Johnny Rives F1, Belgique 2017
AVANTAGE MERCEDES
S’il veut vraiment nous en convaincre, il faudra que Sebastian Vettel reprenne ses explications. Car on ne voit vraiment pas sur quoi il a pu se baser pour affirmer, après sa belle deuxième place au GP de Belgique 2017, que « la Ferrari était meilleure que la Mercedes ». Tout au long du duel tendu qu’ils se sont livrés à Francorchamps, Lewis Hamilton et lui, nous avons ressenti exactement l’inverse : tenue de route et moteur, la Mercedes possédait un léger, très léger, mais indiscutable avantage sur la Ferrari. Aussi peu perceptible fut-il, un avantage qui permit à Hamilton de constamment mais difficilement maîtriser la pression qu’exerça sur lui son grand rival Allemand. Cela au prix d’une tension nerveuse si extrême que l’Anglais ne put en cacher les stigmates dans la salle de détente et même, quelques minutes plus tard, jusqu’au podium. Où il exprima sa satisfaction sans débordement quoiqu’avec une conviction profondément écrite sur les traits de son visage. Plus crédible que s’il avait gesticulé comme cela arrive souvent aux vainqueurs. Cependant, la victoire d’Hamilton, pour convaincante et superbe qu’elle fut, n’efface aucune incertitude à l’approche de Monza. Où les tifosi guetteront avec espoir ce petit tour de magie qui permettrait à la Scuderia Ferrari de confirmer les propos de Vettel. Pour cela, il faudra à Allemand – ou pourquoi pas à Raïkkonen ? – réussir ce qui lui a été clairement impossible à Francorchamps : faire mieux qu’Hamilton.
Johnny RIVES.
Extraits video de la course
LA VIE EN ROSE

En dépit de la couleur de leurs carrosseries et des excellents résultats obtenus depuis le début de la saison, tout n’est pas forcément rose chez Force India. On s’en doutait puis quelques Grands Prix. On en a eu la démonstration périlleuse à Francorchamps où la rivalité entre Sergio Perez et Esteban Ocon a atteint un niveau détestable. Si ce dernier se doutait probablement de la valeur de son équipier Mexicain en débarquant chez Force India, Perez a sans doute rencontré la mauvaise surprise que le jeune Français, aussi « rookie » fut-il, n’était pas un blanc bec qui se satisferait des seconds rôles. Plusieurs fois, les deux hommes se sont affrontés sans ménagement. Perez n’entendait rien concéder dans son rôle de leader d’équipe. Ce qu’il faisait avec une autorité redoutable.
Pourtant, leur premier affrontement véritable, à Bakou, tourna en défaveur d’Ocon. Perez venait de lui fermer sèchement la porte quand, saisissant une opportunité favorable, Ocon se porta à sa hauteur. Et là, à son détriment, il ne put résister à la tentation de « serrer » son équipier pour lui montrer que, tout jeune qu’il soit, il savait jouer les « durs » lui aussi. L’accrochage permit à Perez de souligner et plus encore, la faute d’Ocon. Dans l’espoir sans doute de renforcer sa position d’ancien, donc de leader, aux yeux des responsables de Force India. Qui observaient une neutralité inexplicable. Celle-ci finit par déboucher sur les excès constatés en Belgique.
Déjà en Hongrie, Perez n’était pas sorti blanc-bleu d’un contact entre sa machine et celle d’Ocon. Ce fut bien pire à Francorchamps, où s’il admit être responsable de leur premier accrochage (le plus impressionnant des deux) il se dédouana du second en prétendant qu’Ocon, pour le dépasser, s’était engagé « là où il n’y avait pas la place ». Omettant en l’espèce de préciser que s’il n’y avait pas la place, c’était parce qu’il avait fait en sorte qu’il en soit ainsi, alors qu’Ocon était déjà à hauteur de ses roues arrière. On se demande comment Force India va procéder pour mettre fin à de tels incidents…
LE SOURIRE DE DANIEL

Sur le podium du GP de Belgique, à coté du faciès marqué d’Hamilton et du sourire déçu de Vettel, le visage radieux de Daniel Ricciardo faisait plaisir à voir. Une fois encore l’Australien avait sauvé la mise pour Red Bull, en obtenant un résultat au-dessus des possibilités de sa F1. N’avait-il pas devancé une Ferrari (Raïkkonen) et même une Mercedes (Bottas) grâce à une manœuvre osée et astucieuse à l’instant précis où Kimi croyait régler son compte à son compatriote Vallteri ? Cet exploit lui permettait de décrocher son sixième podium en douze Grands Prix (dont une victoire à Bakou), quand Verstappen, qui se montre pourtant souvent plus rapide que lui, n’en a décroché qu’un seul. Le Batave l’a précédé huit fois sur douze en qualification. Mais en course, Ricciardo a nettement retourné la situation à son avantage en terminant neuf fois sur douze dans les points (dont six podiums) quand Verstappen s’est contenté de marquer une fois sur deux (six résultats positifs, un seul podium). Cela se traduit par un score presque deux fois plus riche pour l’Australien : 132 points, contre 67 à Max. La question que l’on peut se poser est : la malchance est-elle la seule cause des insuccès de Verstappen ?
