Comment être exhaustif sur une telle manifestation ? Rappelons qu’elle en est à sa 11e édition seulement et qu’elle a su prendre une place importante dans le paysage « historique » français. Les organisateurs, sous la houlette d’un comité d’organisation au sein duquel se trouvent le commissaire général Camille Bourges et le repsonsable du développement et de la communication Pierre-Antoine Faure, ont su fédérer les amateurs de tout ce qui roule depuis le tracteur agricole jusqu’au dragster. Rien cependant ne se serait concrétisé sans l’appui permanent de la mairie d’Avignon et de son antenne » Avignon tourisme ». Comme quoi l’automobile, la moto, la compétition peuvent rejoindre le théatre et la culture pour contribuer à l’essor touristique d’une ville connue aussi pour sa qualité de vie.
Classic COURSES
Il nous semble que l’indifférence face aux menées pernicieuses de politiciens en mal d’idées et de vision, conduira à plus ou moins brève échéance à l’impossibilité de donner corps à notre passion pour l’automobile ancienne et la compétition. Nous ne pouvons donc nous priver de citer les paroles de Jean- Claude Delagneau – Président de la F.F.V.E., reprises de l’édito du programme de l’Avignon Motor Festival 2013 :
» A l’heure où certains voudraient empêcher les collectionneurs de vivre leur passion au quotidien, et de laisser circuler librement nos chers véhicules d’époque, je me réjouis de voir que partout en France, le monde de la collection fait front et se retrouve dans des milliers d’évènements aux quatre coins de l’hexagone pour montrer qu’avant tout, nous sommes unis et présents pour préserver le patrimoine que constituent les véhicules d’époque. Je souhaite que nous puissions continuer à faire rouler nos « vieilles machines » quand et où nous voulons. C’est à dire en toute liberté. […] »
L’arrivée à l’AMF se mérite, le circuit d’entrée a beau avoir été modifié en 2012, une bonne heure était nécesaire samedi matin pour parcourir les deux kilomètres séparant la sortie de l’autoroute de l’entrée du site. La multicité de placiers contribuant à ralentir le flux plus qu’à l’organiser. Seul point faible de l’organisation par ailleurs parfaite.
Avignon, vous l’aurez deviné, ce n’est pas Goodwood ou Retromobile. Ce n’est pas non plus Automédon. Se cotoient ici toutes sortent de passionnés et de badauds. Du paysan du coin venu montrer son tracteur, au camionneur arrivé avec son Kenworth rutilant en passant par le groupe de 4 CV, de Harleys ou de Ferrari. Expositions diverses ; Camions anciens ou modernes, tracteurs, motos et loisirs, voitures d’exception, voitures de compétition, bourse d’échange, vente aux enchères, miniatures, pièces, frippe etc… Le tout disposé dans une multitude de halles.
Fiat 124 cabriolet
Ford A Hot Rod
Pick Up
Dodge Charger
Mercury 1951
Les visiteurs venus nombreux en anciennes peuvent se garer sur des parkings qui sont partie prenante de l’exposition. Jusqu’à 2500 anciennes stationnées. En compagnie d’une centaine d’autres, la mienne voisinait avec l’exposition des engins militaires de la seconde guerre mondiale. Oui il y a celà aussi. Avec des gars en uniforme qui manoeuvrent leurs Sherman comme si c’était des Mini Cooper. En les regardant faire alors que je me disposais à quitter le site je n’ai pu éviter de penser à un char devenu fou applatissant de ses chenilles de circulation une bonne quizaine de voitures sur son élan. Dont la mienne… sourire jaune…
C’est dans la halle centrale que sont regroupées les expositions principales, cette année, l’AMF était dédié à la mémoire de Jean-Claude Olivier. Les expositions mettaient en avant Alpine dont la renaissance est annoncée et Salmson. Une belle série de racers 500 permettait de cerner l’avance de ces engins à faible maitre couple, propulsion et même pour certains – le Trimax – monocoque en aluminium riveté 15 ans avant la Lotus 25… Les clubs de marques et la galerie d’artistes complétaient l’ensemble.
Lorsqu’en 1951 Jean Rédélé, jeune concessionnaire Renault à Dieppe, inscrit sa première victoire sur 4CV au rallye Dieppe-Rouen, il ne se doute pas encore que celà va l’entrainer vers la création d’une nouvelle marque automobile. Jusqu’en 1955 il va enchaîner les victoires en rallye et notamment dans les Alpes, ce qui va l’inspirer : il créée alors la société anonyme des automobiles Alpine.
Avec la A 106 puis la fameuse A 110 en rallye et la série des M 63, 64 et A 210, 220, 441 puis 442, sans oublier les monoplaces, il est à l’origine d’une lignée au palmares aussi prestigieux en rallye qu’en circuit. La prise de participation de Renault en 1973 s’avère néanmoins rapidement encombrante. Faisant fi de l’image mondiale de la marque Alpine, les caciques de la grande maison n’ont de cesse que d' »intégrer » Alpine à la régie nationale… D’Alpine, la production de Dieppe devient Alpine – Renault puis Renault – Alpine et finit par disparaître. Certes, ce sera sous le nom de Renault Alpine que la A 442 gagnera le Mans en 1978 avec Pironi et Jaussaud mais l’aventure en compétition s’achèvera là, Jean Rédélé quittant l’entreprise à ce moment.
Il semble heureusement que Carlos Tavares, le Direxceur Général de Renault ait pu convaincre son directoire de l’intérêt de relancer la marque Alpine. Ce là devrait donner une production étudiée en partenariat avec Caterham pour l’année 2016.
Prototype « The Marquis » 1953
Alpine Type M63 – 1963
Alpine Type M64 – 1964
Alpine A 210 – 1966
Alpine A 220 – 1968
Alpine A 441 – 1974
Alpine A 442 – 1978
Alpine A 110 – 1800 GR 4 – 1973
Demain ?
La société des moteurs Salmson est née en 1913. En 1921 cette marque fut la première au monde à construire en série des voitures de sport dotées de moteurs à double arbre à cames en tête. Forte d’un exceptionnnel palmares en circuit et en rallye, cette grande marque disparut en 1957 comme nombre de marques classiques françaises au cours de cette période.
Olivier ROGAR
Photos @ Olivier Rogar