Nous pouvons faire confiance à Jean Paul Orjebin ; sa plume subtile, après un dribble ou deux, va rétablir un récit dont on se demande d’abord quel rapport il peut avoir avec Classic COURSES. Une question subsiste néanmoins, comment est-il allé débusquer ce petit Musée caché au milieu des fermes, fussent-elles modenaises ?
Classic COURSES
Umberto Panini a quitté la Terra dei Motori vendredi dernier pour rejoindre Carlo, Bindo, Alfieri, Ettore et Ernesto Maserati au Rosso Paradiso .
Umberto naquit en 1930 à Pozza di Maranello, ça ne s’invente pas ! Son premier boulot avant de partir en Amérique du Sud, c’est ouvrier chez Maserati à Modène. A son retour Umberto et ses frères inventèrent une machine à coller les étiquettes mais surtout profitant du nouveau petit pouvoir d’achat des ragazzi italien des années 60, créèrent les fameuses images Panini. Vignettes de footballeurs à collectionner et à coller dans des albums vendus dans toutes les librairies d’Italie d’abord puis d’Europe. Cette idée fit un carton et leur fortune.
A l’aise à la banque, Umberto se souvint de son premier job et lorsqu’en 1997 Maserati fut vendue à Fiat, il racheta à l’usine voisine une trentaine de Maserati de collection et créa dans sa ferme de Modène un véritable et unique musée consacré à la marque au trident. Les autos rouges les plus chics au milieu des vaches et des roues de Parmesan, la vraie classe.
Nous l’avons rencontré en avril 2006, dans la cour de sa ferme lors d’un « Voyage en Italie », simple, débonnaire, indiquant d’un geste tranquille la direction a prendre pour rejoindre le corps de bâtiment ou se trouvait sa collection, mais nous laissant y aller seul, voulant pas déranger. Comme vous le voyez sur la photo, il est flanqué de son vélo qu’il utilisait en permanence pour se déplacer dans sa propriété, n’oubliant pas de relever légèrement la visière de sa casquette à l’ instant de la photo pour que son visage soit mieux éclairé, simple peut être, mais le sens de la lumière quand même !
Notre Panini sera celui qui aura su conserver à Modène à une période difficile pour la marque une belle sélection de Maserati qui se seraient dispersées aux quatre coins du monde plutôt que de vieillir sur leur terre d’origine. Ayons une pensée pour Umberto.
Jean-Paul Orjebin
Photos @ Jean-Paul Orjebin