Johnny Rives F1, Brésil 2017
LA F1 COUPEE EN DEUX
Il nous a été rarement donné avec autant de clarté qu’au GP du Brésil de constater à quel point la F1 était coupée en deux. Avec au sommet de la hiérarchie trois équipes avec lesquelles les sept autres écuries de F1 sont incapables de rivaliser. La plupart des pilotes de F1 se battent non pas pour la victoire mais pour la 7e place derrière les trois « grands » que sont Mercedes, Ferrari et Red Bull. L’exemple nous en a été fourni encore plus clairement que d’habitude sur le circuit d’Interlagos où il s’en fallut de très peu que le 7e ne termine avec un tour de retard. Massa (Williams), Alonso (McLaren) et Perez (Force India) se sont battus avec acharnement jusqu’au dernier mètre pour décrocher cette piteuse 7e place. Une telle bataille pour la victoire aurait déclenché un enthousiasme fou. Mais là, elle a été totalement éclipsée par les batailles majeures ayant opposé Vettel (Ferrari) à Bottas (Mercedes) d’une part et Raïkkonen (Ferrari) à Hamilton (Mercedes) de l’autre. Batailles dont Red Bull elle-même était exclue, ce qui aggrave encore la situation. A la place des nouveaux responsables de la F1, nous chercherions désespérément une solution pour qu’en 2018 tel ne soit plus le cas. En priant instamment Mercedes et Ferrari de fournir à leurs équipes satellites (Williams, Force India d’une part, Haas, Sauber de l’autre) des moteurs dignes de leur réputation.
Johnny RIVES.
VETTEL DE JUSTESSE !

La victoire de Sebastian Vettel au Brésil n’a pas tenu à grand chose. Nous ne pointons ici pas le doigt sur les deux secondes et quelques qui les séparaient sur la ligne d’arrivée. Mais sur le départ de Vettel. Un peu hésitant sur le moment. Mais l’Allemand sut se reprendre à temps pour revenir à hauteur de Bottas. Puis en allant chercher un freinage époustouflant qui lui permit, grâce à son placement à l’intérieur, de prendre imparablement le commandement de la course. Tout était joué. Leurs performances au tour étaient si proches que, s’il ne fut pas lâché par la Ferrari, Bottas ne fut en suite jamais en mesure de venir l’inquiéter. Il ne pouvait que suivre le même rythme qu’elle. Non, il restait une possibilité : le changement de pneus. Bottas s’arrêta le premier (27e des 71 tours). Il fallait prendre la Scuderia Ferrari par surprise. Mais celle-ci réagit promptement : au tour suivant Vettel s’arrêtait à son tour. La perte de temps fut identique. Quand il reprit la piste, ce fut d’un rien devant Bottas. Cette fois, le tour était joué et bien joué : Vettel et Ferrari avaient la victoire en mains.
LA REMONTÉE D’HAMILTON

Les accrochages survenus lors du premier tour servirent favorablement Lewis Hamilton, puisqu’après cinq tours derrière voiture de sécurité il avait gagné six places sans dépasser personne : Vandorne, Magnussen et Ocon n’étaient plus là tandis que Wehrlein, Grosjean et Ricciardo avaient observé une halte à leur stand. Un autre fait vint aider Hamilton : ayant eu le choix de ses pneus, contrairement aux hommes de tête qui avaient dû s’élancer avec les « super softs rouges» utilisés en Q2, il était parti en « softs jaunes » bien plus résistants. Or la température de la piste s’élevait à 60 degrés, ce qui n’était pas à l’avantage des super softs, loin de là. De fait, les leaders durent en changer bien avant la mi-course, tandis qu’Hamilton s’arrêta bien après celle-ci (43e des 71 tours). Là il repartit à son tour avec des super softs, mais compte tenu de l’allègement de sa machine en carburant, ceux-ci allaient être soumis à un échauffement moindre que celui qu’avaient subi les leaders en début de course, quand les voitures supportaient encore leurs cent kilos de carburant. Evidemment, il se régala jusqu’à revenir talonner Raïkkonen dont il menaça la troisième place, mais sans l’inquiéter vraiment. Le meilleur tour (et record) en course ne lui échappa que parce que Verstappen (deux changements de pneus) accomplit lui aussi les dix derniers tours avec des super softs neufs. Ce qui fut également le cas de Stroll, auteur du 3e meilleur tour en course bien qu’il se soit battu constamment pour échapper à la dernière place.
GASLY MEILLEUR FRANÇAIS

