D’autres silhouettes ont remplacé petit à petit celles qui font de la rue Saint-Denis ce qu’elle est de bon matin, balayeurs de la ville de Paris, mendiants, noctambules en fin de parcours.
Des silhouettes comme issues d’un autre monde, associées à des noms au bas d’articles, vues au bord des pistes ou à la télévision.
Elles se matérialisent en Luc Augier, Patrice Burchkalter, Pat Behar, Etienne Moity, Thibault Larue, Claude de la Chapelle, Jean-Michel Desnoues, Gérard Flocon, Jean-Louis Moncet, Bernard Asset, Jacques SamAlens, Michel Croullebois, Michel Mallier, Christophe Bonnaud, Bernard Bakalian, Pascal Bisson, Francis Rainaut, d’autres encore non reconnues, elles font cercle autour du portail de l’église St-Leu-St-Gilles, église capitulaire de l’Ordre du Saint-Sépulcre.
Le père d’Eric Bhat en était membre.
Messe des funérailles d’Eric Bhat, samedi 14 juin, 10 h 30
Bien qu’Eric ne partageait pas les idées religieuses et politiques de son père, il aimait profondément celui qui l’avait initié aux mots, révélait entre autres sa famille, forte de ses frère et sœurs, Sandrine, Nathalie, Dorothée et Axel, et de ses neveux et nièces.
Ils se succédèrent au pupitre pour égrener de courtes vignettes mémorielles chacune introduite par ce leitmotiv : \ »Incredible Eric\ ».
Ainsi fut trahie la propension d’Eric à suivre les infos d’auto, écouteur à l’oreille, pendant le catéchisme ou la messe à Pau, à quoi le père Bancon qui présidait l’office à St-Leu-St-Gilles réagit d’un sourire bienveillant.
C’est de la sorte qu’il appris la mort de François Cevert.
À cette remarquable intervention succédèrent des témoignages qui firent frémir le côté droit de l’église où étaient assis les amis de l’automobile.
Bernard Asset, très ému, toujours modeste (\ »je ne suis que photographe\ ») raconta l’épopée pour monter à Silverstone en 1977 dans une Coccinelle tombée en panne, afin d’assister aux débuts de la Renault F1.
Quant à Jean-Louis Moncet qui brossait la carrière très riche d’Eric, sa stature, son vécu en font désormais le taulier d’une communauté de journalistes boomers dont chacun se posait la question cruciale : à qui le tour ?