GP du Brésil 2019 par Johnny Rives
GASLY : « J’AI APPUYÉ SUR LE BOUTON ! »
Derrière l’intouchable Max Verstappen, Pierre Gasly a arraché une 2e place qui a provoqué autant d’enthousiasme qu’une victoire. Une 2e place aussi méritée que miraculeuse. Au terme d’un coude à coude spectaculaire avec Lewis Hamilton soi-même. Sprint ayant couronné un grand prix au final inattendu et exaltant. « Pierre a appuyé plus fort sur l’accélérateur que Lewis », a commenté avec humour J.Villeneuve sur les ondes de Canal+.
Gasly en a dit bien plus à ce propos. Sa Toro Rosso est pourvue d’un bouton (le fameux bouton « magique » de Mercedes) qui permet de solliciter la batterie électrique du moteur hybride jusqu’à la décharger en quelques secondes pour en obtenir la quintessence. « J’ai appuyé sur le bouton » a expliqué Gasly pour expliquer comment sa Toro Rosso s’était avérée plus rapide que la Mercedes. C’est ainsi que Honda a joliment bénéficié du jour de gloire de Gasly grâce à deux premières places !
Johnny Rives
Vous pourriez aussi aimer
2018 GP du Brésil par Johnny Rives
2017 GP du Brésil par Johnny Rives
2016 GP du Brésil par Johnny Rives
2015 GP du Brésil par Johnny Rives
2014 GP du Brésil par Johnny Rives
2013 GP du Brésil par Luc Augier
Le résumé du GP du Brésil 2019 avec F1.com
https://www.formula1.com/en/video/2019/11/RACE_HIGHLIGHTS__2019_Brazilian_Grand_Prix.html
FRERES ENNEMIS

Depuis que la course existe, la rivalité la plus exacerbée d’un pilote à l’autre est celle qui oppose les équipiers : Fangio et Farina (Alfa), Moss et Brooks (Vanwall), Rindt et G.Hill (Lotus), Piquet et Mansell (Williams), Prost et Senna (McLaren) etc. Les exemples ne manquent pas. Après le GP du Brésil, Canal+ a brillamment évoqué celle, tragique, qui, chez Ferrari, avait opposé Pironi à Villeneuve (Gilles) en 1982 – année où l’on avait eu aussi une vive rivalité Arnoux/Prost chez Renault.
Dimanche, Vettel et Leclerc nous en ont donné un nouvel exemple. Cela a poussé nos chers commentateurs à exiger plus de discipline désormais chez Ferrari. Discipline ? Est-ce un mot compatible avec celui de compétition ? Si oui, comment l’appliquer ? En désignant désormais un n°1 (Vettel ?) que le n°2 (Leclerc ?) n’aurait pas le droit d’attaquer ? Une notion qui pourrait concerner tout aussi bien Mercedes que Ferrari. Car Bottas ne rêve-t-il pas de prendre enfin le dessus sur Hamilton – il ne cache pas que c’est son objectif pour 2020 !
Et qui sait si chez Red Bull Alex Albon ne viendra pas bientôt menacer Verstappen ? Faudra-t-il l’en empêcher ? Pour en revenir à l’élimination mutuelle des Ferrari, qui en rendre responsable ? La direction de l’écurie ? Ou bien, pour en rester aux pilotes, Vettel plutôt que Leclerc (ou vice versa) ? Leclerc venait de surprendre son équipier au freinage du fameux « S » Senna, théâtre de bien des épisodes. Touché dans son amour propre, Sebastian a voulu réagir aussitôt. Dans la descente rectiligne, Leclerc s’est déporté à gauche pour laisser la ligne la plus difficile à son équipier et néanmoins rival. Vettel a réussi à s’y glisser, prenant même un léger avantage. Et se rabattant dès que possible à gauche pour rendre à Leclerc la monnaie de sa pièce. D’où le contact entre les deux FerrarI.
Contact ? Une caresse, plutôt, mais aux conséquences fatales : deux crevaisons, une chacun, et deux mises hors de combat ! Qui devaient essentiellement faire le bonheur de Pierre Gasly, quelques tours plus tard. Certains en ont ricané, non sans raison. Mais c’est un épisode que l’on reverra encore, chez Ferrari ou ailleurs. Il s’agit de l’un des derniers « sels » de la course que le législateur fait tout pour affadir.
SC : BÉNIE OU MAUDITE ?

