13 juin 2019

GP du Canada 2019 par Johnny Rives

LA POLITIQUE DU PIRE !

 La gouvernance des Grands Prix (Fédération Internationale, Liberty Media) prétend être préoccupée par l’attrait spectaculaire vacillant de la F1. Paradoxalement, par l’entremise controversée des commissaires sportifs du GP du Canada, elle s’est tirée une balle dans le pied. En pénalisant aveuglément l’un des deux héros de la course (Vettel) au bénéfice de l’autre (Hamilton). La fâcheuse décision est due à un fait de course dont Vettel a magistralement réussi à limiter la portée. En évitant on ne sait trop comment, suite à un involontaire crochet dans l’herbe, à sa Ferrari d’aller s’écraser contre un mur et d’être emboutie par la Mercedes qui la talonnait. Cet exploit a donc débouché sur une sanction envers l’Allemand. Les spectateurs de Montréal, pas dupes, ont manifesté leur désapprobation en huant Hamilton – qui n’y pouvait pourtant rien. Cela s’appelle pratiquer la politique du pire.

                                                     Johnny RIVES.

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DANS LE « S » JABOUILLE.

GP du Canada 2019

GP Canada 2019 – Sebastian Vettel et son totem @ DR

GP du Canada 2019 – Le fait de course ayant coûté si cher à Vettel s’est produit dans le « S » qui, pour nous, ancien globe-trotter des grands prix, reste (tristement) marqué du sceau Jabouille. C’est là en effet que la carrière du « grand blond » avait subi un coup d’arrêt dont il ne devait pas se relever. Suspension arrière défaillante, il n’avait pu empêcher sa Renault de se fracasser contre une barrière… qui avait disparu dès l’année suivante. Une barrière que Vettel n’aurait pu éviter lui non plus, dimanche, si elle avait été encore là. Pour Sabastian, son écart de conduite s’est borné à un écart dans l’herbe dont il a limité les conséquences avec maestria.

Hélas, Emmanuele Pirro, l’ancien pilote désigné pour assister les commissaires sportifs, n’a pas su (ou pu, ou voulu) faire entendre raison à ses assesseurs. Comment Vettel aurait-il pu, dans l’herbe, réduire la vitesse de sa Ferrari pour reprendre la piste sans la traverser comme cela lui a été reproché et comme il a été contraint de le faire ? La question s’adresse au responsable de cette « politique du… Pirro ». Lequel a dû avoir les honneurs (?) de la presse italienne, lundi matin !

FERRARI EN REGAIN.

GP du Canada 2019

GP Canada 2019 – Départ @ DR

Les augures prédisaient un sursaut de Ferrari au GP du Canada 2019 en raison du dessin même du circuit Gilles-Villeneuve, où vitesse max et freinage ont plus d’importance que les performances en courbes. Ce sursaut s’est bien produit, mais d’extrême justesse. Vettel a soufflé la pole position à Hamilton pour deux petits dixièmes de seconde. Et en course il n’a jamais creusé sur la Mercedes de Lewis un écart aussi grand que la pénalité qu’il a subie (cinq secondes). Néanmoins la troisième place de Charles Leclerc, à 4’’7 d’Hamilton, confirme le regain de la Scuderia.

Qu’en sera-t-il sur le circuit Paul-Ricard prochainement ? Les lignes droites y sont. Mais les courbes aussi. Les Mercedes pourraient y retrouver leur superbe si les défaillances rencontrées avant la course à Montréal (Stroll, samedi matin et Hamilton dimanche avant la course) étaient surmontées. La gestion en course des pneus Pirelli, si erratique au Canada, sera peut-être la clé de la confrontation Mercedes-Ferrari en sol varois.

RED BULL À LA PEINE.

La splendide prestation de Verstappen a joliment relevé la tenue des Red Bull qui n’ont pas été en mesure d’inquiéter Ferrari et Mercedes sur le circuit Gilles-Villeneuve. Max, avec sa verve habituelle, a néanmoins compensé grâce à son panache le handicap de démarrer depuis la 10e place. Mais cela n’a pas été suffisant pour empêcher Mercedes d’aller chercher le point du meilleur tour en arrêtant Bottas en fin de course pour chausser des pneus performants, sans pour autant mettre en danger sa quatrième place devant Max.