HULKENBERG N’EST PLUS SEUL

C’est un peu l’inverse chez Renault où, depuis le début de la saison, seul Nico Hulkenberg a tiré correctement son épingle du jeu. Et cela jusqu’au GP de Belgique. Ou plus exactement jusqu’aux essais du GP de Belgique, où, surprise, Jolyon Palmer jusque là décevant, a constamment dominé son équipier allemand. Ce qu’Alain Prost a résumé ainsi : « Nous méritions les 7e et 8e places sur la grille… » (sous entendu avec Palmer 7e et Hulkenberg 8e). Ce qui n’est pas faux. Mais tel n’a pas été le cas à cause d’une rupture de boîte pour l’Anglais en Q3 qui lui a valu de se retrouver non pas 10e sur la grille, mais quinzième (5 place de pénalité à cause du changement de boîte). Dès lors ses chances se trouvaient affreusement compromises. Treizième en début de course, il fut l’un des tout premiers à changer de pneus (9e tour). Cela le plaça dès lors très loin d’Hulkenberg, qui, solide à son habitude, occupait sa septième place… que l’abandon de Verstappen transforma en sixième. Place qu’il conserva jusqu’au bout devant Grosjean, Mass et Ocon. Quant à Palmer, qui avait retrouvé en course sa discrétion habituelle (il se classa 13e), on ne demande qu’à le revoir aussi pimpant à Monza qu’il l’a été aux essais de Francorchamps. Sa seule chance de conserver sa place en 2018 est là.
RAÏKKONEN EN EXCES DE VITESSE
Dix secondes de stop and go – que l’intervention de la voiture de sécurité a réduite à rien – mais surtout trois points en moins sur son « permis » : Kimi Raïkkonen a fait les frais de la rigueur du règlement sportif de la F1. Sa faute : n’avoir pas ralenti sous les drapeaux jaunes « doubles » ( ?) agités lors de l’abandon de Verstappen. Question : l’arrêt de la Red Bull sur le côté de la piste dans la longue ligne droite dégagée de Kemel incitait-il à une telle rigueur ? « Mais la piste était dégagée ! » se défendit vainement Raïkkonen. Cela dit, on serait content de connaître les enregistrements des autres F1 au même endroit pour savoir si Kimi a été le seul à rester à fond dans la montée. Cela nous étonnerait. En revanche, il a bien été le seul sanctionné.
QU’EN PENSERAIT JIM CLARK ?

La 68e pole d’Hamilton égalant le « record » de Michael Schumacher le jour de son 200e Grand Prix, a suscité pas mal d’éloges justifiés pour l’Anglais. Néanmoins, on serait content de savoir comment réagirait Jim Clark, roi des pole positions en son temps. Lui qui en a signé 33 pour 72 Grands Prix disputés. Le calcul est simple à faire pour Hamilton : son ratio est de 34 pour cent. Celui de Jim Clark est de 45,8 pour cent. Preuve que les héros des Grands Prix existaient déjà bien avant Schumacher et Hamilton. N’en déplaise aux plus jeunes…
Qu’en penserait Jim Clark ? Excellente réflexion Johnny. Quasiment celle que le vieux que je suis se faisait en écoutant les commentaires sur les pole-positions et victoires d’Hamilton (ou de Vettel d’ailleurs). Justifiés certes mais d’un autre côté tellement injustes pour l’image des glorieux aînés. Et en effet Clark, comme Moss que je me garderai d’oublier (tu te souviens sans doute qu’il était mon pilote préféré, avec Nuvolari) ou même le grand Fangio glissent peu à peu dans les profondeurs des statistiques pour une seule et simple raison: difficile d’avoir le même palmarès quand le Championnat que vous disputiez comptait… Lire la suite »
Cher Daniel, si tu feuillettes le prochain n° de Sport Auto (celui daté d’octobre) tu auras la satisfaction de voir que j’ai consacré ma chronique historique à un belle victoire du grand Stirling Moss: Monza 1957 sur Vanwall.
Vrai que les 10 secondes de pénalité infligées à Räikkönen semblent incongrues et excessives étant donné l’état de la piste et la visibilité très dégagée au moment où « l’infraction » aurait été commise. En revanche, que le deuxième incident Perez-Ocon n’ait valu aucune sanction de la part des autorités sportives envers le Mexicain relève vraiment du n’importe quoi, comme si la manoeuvre d’intimidation s’était produite au Loews à Monaco et non à 300 km/h dans la descente de l’Eau Rouge. Il est vrai qu’en leur temps, Senna à Estoril ou Schumacher à Budapest avaient impunément tassé Prost et Barrichello contre le… Lire la suite »
D’accord avec toi Luc: la sévérité des commissaires sportifs est appliquée trop aveuglément. Et pas toujours à bon escient.
A Estoril le redoutable Mansell avait aussi tassé sévèrement au départ contre le muret des stands Prost, son équipier chez Ferrari en 1990.