Ce final époustouflant d’une course jusque là sans suspense, on le doit comme souvent à l’intervention de la « Safety Car » (SC). Celle-ci est entrée en scène à deux reprises : 54e tour (abandon de Bottas, dégagement de sa Mercedes pourtant garée sans danger apparent), et 59e tour (accrochage des Ferrari). La première fois a été la plus longue, pour donner aux retardataires le temps de se dédoubler – ce qui ne concernait rien moins que treize pilotes.
Cette clause a notamment permis à des pilotes comme Sainz, Raïkkonen ou encore Ricciardo de revenir du diable vauvert pour se classer à quelques secondes de Verstappen. On en comprend mal l’intérêt – sinon celui de relancer un favori qui aurait été malchanceux précédemment. Bref. Il s’en est suivi le méli-mélo final, une cohorte de sprints houleux à l’issue desquels un pilote comme George Russel, qui n’avait jamais été dans la course le malheureux avec sa pitoyable Williams, peut se vanter d’une étonnante 12e place à 13’’5 du vainqueur.
Bénie l’intervention de la SC ? Pour le spectacle sans doute. Et aussi pour certains pilotes. Mais pas pour tous : tel l’infortuné Romain Grosjean, dont les pneus ont chuté dramatiquement en température pendant les tours au ralenti. Et qui, lui qui s’était constamment maintenu non loin de Gasly, à l’avant du groupe des « autres », a finalement échoué à une misérable 13e place. A l’inverse de Gasly, à qui les coups de théâtre finaux furent on ne pourrait plus bénéfiques.
COTE D’AMOUR ET.. DE DÉSAMOUR !
A Interlagos, nous avons aimé :
*** Verstappen - La Safety Car ** Gasly - Albon - Sainz - Raikkonen * Hamilton - Giovinazzi - Ricciardo
A Interlagos, nous avons moins aimé :
°°° Vettel - Leclerc - La Safety Car (Voir plus haut) °° Les Williams (Kubiça a frôlé l’élimination de Verstappen) ° Les Haas
Classement « Classic Courses » après le GP du Brésil 2019 :
Nous avons aimé :
36 * Lewis Hamilton 28 * Bottas 26 * Verstappen 24 * Leclerc 20 * Vettel 14 * Albon 13 * Sainz 12 * Mercedes 11 * Ricciardo 9 * Norris 6 * Honda - Hulkenberg - Giovinazzi 5 * Perez - Renault 4 * Kvyat - Gasly 3 * Ferrari - Red Bull - La pluie - McLaren - La safety Car - Raikkonen 2 * Stroll 1 * Circuit Gilles Villeneuve - Alfa Romeo - Grosjean - Kubiça - L'ambiance de Monza
Nous avons moins aimé :
-10 ° Ferrari - Vettel - 9 ° Renault - Haas - 8 ° Règlement sportif - 6 ° Kvyat - 4 ° Stroll - Ricciardo - Leclerc - 3 ° Albon - La mensuétude des Commissaires ( Suite accident Gasly - Albon) - Perez - La Safety Car - 2 ° Giovinazzi - La sévérité du déclassement des Alfa - McLaren - Williams - 1 ° Le circuit de Melbourne - Grosjean - Alfa-Romeo - Magnussen - Le circuit de Singapour - Raikkonen - Honda - Sainz
vous allez encore fâcher certains avec Sébastien Grosjean …. Il n’y a qu’un Romain Grosjean en F1, nous ne sommes pas au tennis… faute souvent commise, c’est pourquoi je me permets de le souligner au nom de ses fans. Si non, c’est toujours un plaisir de vous lire, un bonne analyse qui donne à réfléchir à chaque fois..
Peut être par association d’idées : Grosjean fait quand même souvent des bourdes. Bourdais s’appelle Sébastien… Sébastien Grosjean vient à l’esprit… Ceci n’engage que moi. Je ne vais pas me faire de copains chez les supporters de … Grosjean… On l’aime bien quand même : 10 podiums ça se respecte. Et, promis on fera attention 🙂 En attendant on corrige.
Je suis d’autant plus responsable de cette faute que pour l’éviter, à chaque fois que je parle de lui, j’ai recours à mon propre répertoire… où j’ai commis l’erreur d’écrire Sebastien! Je la répète donc à l’envi! Mea culpa vers vous Marie Françoise. Et vers Romain.
PS.- Avez-vous un lien de parenté avec Jean-François Piot, ancien grand pilote de rallyes (mais pas seulement) dont j’ai eu le plaisir (et l’honneur, même) d’être l’équipier.
