21/07/2025

Pepe Migliore ! Caramba !

Patrice Vatan nous entraine vers l’Argentine et son chauffeur de taxi le plus fameux des années 70. L’homme qui a laissé un souvenir impérissable à la « bande à Beltoise ».

En vitrine de Souvenirs d’antan, un bon brocanteur de Cosne, une 404 gréée en taxi de Buenos Aires des années 60 fait surgir du tréfonds de ma mémoire un nom, Pepe Migliore.

Il y est gravé, aussi indélébile qu’un hiéroglyphe, après que Jean-Pierre Beltoise l’a popularisé comme le mentor qui l’accompagnait ainsi que ses pairs aux différentes éditions de la Temporada argentine, série de courses se déroulant en janvier.

Seule erreur mémorielle en achetant le modèle réduit à Tony, j’ai fait de Pepe un chauffeur de taxi alors qu’il était pilote de course.

De fait, Pepe s’improvisait taxi pour Beltoise à travers les rues de Buenos Aires, expérience qui devait engendrer chez lui, pourtant réputé pour ne pas lambiner dans le « civil », ses pires frayeurs automobiles.

Pepe Migliore © DR

Pepe Migliore lui avait été présenté en 1966 par Michel Besancenet, public-relation de Peugeot-Argentine, car JPB voulait essayer une des 404 Tour d’Argentine, aussi rustiques que spectaculaires, à l’image des coureurs de là-bas. Cent kg au bas mot, volubile à l’extrême, Jose Pepe Migliore était un pilote très connu.

Les voilà, JPB et Pepe traversant Buenos Aires à 100 de moyenne, Pepe conduisant le bras à la portière, l’autre passant les vitesses, le volant calé contre son genou. Un agent lui fait signe de stopper au carrefour, d’un geste Pepe indique qu’il n’y a pas de danger, à quoi le flic acquiesce, rangé à cette opinion. Voici un feu rouge, qui n’est en Argentine qu’un simple signalement de carrefour ; si la voie est libre en face, il passe.

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Jean-Pierre raconte dans le numéro de Champion où il essaye la fameuse 404 de course, qu’il sait à présent ce que signifie « conduire comme une bête ».

À l’époque, les rues de Cordoba, de Buenos Aires, de Rosario servaient d’écoles de pilotage aux apprentis pilotes. C’était à fond partout, les priorités à droite, les lignes continues ne concernaient que les plus timorés.

Ces conditions de circulation, basées sur la responsabilité individuelle, qui transposées de nos jours et sous nos latitudes seraient de la pire obscénité, délivraient paradoxalement les conducteurs du cru de toute agressivité.

Bien avant qu’il crée son école de conduite, « Conduire Juste », s’achetant par là même une attitude convenable, Jean-Pierre Beltoise faisait à Didier Braillon dans la revue du club à son nom, l’éloge de la « conduite naturelle » en Argentine, qui fluidifiait le trafic, augmentait l’attention à l’autre en responsabilisant les acteurs.

Pepe Migliore, un nom qui embrase l’imagination de quiconque a biberonné les mots de Beltoise dans Champion, les témoignages de Johnny Rives en suiveur des Francais au différentes Temporada, un nom perdu dans les limbes qu’une 404 argentine jaune et noir, prise par erreur pour la caisse Grand Prix de Pepe Migliore, a ressuscité.

Patrice Vatan

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