Kyalami
16 novembre 2021

Kyalami 1982

Rossano nous invite en Janvier 1982 à faire un long voyage pour Kyalami à l’occasion de la Première épreuve du championnat de F1, grève, confinement, bien piètre résultat et, malgré tout, extraordinaires souvenirs.

Texte de Rossano Candrini, traduit de l’italien par Jean-Paul Orjebin

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C ‘était un très long vol pour aller à Kyalami, nous voyagions sur les lignes de la South African Airways pour laquelle, en ces temps d’apartheid, était interdit le survol du territoire africain. Après une escale à Lisbonne, nous avons volé tout le temps au-dessus de la mer en contournant l’Afrique de l’ouest jusqu’à la côte d’Afrique du Sud. L’avion avait une capacité de passagers réduite pour embarquer plus de carburant.

Pour ceux qui avaient l’habitude de l’avion, comme Forghieri qui dormit comme un bébé tout le long, c’était une formalité, pour moi ce fut très différent, j’ai souffert du voyage, mais malgré cela, l’idée de voir courir la 126 CK faisait tout passer.

Kyalami
M. Forghieri – Vol pour Kyalami (c) Rossano Candrini

Arrivés sur le circuit de Kyalami, nous avons été confrontés à la grève des pilotes. Ils protestaient contre une nouvelle règle concernant la Super Licence mise en place par la Fédération. Ils avaient certainement en plus de cela d’autres revendications d’ordre économique.

Il semblait que le Grand Prix ne pourrait pas se tenir. Forghieri était souvent au téléphone avec Maranello, il essayait de convaincre Enzo Ferrari de prendre la tête d’un mouvement qui aurait fait venir à Kyalami, des pilotes des USA, pilotes auxquels on aurait accordé des licences leur permettant de courir en F1 !

Nous étions déjà au milieu de la semaine et aucune issue n’était en vue.

Au tout dernier moment, un accord fut trouvé entre Balestre et les représentants du GPDA, il me semble que Lauda et Pironi ont été, pour le coup, de bons médiateurs.

Le jeudi ou le vendredi, j’ai oublié, éclata une bombe dans le paddock, un cas de méningite avait été déclaré. Il s’agissait du chronométreur attitré de Ferrari, Jean Campiche. Ma famille et un couple d’amis qui se trouvaient dans le box Ferrari, donc dans la zone incriminée, furent évacués, mis sous traitement afin de vérifier leur état. Finalement plus de peur que de mal, c’était une fausse alerte, il n’y avait pas de méningite, le chronométreur Longines n’était pas atteint.

Ferrari faisait courir ici pour la première fois la 126 CK, Les essais ne s’étaient pas mal passés et nous n’étions pas très loin sur la grille, derrière Renault et Brabham. Pour la première sortie de la 126 CK, c’était satisfaisant.

Le samedi, jour de la course, en revanche, ce fut un désastre, Villeneuve après seulement quelques tours a cassé son KKK dans un nuage de fumée caractéristique, Pironi a fini dernier en changeant je ne sais plus combien de fois ses pneus. Ça valait quand même la peine.

Il me faut maintenant dépoussiérer ces souvenirs de Kyalami, je garde une grande nostalgie de cette terre rouge et de ces immenses nuages blancs plus jamais revus.

C’est peut-être ce que l’on appelle le Mal de l’Afrique ?

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