« Ricard 1979 » Gilles Villeneuve *
Il nous semblait impossible de finir 2012 sans que Classic COURSES ait rendu hommage à Gilles Villeneuve, disparu en 1982. Citez son nom auprès de passionnés et vous verrez les sourires apparaître, les souvenirs remonter rapidement à la surface, les anecdotes fuser. Archétype du pilote de course, il reste, trente ans après, une référence dans nos mémoires . Johnny Rives citait il y a peu Manu Zurini qui avait trouvé – comme souvent – la bonne formule pour décrire le tempérament de Villeneuve : « Dans le doute, il ne s’abstient jamais ». Rien à ajouter.

En 1979, les images de son duel contre René Arnoux ont fait le tour du monde. Roues contre roues, roues dans roues, à gauche, à droite, ponton contre ponton. Ils ont fait parler la poudre pendant plusieurs tours. En lutte pour la seconde place du Grand Prix de France. Etincelles, chocs, travers, une fois l’un, une fois l’autre ; Villeneuve a remporté le duel. Depuis il me semble qu’il ne se passe pas grand-chose en F1…

Débuts fracassants en 1977 : McLaren d’abord. Un arrêt inutile le prive de la 4e place de son premier Grand Prix. Ferrari en fin de saison. Sorties de route, tête-à-queue, gros crash aussi au Japon. En 1978, il se canalise et gagne son premier Grand Prix, au Canada.
En 1979 il finit sur les talons de Jody Scheckter, second du championnat avec trois victoires et beaucoup de coups d’éclat, la T4 est championne du monde. En civil il n’est pourtant pas impressionnant. Pas grand, mince, presque fluet. L’air juvénile. Pour qui ne voit pas la détermination de son regard et la volonté qui émane de son visage, il est un homme jeune, comme les autres.

Chaque matin, il arrive de Monaco avec sa Ferrari 308 de fonction. Elle est rouge naturellement. Pas en très bon état. Il s’en fiche complètement ! Ce qui fait marrer ses mécaniciens chaque fois qu’ils constatent une nouvelle bosse. Un de ces matins froids du Ricard, la 308 a l’avant enfoncé comme si elle avait percuté un poteau. Il explique aux mécanos qu’il a évité une voiture, qu’il n’y avait pas beaucoup de place. Et un poteau…C’est tout Villeneuve. Seule la vitesse lui parle. Seule la limite l’intéresse.
Arrêt aux stands…Un des seuls moments où dans sa voiture il ne sera pas concentré à 100%. Il me regarde m’escrimer avec mon 135 mm…

Arrêt aux stands…

… carrosserie enlevée, point de vue imprenable – ou presque – sur le Flat 12 ou pour les puristes le V12 à 180°. Moteur dont la largeur handicapera beaucoup l’effet de sol de la future T5. Elle ne restera dans les mémoires que pour avoir précipité la retraite de Jody Scheckter. On frémit de l’exposition du pilote. Un classique de l’époque…



Courage personnifié, caractère entier, sens de la parole, passion incarnée. Gilles Villeneuve reste effectivement l’archétype du pilote de formule 1.
Trente ans après on a tendance à se souvenir de son incroyable agilité, mais pas du fait qu’il était considéré par ses pairs comme le meilleur d’entre eux. Le journaliste Nigel Roebuck l’exprime ainsi : » Villeneuve était un juste, pas seulement le meilleur pilote de sa génération, ou peut être même de tous les temps, mais, et c’était encore plus important, un homme qui ne s’est jamais départi de son intégrité de son honnêteté, de son humour ».
Niki Lauda, être froid et rationnel, n’a pu retenir ses sentiments et ses larmes ce jour de mai 1982 à Zolder. « Le meilleur d’entre nous est parti ». Tout était dit…

* : publié sur le site Mémoire de stands
C’était un pilote si attachant…
C’est un privilège,comme nous l’évoque Olivier Rogar,que de pouvoir assister à une telle séance d’essai car l’ambiance est plus détendue et les pilotes qui ne subissent pas la pression médiatique sont observés sous un jour naturel.Gilles Villeneuve est devenu une légende car son engagement était total et sa volonté de vaincre lui faisait accomplir en piste des exploits inimaginables.S’il ne remporta pas cependant de nombreuses victoires c’est peut-être parce qu’au calcul il privilégiait l’art de se surpasser pour vaincre avec éclat.Son style jusq’au-boutiste a régalé le public et lui a valu le statut de héros.Enzo Ferrari le comparait à Tazio… Lire la suite »
Que j’aurais aimé être né 30 ans plus tôt…
Comparer deux pilotes ayant couru à des époques si éloignées est toujours délicat. Si certains des adjectifs évoqués par fabkart peuvent s’appliquer aux deux pilotes, il faudra cependant attendre sûrement encore un peu pour qualifier Grosjean de légende mais l’avenir lui appartient… Les « cheveux blancs » comme moi pensent toujours que c’était mieux avant! Après tout c’est peut-être vrai puisque fabkart reconnaît qu’il aurait aimé naître 30 ans plus tôt! Bonnes fêtes de fin d’année à tous…
Très bon Noël à toutes et à tous.
Pourquoi alors Grosjean a-t-il autant déçu ? Sans doute parcequ’à plusieurs reprises on a senti la victoire proche et qu’il a été à chaque fois la cause directe de sa perte.
Bonnes fêtes à tous et longue vie à Classic COURSES
Men lui y’étais comme genre fucking nice men