BRM P160-01. The one and only.
LE châssis que Jean-Pierre Beltoise mena à la victoire à Monaco en 1972. LE châssis qui, en livrée Yardley, franchit la ligne d’arrivée à Monza 1971 aux mains de Peter Gethin et qui restera le Grand Prix le plus rapide du XXe siècle.
Je n’avais jamais revu P160-01 depuis que Bébel, dont c’était l’auto fétiche depuis Monaco, avait été pris dans le carambolage du premier tour du GP d’Angleterre à Silverstone 73. Je me revois couché dans l’herbe à l’extérieur de Copse Corner, le dépoli du Pentax brouillé d’un nuage de poussière alors que les imprécations d’Anthony Marsh dans les haut-parleurs ajoutaient à la furia ambiante.
Suspension éclatée, l’auto stoppait là sa course et sa carrière commencée en 1971 à Kyalami avec Pedro Rodriguez, aventure hors-norme, riche de 35 participations dont 25 Grands Prix, dernière BRM à gagner un Grand Prix.
Magnifiquement réhabilitée par Hall & Hall, une émanation d’anciens de la firme de Bourne, P160-01 émerge d’un tunnel de 50 ans pour frapper en plein cœur.
Le cockpit minuscule apparaît comme un trou d’homme, bosselé sur le flanc droit pour que JPB puisse manoeuvrer le levier de vitesse. Carrosserie rivetée comme la cuirasse du sous-marin que JPB fit glisser le 14 mai 1972 dans des rues monégasques rendues quasi impraticables par une pluie diluvienne.
Et cette décoration Marlboro, un tantinet bouchère qui renvoie inconsciemment à l’histoire même des Beltoise.
Patrice Vatan
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