Johnny Rives F1, Monaco 2018
RICCIARDO : VICTOIRE EN TROIS « D »…
On espérait sincèrement que la victoire sourirait à Daniel Ricciardo. Il avait été si convaincant aux essais : meilleur temps aux libres 1, aux libres 2 et aux libres 3. Puis meilleur temps en Q1, en Q2 et enfin en Q3. Alonso avait dit : « Ici, l’essentiel se joue aux essais. Daniel n’a plus qu’à réussir son départ ! » Ce qu’il fit, malgré le forcing agressif de Vettel. Il n’avait dès lors plus qu’à attendre le changement de pneus de son adversaire principal pour changer les siens un tour plus tard. Et reprendre la piste devant lui. Ce qu’il fit. Certes, une alerte (28e tour) survint : « J’ai perdu de la puissance ! » Mais cela n’a pas empêché le « happy end » tant espéré. Hamilton l’a félicité. Mais il a dit : « On a tous suivi un rythme de croisière. Ça n’était pas une course. » Victoire en trois D, en somme. Trois D comme : Défense De Dépasser ! Mais victoire quand même…
Johnny RIVES
LE MYSTÈRE DES PIRELLI

Lorsque Ricciardo lança son cri d’alarme (« Je perds de la puissance »), on n’était pas encore à la mi-course. Mais l’écart était déjà abyssal entre les cinq leaders et le restant de la troupe. A la tête de qui émergeaient en formation serrée Gasly, Hulkenberg (qui n’avaient pas encore changé de pneus), Ocon et Alonso. Les méandres du circuit monégasque n’avaient rien changé à un état de fait se reproduisant course après course : les trois équipes dominatrices exerçaient le même pouvoir que d’habitude, quand bien même Hamilton devait avouer plus tard n’avoir roulé qu’à un rythme de croisière. Les autres n’avaient pas réussi à s’y hausser. Pourtant la situation évolua en fin de parcours. Après les arrêts de Gasly et Hulkenberg (pneus), Ocon hérita du commandement de la poursuite. Ce qu’il fit avec un brio inattendu, réduisant tour après tour son retard sur le groupe de tête. Jusqu’à, entre les 65e et 70e tours, réduire de 7 à 2 secondes son retard sur Bottas. Il lui reprenait jusqu’à 1’’5 par tour ! Les pneus jouaient au groupe de tête (muselé par le train de sénateur imposé par Ricciardo) le mauvais tour déjà remarqué au GP d’Espagne : perdre leur efficacité faute d’être maintenus à une température suffisante. Ce que souligna pudiquement Vettel après la course : « Je préfère ne pas commenter le comportement des pneus… »
À QUI LA SEPTIÈME VICTOIRE ?

Après six Grands Prix, les trois équipes de pointe se partagent les victoires à parité : deux chacune. Ferrari a triomphé en Australie et à Bahrein (Vettel), Mercedes s’est imposé à Bakou et en Espagne (Hamilton). Enfin Red Bull a émergé en Chine et à Monaco (Ricciardo). Laquelle d’entre elles prendra le pas sur les deux autres le 10 juin, au GP du Canada ? La configuration du circuit de Montréal, très différente de ce que l’on a vu jusqu’ici, aiguise les incertitudes. Il est exigeant au plan du freinage ainsi que pour les moteurs – dont la consommation en carburant est plus élevée qu’ailleurs. Cela ouvre d’autant plus les perspectives que l’éventualité de la pluie chamboulerait tout. « Montréal ? Ça devrait être plus intéressant qu’ici ! » s’est exclamé Hamilton après sa frustrante prestation monégasque. Un point de vue que ne partagent pas forcément les spectateurs.
LES FRANÇAIS SOURIANTS

