19 mai 2016

Grand Prix Historique de Monaco (3) Stirling Moss

Stirling Moss était à Monaco. Il a participé à un débat sur l’évolution du sport automobile, passé du mode artisanal au mode industriel en quelques décennies. Entouré d’Emanuele Pirro, Ray Mallock, Jochen Mass, Alain de Cadenet.

Olivier Rogar

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1 Carte postale

STIRLING MOSS

Je ne ferai pas la synthèse du débat. Si vous nous lisez, vous savez que le sujet relève davantage du constat que de l’hypothèse. Il s’impose à nous. Alain de Cadenet nous a rappelé qu’en 1972 il avait financé l’étude et la construction d’une voiture ainsi que son engagement sur une saison avec 5000 livres sterling…

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La déférence dont chacun faisait montre vis-à-vis de Sir Stirling nous permet d’évaluer non seulement la marque qu’il a laissée dans nos esprits de passionnés, mais aussi le respect qu’il inspire à ses pairs.

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Le 13 mai 1956 il gagnait à Monaco son second Grand Prix. Une course de 3 heures menée de bout en bout, entre trottoirs et murs, sur une chaussée maculée d’huile et sous la pression d’un Fangio déchainé. Après avoir été retardé par une touchette à Sainte Dévote, celui-ci n’aura de cesse de compenser le handicap de sa Ferrari-Lancia « tordue » en battant plusieurs fois le record du tour. Y compris dans le 100e et dernier ! ( A 4/ 10 de sa pole position…). Mais la Maserati de Moss l’emportera avec encore 6 secondes d’avance.

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Peut-on imaginer le pilotage de cette monoplace de 620 kg développant 270 cv, assise sur ses pneus étroits, freinée par ses quatre gros tambours et relancée par sa boite à quatre vitesses, trois heures durant ? Stirling Moss l’évoquera pendant son interview ; il était très difficile de rester concentré toute cette durée. Il le fallait pourtant pour finir. Tout en restant rapide pour finir par gagner.

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Pierre Ménard et Jacques Vassal avaient souligné dans leur livre consacré à Moss, « Le champion sans couronne »(*), l’impression laissée à un Johnny Rives qui assistait à son premier Grand Prix à ce niveau :
« Nous [étions] au virage du Bureau de Tabac. Nous dominions la piste. Accoudés à la balustrade, on voyait les voitures de face. […] La première voiture qui émerge de la chicane : une Maserati rouge, rutilante, avec un pilote en polo blanc et casque blanc. Moss. Il monte les vitesses, très rapprochées, on est surpris. Il se rabat contre le mur du Bureau de Tabac, il ne freine pas et je me dis : « l’accident est inévitable ». Il rentre une vitesse, il tourne tranquillement, la roue arrière droite en appui, le visage impassible, la tête inclinée vers la gauche. La voiture frôle le mur., il monte ses vitesses., avec au moins 200 mètres d’avance. Je suis resté confondu par ce passage. »

L’homme au polo blanc et sa voiture étaient réunis à Monaco. Soixante ans après leur exploit.

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Photos © Olivier Rogar ( Sauf la Maserati en course © DR) 

(*) : fonds Johnny Rives, « Moss, Le champion sans couronne, Les légendes de la formule 1, Editions Chronosports. Pierre Ménard et Jacques Vassal. »

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