20 mars 2016

F1 2016 : Australie, Le sans faute de Rosberg

F1 2016 : Australie. Si, après avoir dominé les essais avec brio et constance, Lewis Hamilton avait gagné le G.P. d’Australie, on n’aurait pas échappé, de la part des plus blasés, à ses commentaires du style : « On prend les mêmes et on recommence ! » Ou encore : « Nous voilà repartis pour une saison sans surprise, comme la précédente ! » Par bonheur, nous avons échappé à ces sentences. Comme s’il était sur sa lancée de la fin 2015, Nico Rosberg a saisi opportunément l’occasion de signer une quatrième victoire consécutive et on l’en remercie. Une victoire qui n’a pas l’éclat de celles qu’il avait accumulées en fin de saison dernière, car due à un concours de circonstances qu’il n’a pas laissé passer. Elle apporte un bienvenu parfum d’incertitude au moment où les râleurs impénitents font beaucoup de tapage autour de la « décadence » de la F1.

  Johnny RIVES.

Rosberg Australie 2016

 Un parfum d’incertitude qu’est venu renforcer encore l’inattendue prestation des Ferrari. Elles ont montré que, oui, au plan des performances elles sont capables de rivaliser avec les Mercedes – ce que les essais de Barcelone n’avaient pas totalement permis d’affirmer. Si, dans ce G.P. d’Australie, Sebastian Vettel a manqué la victoire c’est essentiellement sur une faute de stratégie. Après l’interruption due à l’accident Alonso/Gutierrez, la Scuderia l’a renvoyé en piste avec des pneus incapables d’accomplir la distance restant à couvrir. Erreur que Mercedes a évitée en optant pour  les Pirelli les plus endurants. La victoire récompense pour Rosberg et Mercedes un parcours sans faute, rien d’autre. Alors que, à l’inverse, Hamilton a payé cher la mauvaise utilisation de son embrayage. Et que Vettel n’a pu surmonter l’incompréhensible stratégie de Ferrari. Cela dit, on ne serait pas étonné que le prochain Grand Prix (Bahrein, 3 avril) donne lieu à une autre distribution des cartes. Les blasés en seraient encore pour leurs frais.

  • HAMILTON FAVORI ?

Hamilton Australie 2016

 Sa deuxième place derrière Rosberg ne doit pas occulter l’énorme impression produite par Hamilton aux essais. Il se montra irrésistiblement le plus rapide dans chacune des trois séances « libres ». Puis encore en Q1, puis en Q2 et enfin en Q3. Son aisance s’est exprimée avec tant d’évidence qu’il reste à nos yeux LE favori du championnat 2016. En course, après avoir commis l’erreur de mal exploiter la nouvelle utilisation de son embrayage, il n’a jamais perdu le sens des réalités malgré la 6e place dont il dut se contenter après sa bévue. La patience dont il a fait preuve en dit long sur sa confiance. Même derrière Verstappen qui lui résistait avec un culot impressionnant, il n’a jamais perdu son sang froid, pas une seule fois amorcé une attaque risquée. Il misait à juste titre sur une meilleure utilisation de ses pneus pour avoir le dernier mot. Et ce fut le cas. En outre,  sa convaincante prestation a été assortie d’un comportement fairplay vis à vis de Rosberg – à quoi il ne nous avait pas habitués l’année dernière. Encore un signe de sa confiance en lui.

  • FERRARI EST BIEN LÀ.

Vettel Australie 2016

 Malgré les performances réalisées aux essais de Barcelone les Ferrari n’avaient pas pleinement convaincu, faute de comparaison avec les Mercedes qui contrairement à elles n’avaient pas utilisé les Pirelli les plus performants. C’est maintenant chose faite. Après le départ manqué d’Hamilton, elles se sont retrouvées 1ere et 2eme, et parfaitement capables de résister à la pression de Rosberg. Preuve qu’elles sont en mesure de résister à leurs rivales allemandes. Reste à confirmer cela dès Barhein le 3 avril. Bahrein où elles avaient fait bonne figure l’en dernier déjà (Raïkkonen 2e entre Hamilton et Rosberg).

  • GROSJEAN EN VRAI « PRO ».

 Grosjean Australie 2016

 L’inattendue 6e place de Romain Grosjean au volant de la toute nouvelle Haas-Ferrari n’est pas seulement le résultat d’un heureux concours de circonstances – pas le moindre arrêt au stand pour changer de pneus ! Cela lui avait permis de se hisser en 9e position quand l’interruption de la course eut lieu. Celle-ci lui permit de faire sans perte de temps le changement nécessaire. Puis de rallier l’arrivée avec les pneus durs qui lui avaient été fournis à cette occasion – comme les Mercedes, qui n’eurent plus à s’arrêter elles non plus. Une fois en 6e position, il conduisit avec autorité pour résister à ses poursuivants emmenés par  Halkenberg. Et cela sans l’ombre d’une faute jusqu’à l’arrivée. Comme Rosberg. Grosjean a confirmé à cette occasion les progrès que l’on avait notés déjà la saison dernière. L’écurie Haas peut se féliciter d’avoir engagé un professionnel aussi compétent.

  • L’ACCIDENT.

Alonso 2 Australie 2016

 Les circonstances de l’accrochage Alonso/Gutierrez ont immédiatement fait penser à celui survenu entre Verstappen et Grosjean l’année dernière à Monaco. A cette différence près que l’excés d’optimisme (ou d’inconscience ?) du tout jeune Max s’était imposé à la réflexion générale. A Melbourne ce fut différent. Au micro de Canal, Jacques Villeneuve, intéressant commentateur, s’exprime souvent de façon péremptoire. A Melbourne il a, sans l’ombre d’une hésitation, fait porter instantanément sur Esteban Gutierrez l’entière responsabilité de l’affaire. Une évidence que nous avons eu du mal à partager en revoyant les images au ralenti. D’ailleurs lorsque Fernando Alonso fut interrogé sur ce choc qui aurait pu lui coûter très cher, il se montra plein de retenue. Il n’accusa Gutierrez d’aucune mauvaise manœuvre et se contenta de préciser que, derrière l’aileron de la Haas, il n’avait pas pu correctement juger de la situation alors qu’ils approchaient à haute vitesse d’un virage. Rendons lui hommage pour cette modération.

Illustrations © DR

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