Sans réussite à Bakou et en Catalogne, Esteban Ocon et Pierre Gasly étaient tout sourire après leurs 6e et 7e places à Monaco. Le premier avait frappé fort dès les essais, obtenant la 6e place sur la grille nettement devant son redoutable équipier Sergio Perez – qu’il n’avait pourtant distancé que d’un dixième ! En course, le Mexicain a été relégué au fond du peloton à cause d’un changement de pneus loupé. Pendant ce temps Ocon se glissait joliment à travers les pièges monégasques, confirmant brillamment les espoirs que Mercedes place en lui. Satisfaction aussi pour Gasly qui occupa longtemps la 6e place pour avoir conservé ses fragiles pneus hyper tendres pendant 37 tours – un « record » souligné par Pirelli. Pour en finir avec les Français, petit clin d’œil vers Grosjean qui a effacé sa bévue espagnole à travers une course régulière relevée par le deuxième meilleur tour en course derrière celui de Verstappen (1’14’’828 contre 1’14’’260) loin devant celui du vainqueur (1’15’’562). Performance obtenue en chaussant les fameux Pirelli hyper tendres en fin de parcours. Stratagème que d’autres tentèrent avec moins de succès que Grosjean.
Cela faisait longtemps que je n’avais plus regardé un GP de Formule 1 à la télévision, tellement je trouve le spectacle sans intérêt. Je parle ici du spectacle seulement, car je pense que les spécialistes et techniciens peuvent encore y trouver un certain intérêt. Je me contente de lire avec attention, a posteriori, le commentaire de Johnny Rives au cas où, par inadvertance, quelque chose d’intéressant se serait passé. Ce que j’ai vu ce dimanche m’a atterré. Comment admettre qu’une voiture qui a perdu une partie de sa puissance à la mi-course puisse néanmoins continuer et gagner en fonctionnant comme… Lire la suite »
Mais n’est ce pas l’éternel problème de Monaco ?
Effectivement. C’est un problème récurrent à Monaco depuis de nombreuses années. Mais généralement, cela concernait des duels au sein du peloton. Et quand cela concernait des voitures aux avants postes, leurs performances étaient tellement proches que cela interdisait les dépassements. Il me semble que ce qui s’est passé hier est tout à fait inédit. La voiture de tête est devenue notablement sous performante pendant plus de la moitié de la course, du moins par rapport à celles qui la suivaient. Et pourtant, elle a fini par gagner. Johnny Rives nous explique notamment que le train de la voiture de tête… Lire la suite »
Tel qu’il se présente, le tracé de Monaco empêche tout espoir de dépassements possibles. La F1 n’est pas la seule à en souffrir. Chaque année la course des Porsche se traduit par une procession sans dépassement possible – sauf accident. C’est ainsi depuis 1973 et le contournement de la piscine. Auparavant, entre le Bureau de Tabac et les Gazometres les dépassements étaient possible, ce dont Beltoise avait su profiter dans sa formidable victoire de 1972. On a eu un moment d’espoir quand au micro de Canal+ Julien Fébreau a parlé d’une extension possible du tracé dans un avenir incertain. Information… Lire la suite »
Sachant qu’en 1984 la course avait été interrompue, aucun doute qu’aujourdhui, en cas de pluie torrentielle, elle commencerait même pas. Autant dire qu’un grand prix de Monaco à rebondissement c’est pas pour demain ! Peut être qu’en supprimant la chicane à la sortie du tunnel on aurait plus de dépassement, mais les vitesses atteintes deviendraient complètement folles pour un circuit en ville !
Entièrement d’accord : le problème n’est pas nouveau, il est consubstantiel au tracé du circuit depuis plus de 40 ans. Il est impossible de dépasser à Monaco si le pilote de devant n’y met pas un peu du sien. Et comme il n’y a aucune raison qu’un compétiteur favorise son poursuivant …. A mon sens, cela fait longtemps que le GP de Monaco n’est plus de la course auto, n’est plus du sport, mais un événement médiatique et glamour qui revient chaque année à la une comme le festival de Cannes. Et qui n’a pas plus de valeur sportive que… Lire la suite »
Disons que la vraie compétition s’arrête après la Q3. D’où mon assiduité pendant des années aux essais du samedi ! Lorsque les courses de F3000 avaient encore lieu, c’était également le samedi et elles étaient souvent passionnantes. Je me souviens d’une folle remonté de Juan Pablo Montoya qui m’avait donné à penser qu’il irait loin en F1, d’une marseillaise due à la victoire de Bourdais, d’une bataille de chiffonniers entre Hamilton et Rosberg…
Qques comparaisons 2017/18 pour illustrer la pantalonnade 2018 : Qualifs : MT 2017 en 1.12.2 et en 2018 1.12.013 : un peu plus vite mais quasi pareil . MT en course : 2017 en 1.14.8 et 2018 (hors batave et pleureuse suisse tous les deux hors course ): 1.16 pour Vettel, HULK , et 1.16.3 pour les 2 merco et kimi soit à plus d’une seconde de 2017 . Tout est dit sur la morne procession : et ce n’étaient ni Ocon , ni Gasly et autres derrière qui allaient vite mais les mecs devant qui se trainaient .Pour rappel… Lire la suite »
Je ne comprends pas le temps de qualification évoqué. On n’a jamais tourné aussi vite : pole 1.10.810.
Les dépassements ont toujours été difficiles à Monaco et les encombrantes F1 actuelles bardées d’appendices les compliquent encore davantage. Rosberg père et fils avec leurs F1 respectives illustrent bien l’évolution, on peut comprendre qu’avant il était possible de glisser le museau au freinage pour tenter une manoeuvre sans que cela ne se termine par un vol d’éclats de carbone.
Effectivement j’ai pris le temps de la Q1 et non de Q3 en 1.10.810 avec moteur RENAULT n’en déplaise à certains chez RB ! sorry !
Mais c’est encore plus cruel pour monaco : 1.4 s de mieux en qualifs , mais 1.5 de plus en course .
Je suis étonné que personne n’ait relevé un dimanche historique pour le sport auto australien.
Ricciardo à Monaco, mais aussi Will Power à Indy 500 ( première victoire australienne à Indianapolis).
Si un jour nos pilotes français pouvaient faire de même…!
Je laisse aux statisticiens le soin de vérifier si une telle double victoire pour deux pilotes de même nationalité s’est déjà produite le même jour.
Le 28 mai 1989, victoire d’Emerson Fittipaldi à Indy tandis qu’Ayrton Senna remporte le GP du Mexique.
Le 30 mai 1993, Emerson remet le couvert à Indy, Ayrton a remporté son dernier GP de Monaco une semaine auparavant.
Le 30 mai 2010, l’écossais néanmoins britannique Dario Franchitti remporte la deuxième de ses trois victoires à Indy tandis que Lewis Hamilton s’impose pour la première et dernière fois en Turquie.
Bravo et merci ! Mais malgré les exploits de mes brésiliens préférés, les pilotes australiens ont bien réussi une première avec les victoires à Monaco et Indy le même jour.
Pour complément d’informations, voici les années où les 500 miles d’Indianapolis et le GP de Monaco ont eu lieu le même jour : 1974, 1976, 1979, 1990, 1995, 1998, 2001, 2002, 2009 et de 2011 à 2018, soit 17 doublons. Noter que les 500 miles, de 1911 (1ère édition) à 1970 ont eu lieu le 30 ou le 31 mai, sans doublon avec Monaco. Petit rappel cependant : en 1965 Jim Clark n’a pas participé au GP de Monaco le 30 mai 1965 pour courir et gagner à Indy le lendemain (victoire qui s’intercale avec 6 succès consécutifs en F1).… Lire la suite »