La délicatesse et l’influence unique de notre hôte qui rappelle avoir eu l’honneur d’être l’équipier de Jean-François Piot qui lui doit tant, et dont il écrivit qu’il méritait bien mieux qu’être l’équipier d’une Jaguar engagée par un fortuné gentleman-driver lillois, ce qui changea le destin de ce magnifique pilote. Une simple réponse de Johnny Rives à René Cotton à la question «est-il si bon que ça ? »et l’élève architecte était recruté . Et comme Johnny a survécu aux côtés de Piot au Critérium des Cévennes 1963, et aussi au rallye de Suède quatre ans plus tard , il pourrait nous… Lire la suite »
Bravo et merci, Christophe Dejean, d’en savoir autant sur Piot et moi-même. Parmi les souvenirs que je garde de Jean-François, il y a eu aussi l’étonnement d’apprendre l’assassinat de Kennedy pendant que nous étions en reconnaissance du Criterium des Cévennes 1963. Mais notre Rallye de Suède 1967 dépasse tout évidemment. « Pi-pite », comme le surnomma un peu plus tard Jean Todt, s’y était déchaîné. L’épisode avec Nasenius fut grandiose! Je le raconte toujours avec le même plaisir.
Cher Johnny, Je vous trouve bien indulgent envers la direction sportive de Ferrari, quand les autos ne sont pas dans le coup (ca peut arriver), qu’on se retrouve en position de faire un podium a 4 tours de la fin avec une voiture en pneus « frais » et l’autre en pneus « rincés » on se doit au moins de prendre la radio pour dire « ne faites pas les cons », après s’ils le font on peut toujours dire qu’on les avait prévenus, mais la ils ne font rien, ne disent rien et constatent les dégats…. Je ne pense pas que du temps de… Lire la suite »
Je suis d’accord à 100% avec cette analyse tant en ce qui concerne la touchette des rouges que l’utilisation de la safety car. Merci de me conforter dans mes convictions!
J’en aurais pleuré pour Romain qui ne méritait pas telle déchéance après une si belle course. C’est pour ça que je vois le résultat de Gasly comme une petite revanche de son compatriote…
Saisissant en effet la programmation de Canal + de » Rouge sang » après le Grand prix du Brésil…
Dans lequel Johnny Rives témoignait si je ne m’abuse.
C’est toujours Romain Grosjean…
Merci pour vos analyses pertinentes que je suis depuis…longtemps !
Non pas « dans » mais « après » cher Olivier. Mon interview sur ce moment dramatique (Imola) et tragique (Zolder) a été présentée comme un post scriptum après l’excellent film sur cette mémorable affaire.
Soit on considère que la F1 est devenue une discipline de constructeurs et l’on désigne une hiérarchie, ce qui est normal, soit on considère que c’est un sport individuel et c’est chacun pour soi.
Tout à fait d’accord avec Philippe que je salue au passage depuis le temps… Et donc un peu moins d’accord avec Jean-Charles plus haut. Certes, du temps de Todt, ces choses là ne seraient peut-être pas arrivées. Et pour cause, Schumacher et encore moins son boss, n’auraient sans doute accepté de laisser entrer un Leclerc dans la bergerie. Massa, quand il a débarqué à la Scuderia, n’était peut-être pas très loin du potentiel intrinsèque de Charles mais avec un peu plus de fragilité psychologique, un peu moins d’esprit guerrier et d’ambition, moins « d’assurance naturelle » aussi. Et ne parlons pas du… Lire la suite »
Tout à fait d’accord avec vous Flugplatz . Car sans cette attaque musclée entre les rouges , on ronflait jusqu’à la fin du GP . Là au contraire , réveil en fanfare et enfin du spectacle car faut il le rappeler il y longtemps que ce n’est pas de la compétition entre pilotes mais entre constructeurs , et que les pilotes sont là pour etre corporate et faire le show . Alors si l’un ou l’autre pilote déborde : BRAVO et merci pour le spectacle .
« Mais c’est un épisode que l’on reverra encore, chez Ferrari ou ailleurs. Il s’agit de l’un des derniers « sels » de la course que le législateur fait tout pour affadir ».
Que c’est bien dit!
À force années après années d aseptiser les courses on ne reverra jamais des duels comme à Dijon entre Arnoux et Villeneuve .
La F 1 d’aujourd’hui n’ a plus grand chose à voir avec les bagarres d’antan.
À choisir entre la F 1 et la moto GP ce n’est pas le même monde.