Une coïncidence réunissait de nouveau, après qu’elles furent associées dans l’équipe Matra aux 24 heures du Mans 1969, les trajectoires respectives de Jean-Pierre Beltoise et de Nino Vaccarella samedi 9 avril par l’inauguration d’une avenue à La Baule et d’une via à Capaci, banlieue de Palerme, portant leurs noms respectifs, sans autre volonté que celle du hasard.
Conjonction qui met en lumière la volonté de ne pas perdre la mémoire des grands anciens. Si lumière il y eut deux ans après cette édition 69 du Mans où JPB obtint son meilleur classement – 4e, c’est celle qu’alluma au plus sombre de l’annus horribilis 1971, la venue au monde, le 21 juillet, de son premier né, Anthony, six mois après le drame de Buenos Aires, le pire événement dans la vie du pilote Beltoise.
Anthony grandira (et son frère Julien né trois ans après) dans l’admiration d’un père dont il témoignera des derniers coups de volants en compétition vers ses 22 ans. De ses exploits en F1 et F2, de la place qu’il avait prise dans le sport auto, de l’engouement (ou du rejet) qu’il suscitait chez les fans, du personnage énorme qu’il était devenu dans la France fin années soixante, début soixante-dix, Anthony n’a qu’une idée, alimentée parce qu’on lui rapporte, qu’il devine aux écrits des uns et des autres, qu’il suppute à la passion qu’on lui témoigne quotidiennement.
L’année précédant le retrait paternel, il décrochera un Volant Elf qui lancerait sa carrière de pilote de course. Les choses de la vie font de lui le porte-parole de la famille, un légataire informel du patrimoine historique de son père. Un père à qui il ressemble de plus en plus, qui lui a même légué son timbre de voix.
S’il ne fallait retenir qu’une vignette de l’émouvante inauguration de samedi, parmi les hommes aux cheveux argentés et blousons matelassés Goodwood, ambiance Artcurial et Tour Auto, parmi le jet set baulois qui savait où situer le buffet, c’est l’image d’Anthony Beltoise refoulant à peine les larmes qui lui venaient sous le panneau Avenue Jean-Pierre Beltoise.
Inauguration de l’avenue Jean-Pierre Beltoise, La Baule, samedi 9 avril 2022.
Pour s’en tenir au circuit des 24 heures du Mans, on n’oubliera pas que Jean-Pierre avait, en 1963 en compagnie de Claude Bobrowski sur une René-Bonnet, gagné le classement à l’indice énergétique (qui faisait intervenir la performance par rapport à la consommation). On pourrait même aller jusqu’à rappeler qu’en avril 1964, Jean-Pierre y avait étrenné victorieusement sa Matchless 500 en « oubliant » quelques gros bras du Continental Circus, tels Fitton, Findlay ou encore Marsowski – une victoire formidable restée hélas sans lendemain du fait de son terrible accident des 12 Heures de Reims…
Merci M.Rives de rappeler le passé moto de JBP.
Nous ne saurons jamais ce qu’aurait été le rayonnement du sport automobile sans les talents irremplaçables de Jean-Pierre Beltoise et de Johnny Rives
Et ce n’est pas grave car ils auront donné de la joie sans savoir combien cela fût et demeure immense