12 janvier 2014

Robert Simac : La passion en partage 1/3

Il est toujours agréable, et même réconfortant, de rencontrer un personnage qui a la passion pour moteur. Et qui a consenti beaucoup de sacrifices pour la vivre pleinement. Quand de surcroît, son credo est de partager autour de lui le plaisir qu’elle lui donne, on se dit qu’on a de la chance de l’avoir rencontré. Et il s’agit bien de chance, car cette histoire est née d’une double coïncidence, tout à fait improbable. Au commencement il y avait bien quatre roues et un moteur, mais il s’agissait d’une tondeuse !

Classic COURSES

Robert Simac : La passion en partage 1/3
Robert Simac : La passion en partage 2/3
Robert Simac : La passion en partage 3/3

1ère partie : la tondeuse

A l’automne 2012 je mets en vente sur le plus célèbre site d’annonces gratuites entre particuliers une tondeuse Honda assez ancienne, mais en bon état de marche. Je reçois très vite de nombreux messages d’acquéreurs potentiels. L’un des plus prompts me paraît aussi le plus sérieux. Nous nous donnons donc rendez-vous chez moi le samedi suivant. Le jour dit, l’acheteur arrive avec son épouse et nous concluons l’affaire dans le jardin, non sans avoir discuté une bonne demi-heure dans une ambiance agréable et détendue. Le courant est bien passé entre nous et je me dis qu’il est vraiment agréable de conclure une affaire dans ces conditions. Normalement, l’histoire devrait s’arrêter là et ne vaudrait pas d’être racontée. Mais …

Les semaines passent, l’hiver s’installe et nous savons aujourd’hui qu’il sera pour le moins difficile à déloger. Autant en profiter pour travailler au chaud. Début janvier 2013, je suis donc attelé à la rédaction de mon article sur l’Alfa 33TT12 pour Autodiva et, dans ce but, je compulse mes Sport-Auto de l’année 1975, à la recherche d’infos d’époque sur le sujet. Feuilletant rapidement le numéro de septembre, je m’arrête tout d’un coup et reviens en arrière car le titre d’un article a capté mon attention : « Robert Simac, à la force du poignet ». Nom d’un chien, où ai-je donc déjà vu ce nom-là récemment ? 30 secondes s’écoulent, une minute peut-être, les synapses de ma mémoire chauffent, je commence à maudire la perte de mes neurones qui doit s’accélérer avec l’âge, … quand d’un seul coup : bon sang, la tondeuse ! Car tel est bien le nom de l’acquéreur rencontré brièvement trois mois auparavant. Ca alors ! Mais attention, du calme, me tempère-je aussitôt : pourrait-il s’agir d’un homonyme ? je lis l’article à la recherche d’indices : ce jeune pilote de Formule Renault Europe est alsacien, voilà qui confirme l’hypothèse. En outre, quoique de qualité médiocre et datant de plus de 35 ans, la photo illustrant l’article me paraît pouvoir « coller » avec l’homme que j’ai vu à l’automne précédent.

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Quelle coïncidence extraordinaire ! si elle est confirmée, bien sûr. Et, pour ce faire, une seule solution : retrouver mon acheteur. Problème : je n’ai pas gardé son adresse de messagerie. Heureusement – merci Internet – je parviens à le contacter en le retrouvant sur le site web de l’entreprise où il travaille. Je lui envoie donc un courriel racontant cette anecdote et lui proposant, si toutefois le pilote de 1975 et l’acheteur de la tondeuse ne font bien qu’un, de me livrer quelques souvenirs pour Classic Courses. Agréablement surpris, il confirme l’hypothèse et me donne son accord de principe. Mais il faudra trouver un créneau pour se revoir et ce ne sera pas une mince affaire car l’homme est très occupé : il court toujours, en F2 historique, et n’est donc pas souvent chez lui les week-ends. Après un premier rendez-vous manqué en juin lors du GP de l’Age d’Or à Dijon, nous arrivons enfin à caler un entretien le 15 septembre. Ce jour-là, je suis invité à passer l’après-midi dominical chez lui, dans un petit village alsacien, à peu près à mi-chemin entre Mulhouse et Belfort.

Le jour dit, parcourant à petite vitesse la rue principale à la recherche du numéro indiqué, je remarque au-delà d’un portail ouvert une remorque bâchée dont la forme ne me laisse pas de doute : je suis arrivé. Je me gare, pénètre dans la cour, aperçois la tondeuse dans le garage et suis accueilli par Robert Simac et son épouse. La tarte aux quetsches maison est délicieuse, mes hôtes ne le sont pas moins, il ne reste plus qu’à remonter le fil des souvenirs. Oubliant les minutes et les heures de cette fin d’été, nous allons plonger dans les années 70 et 80 pour y revivre un paradoxe apparent : une vie en rose jalonnée de sacrifices.

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A suivre …


Olivier FAVRE

Photos @ Simac

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