23 janvier 2019

Edmund Nelson – Portrait d’un inconnu 2/2

Ce qui fait la légende de Portago, c’est ce que j’appellerais, pour faire vite, la Portago attitude, ce mépris total des conventions et règles de son temps. Ce qui fait aussi qu’il incarna, dans son domaine, les aspirations de la jeunesse de cette époque : une folle envie de respirer hors des carcans imposés par le monde des adultes. Remettons-nous dans ce contexte de l’après-guerre : les années 50, c’est l’époque où James Dean brise les codes de l’Actors Studio, où Elvis Presley invente le rock’n roll et une nouvelle façon de se produire sur scène.

René Fiévet

(texte publié par Mémoire des Stands le 20 août 2011)

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Edmund Nelson

Edmund Nelson et Fon de Portago (Tour de France Automobile 1956) @ DR

 « Beat generation »

On pense aussi, inévitablement, à Jack Kerouac et la « Beat Generation ». Certes, avec Portago et Nelson, c’est « On the road » [1] pour les riches ou les enfants gâtés. Au lieu de prendre la Road 66, on se balade plutôt entre Saint-Moritz, Monaco et les grands circuits européens, en faisant étape à Paris pour passer les soirées à l’Eléphant Blanc. Mais l’idée est bien là : Portago, c’est Kerouac qui aurait trouvé en Ed Nelson son Neal Cassady (Dean Moriarty dans le livre), personnage complètement fauché, pas très recommandable, avide d’expériences et d’aventures.

Le point d’application est différent : pour Jack Kerouac, William Burroughs, Neal Cassady, ce sera la littérature et la poésie ; pour Portago et Nelson, ce sera la compétition, le défi, le danger. Mais le principe est le même : aller jusqu’au bout de ce qu’on a décidé d’être et de faire, sans souci du jugement des autres et du « qu’en dira-t-on ». Deux hommes « fearless of public opinion, completely true to themselves and their friends, » écrit Keith Schellenberg [2] dans sa nécrologie publiée dans le Times du 17 mai 1957, dans laquelle il lui est impossible de séparer les deux amis.

Edmund Nelson

Pour Keith Schellenberg (photographié ici en 2005), Nelson était quelqu’un d’essentiel pour Portago @ DR

Ecoutons Keith Schellenberg, ami de Portago et Nelson, quand il nous décrit cette époque dans le superbe documentaire de Philippe Alfonsi. « Les années 50 furent une époque intègre, il n’y avait pas de contraintes, il n’y avait pas tous ces gens qui vous importunaient. On pouvait s’amuser énormément, avec des gens qui avaient la même vision des choses. » Quand il parle de Nelson, qui fut son ami, il nous décrit un homme au charme viril (« terribly charmy, very attractive in a masculine way »), attentionné pour ses amis, doté d’une nature généreuse qui lui avait permis de se faire un grand nombre d’amis à travers le monde.

Edmund Nelson

Tour de France automobile 1956 : Edmund Nelson, Stirling Moss, Fon de Portago et Jacky Pollet (source : Philippe Alfonsi – Un clochard magnifique) @ DR

Saint Moritz, la Cresta run, et les « happy few »

Keith Schellenberg a probablement mieux connu Nelson que Portago, puisqu’il fréquentait le premier tous les ans à Saint Moritz, cet endroit huppé où Edmund Nelson avait établi ses quartiers d’hiver. Ce dernier était devenu un personnage familier, presqu’incontournable de la saison d’hiver et un pratiquant reconnu de bobsleigh sur la fameuse Cresta Run.

Pas parmi les trois ou quatre meilleurs de la catégorie, précise Keith Schellenberg (qui fut lui aussi un pratiquant de bobsleigh), mais un vrai expert néanmoins. Et surtout un homme qui n’hésitait pas à encourager et aider de ses conseils les novices qui se hasardaient sur la Cresta Run. Schellenberg le revoit, silhouette familière, dans son manteau à col de fourrure, et sa casquette au bleu délavé ; et il se remémore surtout une expression familière et amusante de Nelson.

Lui qui était un pilier de Saint-Moritz, à chaque fois qu’il rencontrait un nouveau venu, et sympathisait avec lui, il ne pouvait s’empêcher de le qualifier de « very superior citizen ». C’était son expression favorite. Je ne peux m’empêcher d’y voir une marque d’humour, et de dérision, pour marquer l’écart entre sa condition modeste et la clientèle huppée qui fréquentait la station de sport d’hiver [3].

Edmund Nelson

Sebring 1956 : Fon de Portago avec Pierre « Pitou » de la Salle, quintessence du playboy des années cinquante, marié à Suzy Parker, la sœur de Dorian Leigh @ DR

Cette fréquentation du haut du panier l’a amené à une certaine forme d’intimité avec le milieu des playboys et de la haute couture. Il fut ainsi, en 1955 à New York, le témoin de mariage de Pierre (« Pitou ») de la Salle, photo reporter à Paris Match et grand playboy des années 50, avec Suzy Parker, le plus célèbre mannequin de son temps, et sœur de Dorian Leigh. Pour des raisons commerciales liées à la carrière de Suzy Parker, ce mariage avait été célébré dans le plus grand secret et ne fut dévoilé que 3 ans plus tard [4].

