Les vérités imaginaires ( et parfois loufoques) de Michel Verrando
Ainsi naissent les inventions
La Chaparral 2J
10 novembre 1968 : Stardust Grand-Prix Can-Am, un violent accident implique la McLaren de Lothar Motschenbacher et la Chaparral 2G de son pilote et créateur : Jim Hall. Le choc est terriblement violent et les secouristes le sortent de sa voiture avec les deux jambes et la machoire fracturées. La carrière du texan d’Abilene s’arrête de facto, net là. Une longue rééducation commence qui va tenir éloigné Jim des circuits durant près d’une année.
Inutile de dire que le moral n’est pas au beau fixe et les relations avec sa charmante épouse Sandra se font de plus en plus tendues. Elle lui reproche d’avoir perdu de sa motivation et de paresser un peu trop à la maison. «Tu ne pourrais pas réparer l’aspirateur plutôt que de rester à regarder la télé, pour changer?» Sans enthousiasme le texan démonte l’appareil ménager (le problème venait en fait d’un jeu de charbons déplacé de son logement). Une fois tout remis en place notre Jim teste le résultat de son intervention. Et plus il aspire, plus une petite lueur germe en son esprit, « mais pourquoi mes Chaparral ne pourraient coller au sol comme cet appareil simpliste? »
On devine la suite, direction la planche à dessin et moins de quatre mois plus tard sortait la révolutionnaire Chaparral 2J littéralement aimantée à la piste grâce à ses deux immenses aspirateurs constitués d’un moteur 2 temps de motoneige.
Merci Sandra !
Le tank
En cette période un peu floue qui précède 1936. Jean Bugatti n’est pas au mieux de sa forme, les relations sont un peu tendues au château St. Jean.
Ettore et Barbara, son épouse, lui reprochaient ses fréquentations jugées un peu légères. Ses «fiancées» à l’image de Reva Reyes, la danseuse de charme mexicaine, voire Hellé-Nice la danseuse fantasque pourtant cliente et pilote de la marque, semblaient il est vrai un peu délurées.
Jean décida alors de prendre du recul et se retrouva bientôt à Paris sur les Champs-Elysée, un 14 Juillet.
Le président d’alors, Albert Lebrun remarqua le jeune homme dans la tribune d’honneur alors que la parade militaire défilait et que les blindés faisaient grincer leurs chenilles sur les pavés. Il lui adressa un clin d’œil goguenard et lui glissa : « Votre maison a elle aussi fait des tanks (référence à la Type 32 qui il est vrai avait été un échec) mais j’ai cru comprendre qu’ils ne valaient pas ceux-là » en montrant d’un geste vague les monstres d’acier blindés qui continuaient de faire trembler la tribune.
Le fils Bugatti, vexé par cette remarque, ne pu s’empêcher de répondre du tac au tac :
« Vous allez voir, d’ici bientôt, un Tank Bugatti gagnera les 24h du Mans ! ». Lebrun plissa des yeux amusés par l’insolence du jeune homme.
Le soir même Jean rentra à Molsheim et se mit fiévreusement à dessiner la 57G surnommée le Tank.
Elle remporta les 24 heures moins de deux ans plus tard.
Merci Albert !
Quant aux tanks de l’armée française en 40, passons…
Certes ! Quoique : il semblerait que le problème n’était pas tant qu’on n’en avait pas, c’était surtout qu’on ne savait pas s’en servir. La tactique et la logistique n’avaient pas évolué comme elles auraient dû pour s’adapter à cette nouvelle arme. Mais bon, on s’éloigne des circuits …
Pour compléter, De Gaulle avait écrit un manuel stratégique sur l’utilisation des chars pendant l’entre deux guerres. Et comme Colonel de l’arme blindée, il était sorti victorieux des combats livrés jusqu’à l’armistice. Sauf que… Son livre de stratégie avait été épluché par les allemands qui avaient mis en oeuvre toutes ses préconisations avec le succès que l’on sait. Sauf que… Les politiques n’avaient pas envie… Un peu fumace le grand Charles… Merci à lui et à Churchill.
Accrocheuses ces considérations sur les chars et leur utilisation , ( aucune ironie ; Ayant en plus, fait mon service dans la cavalerie) mais comme dit Olivier Fabre » on s’éloigne des circuits » et l’on risque de rouler ( ces engins le permette aisément ! ) sur les platebandes .