Essai transformé !
Une superbe allée rectiligne bordée d’arbres centenaires vous mène au château de Goulaine, dans la région nantaise, et à son parc. Ecrin magnifique pour une grande et belle réunion de voitures et motos de collection, plus ou moins anciennes, de toutes sortes, attirant un public enthousiaste. Une fois de plus, l’équipe d’Historic Auto a fait fort en ce deuxième week-end de septembre, sous un soleil, euh, insolent. De quoi faire briller les carrosseries, vrombir les moteurs et discuter les passionnés.
Jacques Vassal
Si ça vous tente :
Goulaine 2022
Plus de 15 000 visiteurs
On a commencé tranquillement, le samedi après-midi où l’on a vu entre 2500 et 3000 visiteurs s’attarder, admirer, comparer… Et puis le lendemain, un dimanche torride, ce fut presque la folie ! « On a été envahis ! » relate un Benoît Chenet à peine reposé et encore ravi. « A partir de 9 h 30, ça a été un flot continu… Au point qu’il a fallu demander à un agriculteur voisin de nous ouvrir un champ pour y parquer les autos supplémentaires des visiteurs. » (Les visiteurs accèdent à pied au château et aux autos exposées).
« Vers midi et demi, enchaîne l’organisateur, ça s’est vidé et puis à partir de 15 heures, 15 heures 30, le flot des visiteurs a repris. Certains arrivaient par cars entiers ! Christophe de Goulaine, qui connaît bien les lieux et pour cause, estime qu’il y a eu certainement 15.000 personnes au moins. Et pourtant on a vu un peu moins d’autos de collection qu’en 2022, en raison peut-être de la chaleur extrême, certains propriétaires hésitant à sortir avec des mécaniques parfois fragiles, et aussi du fait d’autres rassemblements dans la région.
C’était un public plutôt averti, plutôt connaisseur. Le dimanche après-midi, un peu plus familial. Le plateau était assez éclectique, avec aussi bien des voitures de caractère assez modernes comme les Mazda MX 5, des populaires comme les toutes premières Renault Twingo ou des sportives prestigieuses comme les Jaguar E. Quant aux exposants, ils ont eu beaucoup de contacts et sont ravis de leurs résultats . Autant dire que tout le monde attend avec impatience la troisième édition prévue pour septembre 2024. »
La belle d’Oakland
Alors, on se promène dans les allées – heureusement ombragées – et sur la pelouse et dans la cour, celles-là en plein soleil, qui accueillent en effet des autos très diverses, grâce à la participation, non seulement, de collectionneurs individuels, mais des clubs très dynamiques, tels Auto Rétro Nantes Océan, l’Enthousiasts’Club Jaguar, le Pôle Collection de Clisson, le SLK Club 56, la Mutuelle des Motards ou L’Atelier du Temps. Sans oublier les clubs Porsche (la 911 fête ses 60 ans et une kyrielle de variantes de ce modèle mythique est là) ou Alpine (A 110, A 310 ou Berlinette moderne).
Sur la pelouse centrale trônent quelques américaines historiques, en partie encouragées par la passion de Christophe de Goulaine pour les productions d’outre-Atlantique : Ford T en plusieurs versions et surtout, une rarissime – il n’en resterait plus que cinq connues dans le monde – Oakland cabriolet de 1929, magnifique dans sa livrée bleu ciel. C’est l’occasion de rappeler les qualités de ce modèle surnommé « All American », avec son moteur à 6 cylindres, soupapes latérales et vilebrequin sur 4 paliers en bronze développant un peu plus de 60 chevaux, boîte à 3 rapports + MA et aux équipements très modernes en son temps (jauge électrique, lave-glace…). Marque créée en 1907, Oakland avait, à la suite du décès d’un de ses fondateurs, été absorbée dès 1909 dans le giron de la General Motors. Basée à Pontiac (Michigan), elle représentait un accès au milieu de la gamme, assez luxueuse mais encore abordable… du moins à la veille de la grande crise économique d’octobre 1929.
Eclectisme, moto et cinéma
A Goulaine, on se trouve aussi en compagnie d’anciennes françaises (Renault Celtaquatre berline 1936 en très bel état ou l’exceptionnelle Delage D 6 3 L cabriolet « Milord » de Guilloré, qui fut offerte en 1948 à la fille du constructeur Rosengart – merci papa !). Viendront les rejoindre le dimanche une délégation de Mini, là encore dans différentes versions, Austin ou Morris, Cooper ou Cooper S, voire Innocenti, mais toutes bel et bien d’époque – rien à voir avec les « Mini » modernes.
Sur les bas-côtés, on rencontre, dans le désordre, des sportives anglaises (Triumph TR 3 ou TR 4 A IRS, Austin Healey 3000 Mk II, Jaguar E cabriolet 4,2 litres, Lotus Elise), italiennes (Alfa Romeo 2000 GTV ou Giulia Sprint GT 2000, Lamborghini Diablo, Lancia Delta, Ferrari 308 GTB et F 355), allemandes (BMW 1800 TI, Porsche autres que 911 : 356, 914, 924, 944, 928), américaines (roadster Cobra 427 réplica, Ford Mustang, cabriolet Fairlane)… ou des motos, là aussi avec un plateau faisant preuve d’un bel éclectisme, de la Honda CB 750 Mk II (1971) à la Motoconfort 350 de 1928, en passant par les Norton 850 cm3 Commando, chopper Harley-Davidson, 850 cm3 Moto Guzzi….
On passe ensuite au… cinéma : une salle du château est réservée à des projections en continu. Le temps de se rafraîchir en découvrant le film de Christophe de Goulaine sur son périple de 2018 à travers les Etats-Unis au guidon d’une Harley-Davidson à side-car, modèle US Army de 1918; ou, pour un autre centenaire, grâce au concours de l’ACO, une rétrospective des 24 Heures du Mans. Les surprises ne manquent pas et la richesse du thème « automobile et septième art » laissent espérer un bon avenir à cette partie de l’histoire. Il en sera sans doute aussi question à Nantes (parc-expo de la Baujoire), où Historic Auto vous convie d’ores et déjà pour son prochain salon, prévu les 17 et 18 février 2024, dans un espace agrandi. Rendez-vous est pris.
Jacques Vassal
Photos Historic Auto