Robert Manzon – interviewé par Johnny Rives

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Robert Manzon était le doyen français des pilotes de Grand Prix, le dernier survivant de la première saison du Championnat du Monde de F1, en 1950.  Il s’est éteint lundi 19 janvier, dans sa 97e année.  Il y a deux ans, Robert Sarrailh avait proposé à Johnny Rives de réaliser cet interview. Une belle idée. Un dialogue passionnant.

Classic COURSES

Synchronicité

Lundi matin est décédé à l’âge de 97 ans Robert Manzon, le doyen des pilotes de Grand Prix (il était le dernier pilote survivant du premier championnat du monde de F1 en 1950) et l’un des derniers acteurs de l’épopée Gordini, dont les ateliers étaient comme chacun sait situés à Paris, boulevard Victor.

Lundi soir, Arte diffusait Le Convoi de la peur, film de William Friedkin, dont l’un des personnages principaux, interprété par Bruno Cremer, est un Français qui se nomme Victor Manzon.

En reliant ces deux faits sans aucun rapport, j’ai pensé au concept de synchronicité (ou coïncidence signifiante), développé par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung : à savoir l’occurrence simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit.

Certes, je vous l’accorde, il paraît délicat de préciser ce que cette coïncidence-là peut bien signifier. Même si certains pourraient se délecter en rappelant que le titre original du film en question est Sorcerer, soit en français « sorcier », sans doute est-il plus commode de voir cette « french connection » comme un pur hasard ; et d’apprécier simplement le fait de l’avoir perçue comme le clin d’œil inoffensif et rafraîchissant d’un esprit joueur et avide de légèreté, après le lest qui lui a été infligé depuis deux semaines.

Olivier Favre

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Illustrations

Video @ Team ATS Le Mans T- Robert Sarrailh – Fabien Sarrailh
Robert Manzon par Jean Marie Guivarc’h – 19 jan 2015
Robert Manzon GP Pau 1954 – Ferrari 625 – Ecurie Rosier @ DR
Robert Manzon @ DR

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Johnny Rives

« Lorsque j’ai été appelé sous les drapeaux, à 21 ans, j’avais déjà une petite expérience journalistique. Un an et demi plus tôt j’avais commencé à signer mes premiers « papiers » dans le quotidien varois « République », à Toulon. J’ai envoyé le dernier d’entre eux (paru le 4 janvier 1958) à Pierre About, rédacteur en chef à L’Equipe. Il m’a fait la grâce de me répondre après quoi nous avons correspondu tout au long de mes 28 mois d’armée. Quand je revins d’Algérie, très marqué psychologiquement, il voulut me rencontrer et me fixa rendez-vous au G.P. deMonaco 1960. Là il me demanda de prendre quelques notes sur la course pendant qu’il parlait au micro de Radio Monte-Carlo. J’ignorais que c’était mon examen d’entrée. Mais ce fut le cas et je fus reçu ! Je suis resté à L’Equipe pendant près de 38 ans. J’ai patienté jusqu’en 1978 avant de devenir envoyé spécial sur TOUS les Grands prix – mon premier avait été le G.P. de France 1964 (me semble-t-il bien). J’ai commencé à en suivre beaucoup à partir de 1972. Et tous, donc, dès aout 1978. Jusqu’à décembre 1996, quand les plus jeunes autour de moi m’ont fait comprendre qu’ils avaient hâte de prendre ma place. C’est la vie ! Je ne regrette rien, évidemment. J’ai eu des relations privilégiées avec des tas de gens fascinants. Essentiellement des pilotes. J’ai été extrêmement proche avec beaucoup d’entre eux, pour ne pas dire intime. J’ai même pu goûter au pilotage, qui était mon rêve d’enfance, ce qui m’a permis de m’assurer que j’étais plus à mon aise devant le clavier d’une machine à écrire qu’au volant d’une voiture de compétition ! Je suis conscient d’avoir eu une vie privilégiée, comme peu ont la chance d’en connaître. Ma chance ne m’a pas quitté, maintenant que je suis d’un âge avancé, puisque j’ai toujours le bonheur d’écrire sur ce qui fut ma passion professionnelle. Merci, entre autres, à Classic Courses. »

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olivier

J’ai un petit problème avec cette photo de Manzon soit-disant au GP de France 1954. D’abord en 1954, il y avait le Grand Prix de l’A.C.F., qui se tint à Reims, et le Grand Prix de Rouen-les-Essarts. Sur la photo, on est en France puisqu’au fond, sont affichées les indications « temps », etc. On est donc manifestement aux Essarts, en témoignent les arbres en arrière plan. Le problème est que ni à Reims, ni à Rouen, la Ferrari de l’Ecurie Rosier (que pilotait Manzon) ne porta le n°24. Ce n°24, Monzon ne l’eut qu’au Ring pour le GP d’Allemagne. Or on… Lire la suite »

olivier

Pau, avec un petit peu de pot ?
Écrit par : Francis Rainaut | 24/01/2015

olivier

ou encore Bordeaux.
Écrit par : Francis Rainaut | 24/01/2015

olivier

C’est bien à Pau en 1954. (c’est une bonne année)
Écrit par : Francis Rainaut | 24/01/2015

olivier

Je n’y avais pas pensé : vérifié, c’est bien Pau, avec la 625 de Farina à côté. Bien vu, Francis.
Écrit par : Pierre Ménard | 24/01/2015

olivier

Tout est pardonné ! Mais F2 Register nous parle d’une Ferrari 500, châssis 186-2 pour Manzon.
Écrit par : Francis Rainaut | 24/01/2015
J

olivier

Je ne me melerai certainement pas de cet échange d’experts, mais il semble effectivement que cette voiture ait porté le n° 34 lors du Grand Prix de France 1954. Et selon Gérard Bacle – sur FB – il semble que cette photo – N° 24 – ait été prise au Nurburgring.
Écrit par : Olivier Rogar | 24/01/2015

olivier

on aimerait que l’entretien dure des heures.
Écrit par : Philippe EOBERT | 25/01/2015

olivier

Non, Francis a totalement raison : c’est bien Pau, après vérification sur la « bible » de Paul Sheldon (« A record of Grand Prix and Voiturette racing », pour ceux qui ne connaîtraient pas) et le bouquin sur les GP de Pau de Pierre Darmendrail (où figure la photo). Les deux ont par contre une divergence sur la Ferrari : Darmendrail parle d’une 625 alors que Sheldon parle, lui, d’une 500. Difficile débat tant les mélanges entre les deux modèles ont été légion en 54 et 55.
Écrit par : Pierre Ménard | 26/01/2015

olivier

Commentaire de Gérard Bacle sur FB :
MANZON avait bien le No24 au GP allemagne 1954 sur sa ferrari 625…Rosier,quant a lui,utilisait la 500..avec le No25.
…mais Manzon avait aussi le No24 a Pau hors championnat,toujours avec sa ferrari 625…et Rosier le No16 sur sa 500…
Écrit par : Olivier Rogar | 26/01/2015