14 mai 2018

Johnny Rives F1, Barcelone 2018

MERCEDES A REPRIS LE POUVOIR

Le doublé manqué par malchance à Bakou, Mercedes l’a réussi impeccablement au Grand Prix d’Espagne. Ferrari et Red Bull y ont montré leurs limites. Sur un circuit aussi conventionnel, avec sa ligne droite manquant d’ampleur et sa bonne variété de virages, la hiérarchie s’est établie sans incertitude – aux hasards près des premiers virages, comme l’ont montré Grosjean et les infortunés Hulkenberg et Gasly…

Johnny Rives.

Barcelone 2018 – …Emmenées par un impérial Hamilton, les Mercedes s’y sont montrées sans faille. Au contraire de leurs adversaires les plus proches (Ferrari et Red Bull, comme d’habitude) qui ont pêché par une inattendue irrégularité. Celle-ci a été soulignée par Ricciardo, classé 5e à 50 secondes d’Hamilton et cependant auteur du meilleur tour en course avec près de 7/10 d’avance sur celui du vainqueur. Cela à égalité de changements de pneus. « Parfois ma voiture était d’une grande efficacité et au tour suivant j’éprouvais les pires difficultés pour rester sur la piste, » témoigna-t-il. En cause les nouveaux pneus Pirelli et leur épaisseur de gomme réduite de 4 millimètres… sur recommandation de Mercedes, nous dit-on ! Des pneus aussi capricieux en course qu’ils l’avaient été aux essais, surtout chez Ferrari et Red Bull. Une étrangeté à démêler  dès le prochain GP de Monaco pour mieux comprendre la reprise du pouvoir de Mercedes.

ENTENTE CORDIALE

GP Espagne 2018 Podium @ DR

GP Espagne 2018 Podium @ DR

Lewis Hamilton et Valtteri Bottas ont donné, après leur doublé, une jolie et rare image de la bonne entente pouvant exister entre deux équipiers et néanmoins rivaux. Ils se racontaient, tout sourire, quelques épisodes de leurs courses respectives, gestes à l’appui. Cela change de la rivalité ayant prévalu jusqu’à il y a deux ans entre Hamilton et Rosberg. Ou encore actuellement entre Verstappen et Ricciardo. Voire entre Vettel et Raïkkonen. A propos du tandem de la Scuderia Ferrari on conserve par exemple le souvenir du départ du GP de Chine où les deux rouges étaient en première ligne et où la première préoccupation de Vettel avait été de fermer la porte à Raïkkonen, le plaçant ainsi en difficulté par rapport aux Mercedes et Red Bull qui n’en espéraient pas tant. Rien de tel chez Mercedes au GP d’Espagne où Hamilton s’est abstenu de se rabattre devant Bottas… ce qui n’a pas empêché Vettel de prendre l’avantage sur le Finlandais, d’ailleurs. On perçoit chez Hamilton un respect de ses adversaires qui lui fait honneur.

GROSJEAN COMME DEVANT

GP Espagne 2018 R.Grosjean @ DR

GP Espagne 2018 R.Grosjean @ DR

Le fâcheux épisode déclenché par Romain Grosjean à Barcelone nous a ramené quelques saisons en arrière,  à l’époque où le franco-suisse jouait accidentellement les trouble-fête, époque que l’on croyait révolue. Or, après sa bévue accidentelle de Bakou (où par maladresse il avait involontairement modifié la répartition du freinage de sa Haas, provoquant sa sortie de route… derrière la voiture de sécurité), et après plusieurs incidents aux essais du GP d’Espagne (deux sorties sans dommage en L1, un tête-à-queue suivi d’un enlisement en L2, une nouvelle sortie en L3) Grosjean a attiré négativement l’attention en entrainant avec lui, lors d’une nouvelle faute, les infortunés Hulkenberg et Gasly. Accident lui ayant valu une sanction (trois places de pénalisation sur la grille de Monaco) et peut-être, ce qui est pire encore, la perte de son statut de leader de l’équipe Haas que ses résultats de 2017 lui valaient. Car pendant qu’il s’égarait, Magnussen obtenait une brillante 6e place après avoir tenu loin derrière lui les Renault, McLaren et autres Force India. Résultat qui, ajouté aux précédents, lui vaut d’occuper  la 9e place au championnat avec 19 points quand Grosjean n’a pas réussi à en marquer un seul. Pour un pilote dont la mauvaise réputation n’est pourtant pas usurpée, Magnussen a de quoi se réjouir.

