Historic Auto 2024 : les 17 et 18 février derniers, le parc des expositions de la Baujoire à Nantes a accueilli le 4e salon « Historic Auto », sur une surface étendue, un pavillon supplémentaire de 7000 m2 permettant d’augmenter le nombre de véhicules exposés et surtout leur mise en valeur, avec des thèmes privilégiés (courses, anniversaire de telle marque ou tel modèle…). Sans oublier un certain confort pour les visiteurs, venus plus nombreux encore qu’il y a deux ans : 32.000 entrées sur le week-end ! Des fans de tous âges et horizons pour rêver et admirer ce salon d’un bel éclectisme, dans une ambiance décontractée, et 250 exposants ravis des résultats. Un vrai succès populaire.
Jacques Vassal
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Joyeux anniversaires
Presque centenaire, la marque britannique MG, déjà célébrée à Rétromobile, fut en fait fondée en 1928. A Nantes sont présentes, entre autres, une rare J2 de 1932, moteur de 847 cm3 et 36 ch; le modèle fut produit à plus de 2000 exemplaires. Et puis tout à fait centenaire, la Bugatti 35, l’une des plus célèbres voitures de course de l’entre-deux guerres; une Type 35 B de 1928, couleur noire, trône sur sur le stand du club Bugatti-France.
Place à présent aux nonagénaires : 1934 voit en effet la naissance de la Citroën Traction. Le club la Traction Universelle, aidé par d’autres clubs ou amicales Citroën, a concocté une réunion exceptionnelle de cette auto qui fut si novatrice en son temps. Les plus anciens spécimens ici sont un coupé et un cabriolet 11 N, tous deux de 1938, et une berline 11 BL de 1939. Dans les Traction de l’après-guerre, la 15/6 cylindres, ici un modèle de 1953. Rappelons que les dernières séries furent équipées des suspensions oléopneumatiques préfigurant celles de la DS.
Autre nonagénaire célébrée ici : la marque SIMCA. C’est en effet en 1934 que fut fondée la Société Industrielle Mécanique et Carrosserie Automobile. Dans son usine de Nanterre (transférée à Poissy dans les dernières années), sous la direction d’Henri-Théodore Pigozzi, elle construisit d’abord des Fiat sous licence : ainsi la populaire SimcaCinq, copie conforme de la Topolino turinoise, puis après la guerre, les Simca 6, les 8 1100 cm3 et 1200 cm3. Elle en vint à créer, dès 1950, ses propres modèles qui n’avaient plus rien de Fiat : la Simca Sport puis l’Aronde, qui connut bien des évolutions. Né en 1221 cm3, le moteur à 4 cylindres allait passer à 1286 cm3 (1300 « Flash ») et l’Aronde fut déclinée en berline, coupé « Grand Large », « Montlhéry », cabriolet et break. Simca, ayant racheté Ford-France, utilisa le V 8 à soupapes latérales de la Vedette pour produire les plus ou moins luxueuses Versailles, Trianon, Régence, Beaulieu, Chambord, Marly… Puis elle innova avec la 1000 à moteur arrière, ou la 1100 tout à l’avant au contraire, flirta avec les modèles sportifs (le coupé 1000 Bertone et la plus performante 1200 S, dont les moteurs furent utilisés par CG) et produisit les plus conventionnelles berlines 1300 et 1500, avant les Horizon et le rachat par Chrysler. Toutes ces étapes sont illustrées par un joli stand. Il faut rappeler aussi que Simca fut, dans les années 1970, associé à Matra dans son aventure en course, en Formule 1 et en Sport-prototypes.
Ce sont à présent les septuagénaires : les 70 ans de la Mercedes 300 SL sont fêtés sur le stand du club Mercedes France, avec un splendide coupé 300 SL et une très belle 300 SL cabriolet, de 1958 celle-là. On se rappelle que, si le coupé aux mythiques portes s’ouvrant en élytre fut produit à 1400 exemplaires, le cabriolet qui lui succéda le fut quant à lui à 1860 exemplaires environ.
