Suivons en ces journées chaudes du mois d’août un Patrice Vatan qui jouit de la fraicheur de Cosne-sur-Loire et nous entraine vers « sa » saison 1975.
La saison 1975 de Patrice Vatan :
GP de Grande Bretagne 1975
Sur la route de Silverstone 1975
GP de France 1975
GP des Pays Bas 1975
GP de Suède 1975
GP de Belgique 1975
Ontario Circuit fantôme
GP de Pau 1975
GP de Monaco 1975
GP d’Espagne 1975
Montlhéry 1975
Daily Express Trophy 1975
Dijon Presnois 1975
Race of Champions – Tom Pryce 1975
Silverstone Circuit, Towcester, Northants, UK, le 19 juillet 1975
Gagner Silverstone ce samedi, jour du Grand Prix, depuis Northampton où nous avons passé la nuit, peut prendre deux heures par l’A43 ou beaucoup moins en biaisant.
Biaiser nous étant une seconde nature, nous embarquons la 504 familiale à l’assaut de routes miniatures parsemées de villages de poupée dont les noms sonneront encore à nos oreilles 50 ans plus tard : Blakesley, Wappenham, Brakley Hatch.
Nous débouchons enfin sur un gigantesque complexe de tribunes que survole une noria d’hélicoptères : Silverstone Circuit.
Installé sur la fascine de Copse Corner grâce à mon brassard Track judicieusement délivré par l’éclairé Phil Drackett, chef de presse du RAC, une première émotion m’étreint.

Une monoplace blanche et rouge termine un tour au ralenti devant une foule de 100 000 British scandant le nom de l’homme qui conduit, bras levé, nu-tête, ses cheveux longs de rock star flottant au vent.
Graham Hill met fin à une carrière de 18 saisons. Le vieux lion fait ses adieux à son public qui le porte aux nues.

Guy Royer a choisi de rester sur la ligne de départ et chope l’envolée dans un nuage de gomme et de moteurs surexcités.

Le niveau de compétitivité de la F1 est tel en 1975 que 15 pilotes sont dans la même seconde sur la grille. Pace grille sa pole à Pryce et rue en tête sa Brabham BT44B. Menée à un train d’enfer, la course voit sept leaders se succéder et lorsque au 35e tour James Hunt a raison de Jean-Pierre Jarier et hisse sa Hesketh en tête, le délire qui avait salué l’hommage à Graham Hill cible de plein fouet l’Anglais au jean troué.
Sportif certes, le public britannique, mais parmi les plus chauvins au monde.

Mais Emerson Fittipaldi est embusqué derrière James Hunt, il le saute au 52e tour.
Après l’impensable survient. Des trombes d’eau s’abattent brutalement, convoquant chacun au stand pour chausser des pneus pluie. Jackie Stewart commente sur la BBC, il compare l’embouteillage des stands à Piccadilly Circus.
Privées d’adhérence, 15 monoplaces s’entassent en vrac à Club, Becket et Stowe. Brambilla parvient, au prix d’un numéro d’équilibriste, à sortir de la chicane de Woodcote sans toucher et ramène sa March intacte.
Le drapeau rouge ordonne l’arrêt de la course 12 tours avant la fin (https://tinyurl.com/4kdjrek3).
Trempé comme une soupe, l’ami Guy fixe le podium au champagne allongé d’eau que Fittipaldi fait gicler sur lui et ses pairs. Pendant ce temps nous giclons vers la 504, direction Douvres, on a un ferry à prendre, un taf demain.

Par où passer ? Oxford ou Luton ?
Patrice Vatan