.
Enfin Michel Janvier qui est sur le point de sortir son « Cevert » en bande dessinée, en exposait plusieurs planches. Son approche est historiographique, mêlant le parcours de François Cevert à l’actualité de son temps. Son enthousiasme, son investissement et l’histoire elle-même, nous rendent impatient de découvrir un album qui devrait être consistant.
Les avant-guerre
Je parle des voitures, pas des copains ! Quant on voit la tête de Thierry Dubois pliant bagages à la fin du salon, il vaut mieux surveiller ses propos. Ici l’ambiguïté peut faire mal ! Toutefois c’est à lui que je rendrai hommage. Son stand, les éditions Paquet, était proche du nôtre. Pendant trois jours je l’ai vu se plier du bras gauche aux souhaits des nombreux amateurs venus à lui pour une dédicace. Et Thierry dédicace avec un dessin. Trois jours. Presque non stop. On ne peut que saluer. On appréciait déjà l’homme et son travail. Mais son respect pour ses lecteurs nous le rend encore plus sympathique. Bon, ce n’est pas évident sur la photo. Je sais. Comme quoi…
Côté avant-guerre, il y a d’autres amateurs. Jean-Robert Aumaitre par exemple. Fou de Bugatti. Et dont le père, le « Grand » Robert Aumaitre, était le chef mécanicien de Bugatti. Puis de Gordini après guerre. Une histoire riche qu’il aurait à coeur de raconter. Pour peu qu’il parvienne à constituer une iconographie digne du sujet. Il fait donc appel aux bonnes volontés.
Difficile de ne pas l’aiguiller vers un nid d’anciennes. J’ai cité Dordogne – Corrèze – Périgord, l’association à l’origine de laquelle il y avait l’ami Jean-Paul Brunerie. Il est souvent présent mais a pris sa retraite. Xavier Courty lui succède et réussit l’exploit de maintenir la même ambiance sur le stand. Il faut dire que la présence de Lagrèze n’y est pas étrangère. Le père Laurent et son fils Romain affutent les foies gras et distribuent du vin blanc avec autant de générosité d’un côté que de qualité de l’autre. Etape OBLIGATOIRE ! Aumaitre n’en est pas encore revenu. Il en a même parlé à tous ses copains. Mais ils connaissaient déjà.
Andruet. Biche. De sacrés souvenirs. Mais deux orbites qui ne se croisent plus tellement. Dommage. Quant à Bob, lui pour le coup, il est d’avant guerre. Et quelle énergie. Il a même réussi à me vendre un livre. J’accompagnais Biche jusqu’à lui. Un piège. Mais une bonne lecture. Une pensée pour Marie-Odile Desvignes, bien sûr. Nombreux étaient ceux qui parlaient d’elle.