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La saison s’achève. Philippe Robert nous entraîne sur un circuit de Lédenon qui semble avoir donné du fil à retordre à un certain nombre de pilotes. Une belle aventure, de quoi nourrir de nouvelles ambitions pour la prochaine saison. Chez les pistards c’est à ça que sert l’hiver.

Classic COURSES

Me me voilà de retour sur le circuit de Lédenon, circuit qui avait été le théâtre de mes exploits pour ma première course sur circuit de ma vie, l’année précédente.

Cette fois-ci je me sens en terrain connu et avec quelques repères. Ça devrait aller ! D’autant que j’ai fait passer la voiture au banc de puissance et que nous avons gratté (en toute légalité je le précise) quelques chevaux et surtout du couple !

Un exemple ? Au-delà des réglages de carburateurs, mon sorcier a supprimé la petite grille qui protège la pipe d’admission contre des projections de graviers, etc… on a gagné 3 cv !

A ma remarque sur le danger d’ingérer un gravillon dans le moteur, celui-ci m’a répondu par un sourire : « En course automobile, à un moment il faut prendre des risques ! » Imparable n’est ce pas ? Donc acte.

Le réglage des carbus Weber obéit à des règles complexes et contradictoires et j’ai récupéré un moteur sensément plus puissant et plus coupleux, qui tourne rond jusqu’à 3000 t/mn (gicleur de ralenti) et tourne comme un avion au dessus de 4500 t/mn (gicleur principal), mais entre les deux ? Rien ! Ça ratatouille affreusement.

Il va donc falloir avoir le pied lourd pour que ça avance ! Ça tombe bien mon maître à moi c’est Jean-Pierre Jarier ! (Godasso ça vous dit quelque chose ? Je crois d’ailleurs qu’il déteste son surnom). Jean-Pierre si tu nous lis, respect !

Tout ceci pour vous dire que j’arrive sur place avec le moral gonflé à bloc, avec l’ambition de leur montrer, scrogneugneu, qu’ils vont voir ce qu’ils vont voir, etc, etc,….

 

Essais libres :

Rien à signaler sauf que je trouve que ma voiture glisse, glisse,…. On ajuste les pressions des pneus pour les essais chronos.

Essais chronos :

Rien à signaler sinon que mes résultats ne sont pas extraordinaires puisque je tourne aussi vite (ou aussi doucement c’est selon…) que l’année dernière ! Déception !

Paul mon team manager qui n’a qu’une 1750 (j’ai une 2000) a tourné plus vite que moi et pire encore je suis le dernier des Alfas…

 

Course 1 

 

 

L’année dernière, je trouvais que nous étions tellement serrés sur la grille (en 2×2 décalés) que l’accident me paraissait inévitable au premier virage (c’est d’ailleurs ce qui serait passé avec 5 voitures au tapis). De fait j’avais fait un départ prudent.

Cette fois-ci je suis prêt à en découdre. Les feux s’allument : 1, 2, 3, 4, et pourquoi je lâche alors légèrement l’accélérateur ? Hein pourquoi ? la voiture bouge ! pied sur frein et bien sûr c’est le moment où tout le monde part à l’extinction des feux ! M…….. !

Caramba, encore raté !

 

Je me fais doubler par 2 ou 3 voitures, tout le monde se tasse au premier virage (le fameux Triple Gauche) et je recolle au peloton. On fait comme çà un tour complet à 2 par 2 sur la piste, personne ne lâche rien ! Un peu plus tard, nuage de fumée, une Golf est en perdition puis une BMW complètement en travers et au milieu de la route.

Tout le monde l’évite, un demi tour de plus et c’est une Fiat 131 que je découvre face à moi au milieu de la piste : petit coup de volant et là encore tout se passe bien.

Tous les deux se demandent encore comment on a fait pour les éviter ! On n’est pas si mauvais !