Sur l’autre Red Bull, Pierre Gasly n’a pas été en mesure de confirmer sa performance des qualifs (5e temps). Pour l’y aider, il aurait dû prendre l’avantage sur Ricciardo dès le départ. Il n’y est pas parvenu. Alors son équipe a choisi de l’arrêter très tôt (7e tour) pour le débarrasser de ses fragiles pneus tendres. Dans l’espoir de prendre avantage sur Ricciardo.

Mais Renault a eu la sagesse d’arrêter l’Australien un tour plus tard pour la même opération. Ce qui a permis non seulement à Daniel de repartir devant Gasly. Mais aussi devant Stroll, parti en pneus durs. Et qui n’en changea qu’au 45e tour sans que Gasly, géné par la température trop élevée de ses freins, n’ait pu glisser sa Red Bull devant la Red Point « dopée » par le nouveau moteur Mercedes. Ainsi Pierre a dû se contenter d’une modeste 8e place derrière les deux Renault.

RENAULT : PROMESSES TENUES.

GP du Canada 2019

GP Canada 2019 – Daniel Ricciardo @ DR

L’équipe Renault avait proclamé avant la course être prête à effacer ses piètres prestations de début de saison. Promesse tenue par Ricciardo et Hulkenberg qui ont signé un joli tir groupé : 6e et 7e devant ceux que l’on appelle communément « les autres » (Red Point, Toro Rosso, Alfa, McLaren). Et même, cerise sur le gâteau, devant la Red Bull de Gasly. Le public va donc les attendre dans la même perspective au GP de France. Où, nous affirme-t-on, elles étrenneront des nouveautés d’ordre aérodynamique propices à confirmer leur pas en avant canadien. De quoi mettre l’eau à la bouche des spectateurs prêts à faire confiance aux organisateurs varois qui assurent que l’accès au circuit Paul-Ricard ne souffrira plus de ses habituels inconvénients.

McLAREN ET ALFA ONT SOUFFERT

GP du Canada 2019

GP Canada 2019 – Carlos Sainz – McLaren @ DR

Parmi les déceptions remarquées au GP du Canada 2019, on citera deux équipes ayant précédemment bien tiré leur épingle du jeu : McLaren et Alfa Romeo. Toutes deux ont à Montréal souffert d’incidents inattendus, ayant contraint leurs leaders habituels, Carlos Sainz et Kimi Raïkkonen, à observer un arrêt trop précoce (3e tour pour Sainz, 6e pour Raïkkonen) les prises d’air de refroidissement des freins de leurs voitures respectives ayant été obstruées par des objets indésirables (des visières interchangeables). Ce qui les contraignit à achever le parcours avec des pneus hors d’usage (Sainz) ou en sacrifiant un second arrêt (Raïkkonen). Cette option permit à Kimi de signer le 6e meilleur tour en course (1’15’’442), prouvant que les performances de son Alfa n’étaient pas en cause. Mais seulement les circonstances.

COTE D’AMOUR ET… DE DÉSAMOUR !

A Montreal, nous avons aimé :

***   Ferrari, Vettel, Hamilton
**      Leclerc, Verstappen, Renault
*         Ricciardo, Hulkenberg, Stroll, circuit Gilles-Villeneuve.

Nous avons moins aimé :

°°°   Un règlement sportif trop rigide
°°      L’application « aveugle » de ce règlement
°         McLaren et Alfa Romeo

Classement « Classic Courses » après le GP de Montreal 2019 :

Nous avons aimé :

14 *  Lewis Hamilton -
 8 *  Valtteri Bottas - Max Verstappen
 6 *  Mercedes
 5 *  Charles Leclerc - Sebastian Vettel
 3 *  Ferrari 
 2 *  Renault
 1 *  Norris - Albon - Perez - Gasly - Sainz - Stroll - Hulkenberg - Ricciardo - Circuit Gilles Villeneuve

Nous avons moins aimé :

-8 ° Renault - Ferrari
-3 ° Kvyat - Un règlement sportif trop rigide
-2 ° Giovinazzi - Vettel - Haas - Ricciardo - Application aveugle du règlement
-1 ° Le circuit de Melbourne - Grosjean - Stroll - Mc Laren - Alfa-Romeo 
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