A l’issue du premier tour de course, tout espoir avait disparu pour deux des trois Français en lice. Esteban Ocon et Romain Grosjean nous avaient offert un joli pas de valse, partant en toupie avec un bel ensemble dans le virage où Hamilton avait commis sa bévue en qualification. Ocon n’y était pour rien, ayant été poussé hors piste par son compatriote. Mais Grosjean n’y était pas pour grand chose non plus, car s’il avait mal maîtrisé son survirage ayant déclenché la double sortie de route de la Force India et de sa propre Haas, c’était à cause de son pneu postérieur gauche crevé à cause d’un choc à l’arrière dès le premier virage. Ce qui ne l’empêcha pas d’être accablé d’une scandaleuse pénalité de dix secondes. Franchement, il faut que la F1 se débarrasse de cette maladie des pénalités abusives qui ne devraient intervenir qu’en cas d’imprudence et non pas à la suite de faits de course inévitables.

Bref, après un tour ne restait donc, chez les tricolores, que Pierre Gasly en lice pour un joli résultat. Ce dont il s’occupait avec brio puisqu’il avait hissé d’entrée sa modeste (et fragile) Toro Rosso en 10e position devant, à moteur égal ( ?) les Renault d’Hulkenberg et Sainz. Ceux-ci remirent bientôt les choses à leur place. Si bien que quand il eut observé son changement de pneus, Gasly se retrouva 15e et avant dernier devant le seul Ericsson. Nullement découragé pour autant, il reprit sa course avec ardeur se battant avec succès contre Stroll puis contre Wehrlein sur lesquels il effectua de beaux dépassements pour finir à une 12e place indiquant mal combien ses efforts furent valeureux.
Johnny se pose la question de moteurs Renault égaux pour l’écurie Toro Rosso et l’écurie Renault elle même. Me revient une anecdote où je devais livrer des pièces pour le moteur V8 RENAULT le mercredi du Grand Prix de Monaco.
Comme la production était lente RENAULT devait faire des choix de priorité. À l’époque il fallait servir en premier Red Bull. Pour Catherham la 3eme équipe, à vrai dire, ils n’en faisaient pas beaucoup cas. Je pense que la situation n’a pas trop évoluée depuis…
Merci M.RIVES pour ce beau billet . Vous avez raison : il y en 6 qui ne sont parfois que 4 devant , comme ce dimanche . Mais si je me souviens de mes jeunes et moins jeunes années en remontant jusqu’à la F1 1500 : n’était ce point pareil ces 50 dernières années . Certes les écarts se comptaient en secondes entières et non en millièmes ; certes aussi le peu de fiabilité introduisait pas mal d’incertitude que seul Renault sait créér en 2017 ! Mais c’étaient les memes 3 ou 4 devant et les autres derrière . ALORS… Lire la suite »
Hélas pour nous, l’endurance non plus n’est plus ce qu’elle était. Gendebien-P.Hill, Parkes-Scarfiotti, Rodriguez-Kinnunen, Pascarolo-Larrousse: quand ces équipages gagnaient, on savait qui avait gagné (ou perdu). Mais maintenant avec des équipages à quatre pilotes, plus ou moins connus, comment s’y retrouver dans une meute de voitures aux noms bien plus abscons que Ferrari, Porsche ou Matra? Pour ne rien dire du nombre de championnat d’Endurance (Monde, Europe, USA, Blancpain et j’en oublie. Perso, j’ai tant de mal à suivre que je ne fais aucun effort pour y parvenir. Ça me saoule!
En GT du WEC ( le seul qui compte avec un titre mondial FIA): FORD,FERRARI,PORSCHE et ASTON ne rappellent ils à personne des marques glorieuses ? Le reste : imsa, blancpain gt ou endurance , europe ou US ou Asie…. OK pour l’oublier. Mais on sait quand meme (si on suit )quand Fisichella, Bird , Pla , Lauda ou Priaux .. gagnent . Il leur manque hélas la couverture médiatique pour le grand public ( travail de journaliste à faire ) mais ça peut changer car ce grand public ne connait pas plus Jani,Lotterer ,Koba,Lopez …., les teutons de Porsche… Lire la suite »