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F1, surprises de début de saison : 1958

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Dix voitures présentes seulement sur la grille pour le premier grand-prix de la saison 58 en Argentine : la CSI ayant imposé tardivement une nouvelle réglementation sur les carburants, les équipes officielles britanniques en manque de préparation décident de boycotter cette première manche en signe de protestation.
Bertrand Allamel

Grand Prix d’Argentine 1958 Hawthorn Ferrari – Moss Cooper T43 @ DR

Ainsi sans les BRM et les Vanwall, révélations de la fin de saison 57, les Ferrari de Hawthorn, Collins et Musso apparaissent comme les grandes favorites. Seul Fangio semble en mesure de leur contester la victoire en signant la pole-position avec sa Maserati. Mais l’argentin, couronné pour la cinquième fois en 57, songe à se retirer et n’a plus le cœur à prendre des risques. La saison 58 sera sa dernière, avec seulement deux participations, à Buenos Aires et à Reims.

Stirling Moss quant à lui, se retrouve sans monture suite au forfait de Vanwall et s’engage in extremis avec une Cooper-Climax privée du team Rob Walker. Ces surprenantes petites voitures, propulsées et non plus tractées, suscitent curiosité et ironie, celle notamment du Commendatore qui ne croit pas au moteur en position arrière. Il sera vite contraint de changer d’avis : Moss gagne la course contre toute attente avec sa Cooper T43 au terme d’une performance héroïque, et crée la sensation devant des monoplaces d’usine.

Stirling Moss Cooper T43 @ DR

Amoindri par un problème oculaire (l’anglais court avec un œil bandé), il rencontre dès le quatrième tour des ennuis avec sa boîte, mais choisit de faire toute la course sans passer par les stands. Il prend ainsi la tête à la faveur des ravitaillements et remporte une victoire mémorable avec des pneus usés jusqu’à la corde.

Stirling Moss Cooper T43 @ DR

Premier grand-prix de la saison : première victoire d’une Cooper, première victoire d’un moteur Climax, et première victoire d’une voiture à moteur arrière. La Cooper signera d’autres résultats convaincants en 58, notamment une victoire à Monaco aux mains de Maurice Trintignant, avant de dominer avec Jack Brabham les deux saisons suivantes

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ballamel

Auteur, formateur et conférencier. Titulaire d’un DESS Ingénierie Culturelle et d’un DEA de Philosophie économique. Il a pu analyser le monde de la culture depuis des postes d’observation privilégiés tels que machiniste, régisseur, organisateur, concepteur, consultant. Il écrit des articles et des livres sur divers thèmes, en son nom propre ou sous pseudonyme. Il a fréquenté assidûment dès l’âge de 6 ans, le virage de la Rascasse, à l’époque où un pilote au casque jaune remportait ses premiers succès avec sa voiture noire et or. Observateur passionné du développement de la F1 moderne, il redécouvre l’histoire du sport automobile notamment grâce à l’Ecurie Automobile du Comminges, dont il est chargé de relations-presse.

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8 Commentaires
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olivier

Ben,dis donc,Bertrand,t’as fait court !!
Il me semble que cette année-là(où j’ouvris les yeux sur le monde!) un
jeune pilote britannique fit ses grands débuts dans la discipline
‘Reine ».
Un certain Graham Hill…La suite,tout le monde la connait !!!
Écrit par : Michel Lovaty | 13/03/2015

olivier

Bonjour. Merci à tous les éminents et généreux contributeurs de ce site. Vous nous apportez un peu de finesse et d’élégance dans ce monde qui en a tant besoin. Juste une petite retouche au papier de Bertrand Allamel : « Ces surprenantes petites voitures, propulsées et non plus tractées ». Sauf erreur, hormis les Miller d’Indianapolis, il n’y eut pas beaucoup de monoplaces tractées en compétition. Bertrand veut sans doute simplement situer le passage du moteur avant au moteur arrière, que Cooper fit triompher. Au sujet de cette période, les mémoires de Gérard Crombac sur Lotus sont pleines de détails, et certaines… Lire la suite »

olivier

Traction : Roues avant motrices
Propulsion : Roues arrières motrices
Sinon très cool l’article exhaustif et tout
Écrit par : Jules | 13/03/2015

olivier

Gracias por este hermoso recuerdo, la F1 había cambiado ….. El más completo piloto de la pos-guerra, Stirling Moss dó una lección de maestría
Écrit par : Conrrero | 15/03/2015

olivier

Attention aux « Mémoires » de Gérard Crombac (si c’est de son ultime opus dont vous voulez parler, « Mes 578 GP de F1 ») : elles sont également truffées d’inexactitudes et d’erreurs, n’en déplaise à ses thuriféraires – et quitte à me faire de nouveaux copains. Sur Lotus, et par le même Crombac, mieux vaut se fier à son « Colin Chapman, l’épopée Lotus en Formule 1 » de référence.
Écrit par : Pierre Ménard | 13/03/2015

olivier

Cher Pierre,
Je parlais de la biographie officielle de Colin Chapman, parue en 1986 et traduite de l’anglais.
Écrit par : Christophe Montariol | 14/03/2015

olivier

Insolite : lors de cette course, Stirling Moss avait fait équiper sa Cooper de « vieux » pneus Continental, qui n’avaient plus gagné depuis le retrait de Mercedes fin 1955.
Écrit par : luc augier | 13/03/2015

olivier

@ Michel Lovaty : Ce billet a pour but de faire un bref rappel historique sur les surprises des manches inaugurales.
Graham Hill n’a pas participé au grand-prix d’Argentine en 1958, puisqu’il démarra sa carrière en F1 lors de la 2e manche à Monaco, coure qu’il ne termina pas (transmission)
Écrit par : Bertrand Allamel | 13/03/2015