LECLERC DÉFEND LE CLAN FRANÇAIS

GP Espagne 2018 C. Leclerc @ DR

GP Espagne 2018 C. Leclerc @ DR

N’en déplaise aux observateurs français s’obstinant à le considérer comme « étranger » (ce qui, en son temps, n’était pas le cas du grand Louis Chiron, Monégasque comme lui), Charles Leclerc a une fois encore, à travers une course de toute beauté, compensé le manque de réussite de ses camarades Français. Contrairement à Sergio Perez, Ocon n’est pas en réussite chez Force India. Ça n’est pourtant ni le talent ni la volonté qui lui manquent. Gasly, après son fameux exploit du GP de Bahrein (4e), court lui aussi après la réussite. On a évoqué plus haut le cas de Grosjean. Pendant ce temps, faufilant sa Sauber dans un peloton de F1 qui ne l’avait pas vue d’aussi près depuis longtemps, Leclerc enchaîne les bons résultats avec une modestie réjouissante. Le voici à la tête d’un capital de 9 points après cinq grands prix, ce que personne, pas même Frédéric Vasseur son directeur, n’aurait osé prévoir avant l’Australie. A Monaco, prochaine épreuve, il va être attendu au tournant. On peut parier, tant sa sagesse paraît grande, qu’il ne se laissera pas déboussoler par cette perspective.

FERRARI AU MAUVAIS ARRÊT ?

GP Espagne 2018 Ferrari @ DR

GP Espagne 2018 Ferrari @ DR

Après avoir gagné les deux premiers grands prix de la saison, Sebastian Vettel marque un temps de recul. En Chine, harponné par Verstappen, il avait grillé ses pneus arrière en les sollicitant à l’extrême dans l’espoir (vain) de ne pas perdre la 3e place qu’il tenait alors, finissant 8e. A Bakou, il avait encore grillé ses pneus, mais cette fois dans un freinage désespéré en tentant de ravir à Bottas sa première place, finissant 4e. En Espagne, nouvelle 4e place, pour s’être arrêté deux fois afin de changer de pneus quand les Red Bull se sont contentées d’un changement – ne parlons pas des Mercedes ! Un arrêt de trop ? « Non, assure Vettel, nos pneus s’usaient plus vite que chez nos adversaires ». Quoiqu’il en soit, la tâche s’annonce compliquée pour la Scuderia à Monaco. Sauf rétablissement de dernière heure. Avec l’appui de Pirelli ?

McLAREN : LE DEUXIÈME SOUFFLE.

Disons le tout net : on attendait bien mieux de McLaren au GP d’Espagne, qui nous avait promis une remise à jour importante au plan technique. Certes, Fernando Alonso s’est une fois encore (la cinquième en cinq courses) hissé parmi les dix premiers. Or sa huitième place est son moins bon résultat de l’année, ce qui est contraire aux espoirs qu’avait fait planer McLaren.  Fernando s’est montré loin de pouvoir rivaliser avec la Haas de Magnussen (le meilleur des « autres » tant en qualification qu’en course).  Et, sans doute plus que précédemment encore, de pouvoir rivaliser, à moteur égal, avec les Red Bull. Sans parler du meilleur tour exceptionnel de Ricciardo (1’18’’441, nouveau record) le meilleur tour d’Alonso (1’20’’727) rapporté à celui de Versteppan (1’19’’422) souligne combien il reste à accomplir à McLaren pour retrouver son lustre d’antan.

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