12 juillet 2016

F1 2016, Silverstone : excès… de lenteur ?

Avec cinq premiers tours disputés à la queue leu leu derrière la « safety car », le G.P. de Grande-Bretagne démarrait mal… Le bon Charly Whiting, grand maître de cérémonie de la F1, indifférent à l’ennui des spectateurs, considérait que cette frustrante entrée en matière n’était pas excessive. Telle n’était apparemment pas l’opinion d’une bonne dizaine de pilotes – dont trois champions du monde, excusez du peu : Raïkkonen, Alonso et Vettel – qui s’arrêtèrent pour se débarrasser de leur pneus « pluie » au moment où les fauves étaient enfin lâchés. La piste était plus qu’en voie d’assèchement. Un tour plus tard, Ricciardo, Massa, Button et une poignée d’autres passèrent aux « mixtes ». Les quelques entêtés à s’obstiner à rester en pneus « pluie » comprenaient les trois premiers : Hamilton, Rosberg et Verstappen. Ils attendirent un tour de plus. Un tour de trop ? Bien au contraire… Leur patience allait être récompensée par le hasard bien au-delà de leurs espérances !

                                                            Johnny RIVES.

GP Grde Bretane 2016 2 Et tout ça grâce à – ou à cause de – Pascal Wehrlein, qui fut le premier à aller explorer les bas-côtés de la piste dès son premier tour lancé. Le temps que l’incident parvienne au PC de la course, quelque vingt F1 étaient déjà passées par les stands pour troquer leur pneus pluie contre des « mixtes ». Quand Hamilton, Rosberg et Verstappen s’y décidèrent leur tour, ordre venait d’être passé d’afficher « voiture de sécurité virtuelle » ce qui obligeait tous les autres à réduire leur vitesse cependant que nos trois gaillards changeaient tranquillement de roues. Cela leur permit de rejoindre la piste avec une avance considérable, tous les autres retenus loin en arrière à quelque 80 km/h – ou guère plus. Là, le feu vert fut redonné, mais le mal (pour tous les autres) était fait. Et le bien pour eux trois, ainsi qu’un quatrième « filou »,  Sergio Perez, qui s’était arrêté en même temps qu’eux. Un Perez qui se retrouva de ce fait à une 4e place que sa position sur la grille (10e) ne laissait pas espérer si tôt… Seuls Ricciardo et Raïkkonen devaient réussir à le rattraper. Mais bien plus tard.

 Les pneus mixtes, eux non plus, ne résistaient pas très longtemps à l’assèchement de la piste. Si bien que chacun était rapidement contraint à passer aux pneus « slicks », ce que Verstappen effectua un tour après les Mercedes. Grâce à ce décalage, le tout jeune Batave eut le plaisir d’être pointé en tête de la course au 18e passage.

GP Grde Bretane 2016 1 Sur la piste encore piégeuse, Lewis Hamilton fit preuve d’une belle autorité, dominant les traitrises de Silverstone avec une impressionnante assurance, cependant que Rosberg avait été devancé par Verstappen à la suite d’un coup d’audace de ce dernier. Cela arrangeait bien les affaires de Lewis. Nico dut se battre avec acharnement avant de réussir enfin (38e tour) à reprendre l’avantage sur la décidément bien rapide Red Bull avec son moteur Renault totalement revivifié. Il y parvint au prix d’un exploit, en faisant l’extérieur à son tout jeune rival dans la difficile et rapide courbe de Stowe de la même façon que Verstappen s’était imposé à lui quelques tours plus tôt, à Becketts. Se lançant dès lors à la poursuite de son équipier Nico parvenait à lui grignoter parfois quelques dixièmes de seconde – ce qui semblait dérisoire pour regagner en 20 tours les six secondes qu’il lui avait concédées. D’autant plus dérisoire qu’un ennui de changement de vitesses interrompit son bel élan – ce dont il se sortit avec les conseils de son ingénieur qui lui coûtèrent d’être malgré tout classé 3e et non 2e comme il s’y efforça longtemps.

 Hamilton triompha donc sans difficulté apparente sur son circuit, devant son public. Ce qui n’était finalement que justice en regard de la domination qu’il avait exercée tout au long des essais et surtout en début de course, quand la piste était propice à quelques figures de voltige. Figures auxquels ne coupèrent pas quelques uns des meilleurs : Bottas, Raïkkonen, Vettel, Alonso, pour ne citer qu’eux… Et même Hamilton, qui parcourut une bonne centaine de mètres sur l’herbe mouillée après un écart, mais finalement sans la moindre conséquence.

GP Grde Bretane 2016 3 Outre les Ferrari, très en dedans par rapport aux ambitions prêtées à l’équipe italienne, le dindon de ce début de Grand Prix émasculé par un souci excessif de sécurité, fut Daniel Ricciardo. Son handicap initial dû à la « SC virtuelle » provoquée par Wehrlein s’avéra insurmontable. L’Australien franchit la ligne d’arrivée avec 18 secondes de retard sur son équipier Verstappen, sur lequel il ne prit qu’un avantage bien platonique : un meilleur tour en course (1’36’’013 pour l’Australien, 1’36’’407 pour Max). Lequel, qu’il le veuille ou non, est en train d’insidieusement lui ravir son fauteuil de leader d’équipe. Christian Horner ne doit pas sourire en considérant les difficultés avec lesquelles Toto Wolff est aux prises chez Mercedes. Il pourrait se retrouver bientôt dans une situation équivalente chez Red Bull.

Résumé vidéo de la course

Illustrations © DR

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