La manche continue, je fais dans le virage le plus rapide (et vicieux) du circuit une très belle figure sur 200 m au moins ! Même pas mal ! (5mn40)

 

Je n’arrive pas à remonter ! Le départ est vraiment le seul endroit où on peut faire la différence. Je rattrape une Sirocco que je double, il me redouble et sous la pression il fait un tête à queue devant moi, un de moins ! (11mn30)

 

Paul mon team manager fait un tête à queue avec sa 1750 devant moi et il repart derrière.

Il tente de me redoubler et il semble en avoir les capacités mais je lui montre (en souriant intérieurement) toute la panoplie qui lui permet de rester derrière (on n’ouvre pas bêtement les portes, on freine bien au milieu de la piste, etc….).

 Je fais moi même un tête à queue au même endroit et il me repasse ! (17mn50)

Il commence à pleuvoir. Je refais encore quelques figures (un tête à queue à 20mn40) car la piste glisse beaucoup à cause de fuites d’huile liées à des moteurs perdus dans les manches précédentes. 

Je ne suis pas satisfait de moi c’est le moins qu’on puisse dire ! La voiture glisse beaucoup mais j’ai l’impression qu’elle ne glisse que pour moi ! Je termine 24eme sur 36 partants.

Course 2 :

 

Le départ est meilleur, je suis avec le groupe, je laisse juste un peu d’espace devant moi et une voiture se glisse dans l’interstice. Il faudra que je sois encore plus agressif la prochaine fois !

Ensuite on est en grosse bagarre avec une Golf verte ! Là encore j’essaie de ne pas le laisser passer (tout en restant viril mais correct bien évidemment :-)). Bon elle finit par passer. Ensuite il commence à pleuvoir, la piste est huileuse car un copain à cassé son moteur et on a dénombré plus de 20 têtes à queue et j’ai bien du en faire 3 à moi tout seul ! Une des Camaro patinait même au ralenti pour dire ! 

La manche se termine sous la pluie et avec une piste transformée en patinoire, bof bof bof…. Chui un peu déçu faut bien dire…. Je termine 23eme sur 36 partants.

On plie tout, c’est la fin de saison, on a rien cassé, on ne s’est pas fait mal ! Positivons !
 

En conclusion

Après avoir roulé sur les circuits de Dijon, Charade, Spa et Lédenon, je me rends compte que je préfère les circuits rapides type Dijon ou Spa aux circuits plus « tourniquet » comme Lédenon ou type spéciale de Rallye comme Charade. Je pense aussi que ces circuits rapides sont peut être plus faciles à appréhender pour un pilote novice comme moi.

 

Des raisons d’espérer ?

Depuis j’ai fait une journée de roulage sur le circuit du Luc en emmenant mon ami Denis puis un moniteur avec moi dans la voiture. Leurs remarques sont plutôt positives et ils considèrent que la gestion de la glisse et des freinages sont corrects, par contre ils pensent que je suis un peu trop « gourmand » dans les virages, j’arrive trop vite dans certaines enfilades qui font que je sacrifie le virage de sortie plutôt que celui d’entrée, et ceci, au détriment de la vitesse de la voiture dans la ligne droite qui suit.

Apparemment c’est un défaut moins difficile à corriger que les autres. Cinq tours avec ce moniteur en passager dans une Lotus 2 Eleven (moderne) me font prendre conscience que plutôt que de faire des beaux virages bien glissés, il convient de privilégier des successions de lignes brisées (favorisant la pleine puissance dans les petites lignes droites) au détriment de belles et longues glissades….

Étant skieur, c’est vrai que, dans ce cas, notre seul moteur c’est la gravité qui nous amène à peaufiner les trajectoires, alors qu’avoir un moteur permet de réaccélérer. Sur ses conseils et en limant le bitume, j’ai gagné 1 seconde et demie sur un tour en 1mn 10.

Bon il y a encore de l’espoir !

 

A la saison prochaine ! Qui sait, je vais peut-être quitter mon titre de pilote du Lundi pour accéder au titre de Pilote du Dimanche ?

 

Philippe ROBERT

 

Video @ Philippe Robert

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