Intéressante remarque, Laurent Rivière. A l’époque, la manoeuvre de Mansell avait choqué et était apparue d’autant plus stupide qu’elle avait ouvert en grand la porte aux McLaren de Senna et Berger. Aujourd’hui, elle est devenue monnaie courante. Dommage.
Allez donc lire sur autosport.com ce que dit Gary Anderson des duettistes en rose et de FI :
pour les duettistes : 2 gamins se comportant comme deux idiots et qui l’un et l’autre montrent ainsi qu’ils n’ont pas leur place dans un top team .
Sur FI : le management devait agir dès bakou . Voir ce que MERCO a fait dès SPA 2015. Trop tard maintenant .
J’avoue partager cet avis et suis inquiet pour la carrière du jeune Ocon ; à moins qu’une bonne fessée de son papa lui remette les idées en place !
Merci d’avoir rappelé le ratio poles/GP disputés pour Jim Clark, histoire de remettre les stats à leur juste place. Comme dirait l’autre, ça va sans dire mais ça va encore beaucoup mieux en le disant !
Ferrari et Mercedes sont dans un mouchoir et on a rarement eu une course où les deux leaders se suivaient tout le long de l’épreuve avec un écart aussi ténu, constamment entre 1 à 2 secondes. Voir le GP dans le deuxième secteur à Pouhon n’avait d’autre intérêt que d’observer le combat que se livraient les deux hommes de tête car on assistait ensuite à une procession du reste de la troupe sans grand intérêt. Pour suivre un GP rien de mieux que la TV tout en regrettant Kiosque! C’est dire si le championnat s’avère indécis avec une Ferrari qui… Lire la suite »
Pour remettre les stats à leur exacte place très regrettable que tous aient oublié le maestro argentin JMF : 53 GP mais 51 départs , 29 poles soit du 57% et 24 victoires soit du 47% . Tous , y compris Jimmy , peuvent aller se rhabiller .
Cela aussi , ça va mieux en le disant et l’écrivant .
En prime , son 1er titre mondial à 40 ans !
40 ans ?
Et oui , messieurs de classic courses :
FANGIO est né en 1911 et a gagné son 1 er titre de CDM en 1951 . Donc à 40 ans si je compte bien , et a posteriori comme a priori ça fait bien 40 . Amazing , isn’it ?
Et FANGIO a gagné et survécu à cette période des années 50 ou 3 ou 4 de ses confrères se tuaient chaque année : son plus grand exploit ?
Merci à tous les amis de C.C pour leurs commentaires passionnants !
Le grand J.M FANGIO reste et restera toujours un exemple,une référence pour tous les fanatiques de sport automobiles, il faut le reconnaître et l’admettre une bonne fois pour toute .
En attendant , j’attends avec impatience le prochain G.P d’Italie à Monza qui reste le terrain de jeux de la Scuderia FERRARI le 3 septembre prochain .
Qu’en penserait Jim Clark ? Excellente réflexion Johnny. Quasiment celle que le vieux que je suis se faisait en écoutant les commentaires sur les pole-positions et victoires d’Hamilton (ou de Vettel d’ailleurs). Justifiés certes mais d’un autre côté tellement injustes pour l’image des glorieux aînés. Et en effet Clark, comme Moss que je me garderai d’oublier (tu te souviens sans doute qu’il était mon pilote préféré, avec Nuvolari) ou même le grand Fangio glissent peu à peu dans les profondeurs des statistiques pour une seule et simple raison: difficile d’avoir le même palmarès quand le Championnat que vous disputiez comptait… Lire la suite »
Cher Daniel, si tu feuillettes le prochain n° de Sport Auto (celui daté d’octobre) tu auras la satisfaction de voir que j’ai consacré ma chronique historique à un belle victoire du grand Stirling Moss: Monza 1957 sur Vanwall.
Vrai que les 10 secondes de pénalité infligées à Räikkönen semblent incongrues et excessives étant donné l’état de la piste et la visibilité très dégagée au moment où « l’infraction » aurait été commise. En revanche, que le deuxième incident Perez-Ocon n’ait valu aucune sanction de la part des autorités sportives envers le Mexicain relève vraiment du n’importe quoi, comme si la manoeuvre d’intimidation s’était produite au Loews à Monaco et non à 300 km/h dans la descente de l’Eau Rouge. Il est vrai qu’en leur temps, Senna à Estoril ou Schumacher à Budapest avaient impunément tassé Prost et Barrichello contre le… Lire la suite »
D’accord avec toi Luc: la sévérité des commissaires sportifs est appliquée trop aveuglément. Et pas toujours à bon escient.
A Estoril le redoutable Mansell avait aussi tassé sévèrement au départ contre le muret des stands Prost, son équipier chez Ferrari en 1990.
Intéressante remarque, Laurent Rivière. A l’époque, la manoeuvre de Mansell avait choqué et était apparue d’autant plus stupide qu’elle avait ouvert en grand la porte aux McLaren de Senna et Berger. Aujourd’hui, elle est devenue monnaie courante. Dommage.