Michèle Turco, dont c’est la première collaboration avec Classic COURSES, a ramené de Lyon, le compte rendu de quelques belles rencontres faites dans les allées d’Epoqu’Auto.
Classic COURSES
L’Atelier des Coteaux en Picardie. « Ma passion : redonner vie à des émotions d’origine. »
Un grand-père Charon, un père « Panhard » puis « Citroën », Oscar Lefebvre et la passion automobile ne font qu’un. Depuis 1974 cette troisième génération de passionnés permet à une clientèle d’amateurs de voitures anciennes et rares, de vivre des émotions authentiques tout en bénéficiant d’une extrême fiabilité.
Cet atelier de restauration redonne vie, élégance et prestige à des voitures mythiques souvent bien fatiguées par les années ; Jaguar, Austin-Ealey, Triumph, MG, mais aussi Lagonda, Delage, Bugatti, ou encore Ferrari, Maserati, Porsche…etc, toutes seront traitées avec le même respect et le même perfectionnisme.
Rien n’échappe à l’œil d’Oscar. Il travaille en famille avec Marie-Christine, sa femme et son frère Didier ; son équipe d’une douzaine de personnes forme aussi chaque année des jeunes, à cette expertise qualitative; Oscar veille à cette transmission.
Merci à Marie-Christine, son épouse, pour sa disponibilité, ses explications et sa gentillesse. A n’en pas douter, si la passion est omniprésente, elle est ici le socle d’un véritable artisanat d’art.
François Windeck, BMC Automobiles
Spécialiste Austin Mini et Anglaises classiques à Vienne depuis 1996.
François Windeck est le gérant fondateur. Il me parle de BMC avec emphase, sourire et passion. Son atelier de Mécanique, Carrosserie, Préparation et Restauration est devenu incontournable dans la région Lyonnaise, show-room de plus de 600 m2, plus de 10 000 références de pièces détachées.
80% de son activité tourne autour de la Mini, 10% autour d’autres anglaises classiques et 10% sur d’autres voitures anciennes dont les propriétaires souhaitent une restauration spécifique et une préparation pour certains événements classiques. Seuls l’usinage et la sellerie sont sous-traités. La clientèle, de plus en plus exigeante, attend une prestation zéro défaut, un suivi effectif et un vrai professionnalisme.
François Windeck a constaté que le niveau de catégorie socio professionnelle de sa clientèle est monté en gamme depuis quelques années. De plus il a réussi à se rendre incontournable dans la préparation des Mini pour des événements comme le Monte Carlo historique, le Tour de Corse historique, le rallye de l’Ardèche, Le Drôme Légende, certaines courses de côte historiques…alors il a aussi une clientèle de vrais sportifs, gentlemen drivers.
Pendant tout le temps où je suis restée sur le stand, j’ai vu des clients amis venir le saluer, des prospects poser de questions très précises, et toujours le même sourire et le même professionnalisme pour répondre. BMC ça donne envie !
Annie-France Tayssèdre, fille de Stella Tayssèdre
Secrétaire d’Ettore Bugatti de 1926 à 1947.
Décédée en 2001 à 94 ans, Stella Tayssèdre, flamande d’origine, avait été chez Bugatti, plus de vingt années durant, la secrétaire du Patron. La mémoire alerte, elle connaissait encore tous les propriétaires des voitures survivantes de la marque…Annie France, sa fille, me précise qu’aujourd’hui avec les répliques argentines ou anglaises, la tâche serait ardue, sinon dénuée de sens…
Au fur et à mesure de notre entretien des histoires et anecdotes que sa mère lui racontait, remontent à la surface. Ettore Bugatti a déposé de très nombreux brevets car chaque fois qu’il avait besoin de quelque chose qui n’existait pas, il s’efforçait de l’inventer : une laisse pour promener tous ses chiens en même temps, une machine à fabriquer des pâtes avec la bonne largeur, des machines agricoles…
Ettore Bugatti, génie, paternaliste, mégalomane, avait de tout une vision superlative , « Rien n’est trop beau, rien n’est trop cher » , « Le dessin n’est rien sans la perfection dans l’exécution ». Il vendait des châssis nus ou habillés. La sellerie était confectionnée chez Hermès dans les plus beaux cuirs et étoffes. Amoureux des chevaux et de la traction hippomobile, il souhaitait que la même qualité de confection fût apportée aux intérieurs de ses voitures qu’à ses équipages.
Son talent était celui d’un artiste. Dont sa famille était composée. Son père Carlo, grand dessinateur de meubles, son frère Rembrandt, le plus grand sculpteur animalier – Ettore lui rendit hommage en choisissant une de ses œuvres, comme emblème de la Bugatti Royale -, son fils Jean, serait appelé aujourd’hui un designer, son sens esthétique lui a fait présider à la création des plus emblématiques réalisations de l’usine. Il était également un excellent pilote, auquel son père interdit de participer à des compétitions. C’est en essayant une voiture qui revenait du Mans, qu’il s’est tué en 1939.
Ettore Bugatti était très italien , aimait le beau, l’utile, la technique, l’esthétique . Il débordait d’enthousiasme et de perfectionnisme. Ami de Roland Garros et St Exupéry il admirait l’expertise poussée à son comble. Dans l’atelier de l’Usine Bugatti à Molsheim (Bas Rhin) on pouvait lire : « L’ennemi est le poids » c’était son obsession et Stella le répétait à Annie France.
Aujourd’hui de nombreux passionnés de Bugatti se sont regroupés en clubs. Le premier créé fut le British Owners Club avec Hugues Conway. Le club Bugatti France organise de nombreux événements, ainsi en 2014, du 29 mai au 1er juin, le 90ème anniversaire de la Bugatti Grand Prix en Baie de Somme.
Annie France Tayssèdre a pris sur son temps pour me conter Bugatti ; par pudeur et respect pour sa maman dont c’était l’histoire, elle a préféré ne pas être photographiée devant la Bugatti sur le stand – une façon de lui faire honneur… »C’est ma mère qui devrait poser devant la Bugatti, pas moi » me dit-elle avec un léger sourire et les yeux plongés dans le souvenir de cette femme infatigable, témoin d’une époque inoubliable aux côtés du génial créateur des « pur sangs » de l’automobile…
Michèle TURCO
Photos @ Michèle TURCO