Suivons en ces chaudes journées d’été un Patrice Vatan qui jouit de la fraicheur de Cosne-sur-Loire et nous entraine dans sa fuite vers « sa » saison 1975.
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La saison 1975 de Patrice Vatan :
GP de Grande Bretagne 1975
Sur la route de Silverstone 1975
GP de France 1975
GP des Pays Bas 1975
GP de Suède 1975
GP de Belgique 1975
Ontario Circuit fantôme
GP de Pau 1975
GP de Monaco 1975
GP d’Espagne 1975
Montlhéry 1975
Daily Express Trophy 1975
Dijon Presnois 1975
Race of Champions – Tom Pryce 1975
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Lundi de Pentecôte.
Des langues de feu descendent dans les rues, se fondent en les légères mais puissantes monoplaces de F2 qui attaquent le 35e Grand Prix de Pau.
Parmi elles, l’Elf 2J de Jean-Pierre Jabouille et la Martini MK 16 de Jacques Laffite, « les copains d’abord… » selon le beau mot qui fera le titre du papier de Scratch composé par un prometteur pigiste palois, Eric Bhat (assisté de son pote Xavier Chimits).
Positionné à l’intérieur de l’épingle de la Gare, je vis tour après tour le mano a mano des deux amis d’enfance.

Ils se sont connus à l’école, ont fait le coup de poing contre les blousons dorés du XVIe arrondissement sur les marches du drugstore Publicis et, réunis aujourd’hui par un hasard apprivoisé, escaladent roue dans roue la montée du pont Oscar, enroulent l’épingle du Lycée, sollicitent la puissance de leur 2 litres pour flirter avec la grande courbe à gauche dite du Casino que suit la courbe du parc Beaumont, puis le pif paf de la statue Foch.

Le coeur bien accroché ils se faufilent dans le trou de souris qui commande la descente de Poeymirau et la mise en trajectoire pour le virage du Buisson à la sortie duquel s’annonce la fausse ligne droite entrecoupée de courbes traitresses qui ramène vers la ligne d’arrivée.
Les deux Parisiens ne font qu’un, Larrousse est à 3 secondes, tout ce monde ramone le terrible circuit dans la cité à plus de 130 de moyenne, anachronique GP de Pau, protégé par les mânes pyrénéennes, qui n’aura déploré qu’un mort (en 1955) en 79 éditions.
Pau, le Monaco du pauvre. Ok mais un pauvre lourdement burné.
Entre deux tours, les événements du week-end s’imposent en filigrane.
Transfuge du Midi Olympique pour faire la presse à Pau, et un one man show par la même occasion, Jacky Issautier me tend un brassard presse au bureau de l’ACBB ( Automobile-club basco-béarnais).
Madame Cordier tient d’une main de fer gantée d’épingles un petit hôtel désuet tout près de la préfecture, l’Hôtel Le Béarn. J’y descendrai chaque année et conserverai ses factures calligraphiées en pleins et déliés, dignes d’être versées aux Archives nationales.

Train de retour et de nuit. La victoire de Laffite est déjà loin. On part dans quatre jours en Belgique, direction Zolder.
Patrice Vatan