Michel Piccoli
27 mai 2020

4483 VD 75

https://bit.ly/3gis26c

Route de nuit. La pluie qui étoile le pare-brise rappelle Un homme et une femme. Sautet a ajouté une femme à ce film plus rugueux, plus âpre que celui de Lelouch. Des autos des hommes et des femmes dans ce cinéma des années 70 où la liberté naît du mouvement.

Une Alfa Romeo Giulietta Sprint se dessine à toute allure d’une courbe sans visibilité. Il devait aller vite le gars ! Non il allait à sa vitesse c’est tout. C’était son droit. Le droit de se tuer.

Plus de 16 000 morts sur la route en 1970. Sécurité passive, une notion encore dans les limbes. On confiait sa sécurité à ses réflexes, à l’expérience qui permettait de sentir ce que cachait telle courbe, telle butte, la main prête à rentrer un rapport, l’oeil sur le Veglia rond de la belle italienne, c’eût pu être une Lancia Fulvia, une Maserati Mistral.

La vie avait un prix. Pas très cher car ce qui n’était pas rare n’était pas cher et la vie ne l’est pas, rare. Cinquante ans plus tard on asphyxierait la liberté planétaire pour épargner quelques centaines de milliers de vies sur un total en expansion constante de près de huit milliards.

L’accident fait un mort, Michel Piccoli. La mort qu’il sent glisser en lui comme un doux et confortable endormissement compte moins que la lettre qu’il regrette d’avoir écrite.

L’écrit allait moins vite alors que l’Alfa qui part en travers, glisse, on croit qu’elle va se coucher contre la bétaillère en travers de la route, mais non son pare choc arrière la heurte d’un rien. Un rien qui fait tout.

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La cigarette au bec, Piccoli est éjecté dans un champ de coquelicots rouge sang au milieu de pommiers en fleurs. Moderne dormeur du val.

La ceinture de sécurité sera obligatoire trois ans plus tard. La limitation de vitesse aussi.

L’accident est réglé par Gérard Streiff. Son fils Philippe ne sera pas cascadeur, il ne fera pas de cinéma, le paiera cher.

Hier est mort Jean-Loup Dabadie. Il avait écrit le scénario.

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