Facel, R8 Gordini, Ford Mustang, Venturi, GTI…
L’Amicale Facel ne pouvait manquer les 70 ans de la marque fondée (en 1954) et dirigée par Jean Daninos (frère de l’écrivain Pierre Daninos, le célèbre auteur, entre autres, des Carnets du Major Thompson). Ici une rare Facel Vega FV 3 B de 1958 dont le moteur, rappelons le, était un V8 Chrysler, et une Facellia. La Facellia, née avec un moteur 1600 cm3 à 4 cylindres de conception Facel, évolua ensuite avec des moteurs Austin-Healey et finalement Volvo.
Nous arrivons à 1964 et à la présentation (en octobre au Salon de l’Auto de Paris) de la Renault 8 Gordini. Les premières versions utilisent un moteur 1108 cm3 dérivé de la R 8 Major. Avec ses 95 ch SAE, la nerveuse berline, à la populaire caisse bleue à deux bandes blanches, atteint 170 km/h et, pas très chère à l’achat, va faire le bonheur de nombre de jeunes pilotes amateurs, en rallyes, course de côtes et même circuits. La Coupe R 8 Gordini, sous l’égide du magazine Moteurs, va révéler nombre de futurs professionnels, tels Jimmy Mieusset, Jean-Claude Andruet, Jean-Pierre Jabouille, Jean-Pierre Jarier, Michel Leclère, Alain Serpaggi, Bernard Darniche, Jean Ragnotti…. La version 1300 cm3, lancée en 1966, dispose d’un moteur 1296 cm3 développant 110 ch SAE et d’une boîte à 5 rapports. Un bel espace présente plusieurs exemplaires des deux versions.
Et pendant ce temps-là, 1964 outre-Atlantique, c’est Ford qui lance sa Mustang, en cabriolet, coupé et même »fastback », propulsée par un V 8 de 4,7 litres. Elle aussi va connaître bien des évolutions, dont les sportives Mach 1 et surtout Shelby 350 puis 500 GT. Une belle brochette de Ford nous est proposée, outre les Mustang, une Capri 2600 RS version rallye (produite par Ford-Cologne) et une très belle réplique de GT 40 réalisée en 1982, avec un moteur de 6982 cm3 délivrant 480 ch. Sans oublier une Ford A roadster à 4 cylindres de 1929, pour faire bonne mesure.
La Golf de Volkswagen, autre voiture qui va marquer son époque, est présentée en 1974 : la voici déjà quinquagénaire ! Le constructeur allemand développera une ou plutôt des versions sportives, les Golf GTI. En 1984, Peugeot – sans doute inspiré par son voisin et concurrent d’outre-Rhin – en fera de même à partir de sa populaire 205. Ce sera la 205…GTI, d’abord 1,6 litre, puis 1,9 l, qui elle aussi suscitera des vocations de pilotes. Et par la suite, de nouveaux collectionneurs apprécieront celles qu’on nomme désormais les « young-timers ».
C’est aussi en 1984 qu’est créée la marque Venturi, qui va produire à Couëron (banlieue de Nantes) de jolis coupés GT à moteur V 6 PRV, aventure dûment rappelée ici. Mais point n’est besoin d’avoir une date anniversaire finissant par un 4 pour être célébrée à Historic Auto : ainsi Ferrari, avec un beau stand regroupant, entre autres, 365 GTB/4 « Daytona », 512 BB et F 488 EVO, 1ère de la course de lever de rideau des 24 Heures du Mans 2023, engagée par Charles Pozzi GT Racing et pilotée par Thomas Neubauer. Ou encore Jaguar, avec une sublime XK 120 roadster de 1953; ou le Groupe 2 des rallyes, avec entre autres une R 5 Turbo 2 de 1982 (ex-Ragnotti-Andrié). Sans oublier les camions, tracteurs, motos (rétrospectives Honda et Ducati), voire les cyclomoteurs (l’éternelle Mobylette).
Et puis, à nouveau, Historic Auto propose à ses visiteurs de bien intéressantes rencontres, causeries, colloques. On vous en parlera dans une prochaine livraison, où il sera question, notamment, de deux (voire de trois…) marques françaises sportives. Mais lesquelles ? Le suspense est insoutenable !
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