Edmund Nelson

Un moment sympathique lors de l’arrivée du Tour de France 1956 à Montlhéry. Les deux jeunes femmes sont des danseuses du Lido, les sœurs Kessler (Alice et Elen). @ DR

Edmund Nelson

On sait que Portago était grand (1m 83), et on peut constater que Nelson avait à peu près la même taille (source : Philippe Alfonsi – Un clochard magnifique) @ DR

Edmund Nelson, Un américain à Paris

Ecoutons encore ce que nous dit Keith Schellenberg : « Fon dépendait de Nelson à bien des égards ; c’était un personnage vraiment important pour lui. Au début, Fon avait une certaine timidité, une tendance à se tenir à l’écart. C’est Edmund qui lui a donné confiance en lui. Auparavant, il était comme un collégien qui ne savait pas ce qu’il fallait faire ou pas. Edmund l’a beaucoup aidé, ce fut son rôle dans l’histoire. En sens inverse, Fon l’aidait financièrement, car en fait Edmund faisait beaucoup de choses pour lui. Il était en quelque sorte son secrétaire, il avait l’expérience, la connaissance du milieu et les relations, surtout dans le monde des sports d’hiver. »

On entre ici dans un domaine où beaucoup de choses sont incertaines, et les informations contradictoires. De quoi vivait Edmund Nelson, quelle était son occupation professionnelle ? Qu’a-t-il fait en France de 1949 (année de son arrivée) à sa mort en 1957 ? On ne le sait pas vraiment. On lit souvent que c’était un journaliste, mais on ne sait pas avec précision.

Quand on pose la question à Keith Schellenberg, il répond malicieusement : « son occupation ? Être un Américain à Paris » ; une manière de dire qu’il n’avait pas d’emploi fixe et peu de revenus. De quoi vivre, sans plus, mais certainement pas de quoi suivre le train infernal de Portago. Dans les faits, Fon menait une existence de haut vol, tandis que Nelson gérait les choses pratiques pour le compte de son ami. « L’argent faisait partie de leur relation, » nous dit Keith Schellenberg.

Edmund Nelson

Portago et Nelson le 12 mai 1957, un peu avant le départ. C’est la seule photo prise ce jour que j’ai pu trouver d’Edmund Nelson sans son casque. On remarque la veste de tweed, que mentionne Roger Vailland (source : Philippe Alfonsi – Un clochard magnifique @ DR

« The making of a legend »

D’où vient donc cette « Portago attitude » ? Cet art de vivre qui a tant marqué ceux qui l’ont approché. Ce mépris absolu qu’il affichait pour les prétentieux, les gens pompeux, ceux qui se croient supérieurs aux autres, en raison de leur naissance ou de leur rang social. Pour moi, la réponse ne fait aucun doute : elle lui vient de Nelson. Derrière la légende de Portago, il y a Nelson : il est partout, omniprésent, décisif. Et c’est bien ce qui dérange, avouons-le. On voudrait tant que le « Grand d’Espagne » fût ce diamant pur, maître de tout, décidant de tout, libre de toute influence, allant seul jusqu’au bout de son destin.

Que vient faire ce pauvre garçon natif du Dakota du Sud, cet homme de peu, dans cette histoire trop grande pour lui ? Et cet esprit de compétition, ce goût du défi, d’où lui venait-il ? Portago portait-il cela en lui, de façon innée ? Rien dans la période de sa vie qui précède sa rencontre avec Nelson ne le laisse vraiment deviner, si ce n’est que c’est un jeune adolescent turbulent, qui sera renvoyé de son école, et dont la mère doit confier l’éducation à un précepteur. Entendons-nous bien, toutefois : il ne s’agit pas de dire que Portago fut une pure créature de Nelson. Nul doute que Fon possédait en lui, dès le début, toutes ces potentialités, et qu’il n’était pas trop difficile de les déceler. Mais pour extraire le minerai, il faut retirer la gangue. Ce fut l’œuvre de Nelson.

Edmund Nelson

Cette photographie retrace bien l’ambiance de cette course et l’extraordinaire proximité entre le public et les concurrents. Portago et Nelson quittent le point de contrôle de Rome, sous le regard de Linda Christian (source : Jour de France) @ DR

Examinons les choses d’encore plus près. Tout d’abord, cette passion de l’automobile, qui saisit brutalement Portago en 1953 : c’est Nelson qui est à l’origine de tout. C’est lui qui, au printemps 1953, suite à une discussion avec son ami Da Silva Ramos au Bar de l’Action, emmène Portago participer au rallye Sablé Solesme. Mais il y a encore plus. En cette même année 1953, Nelson veut promouvoir les courses de Midgets en France, et il emmène son ami Portago participer avec lui à des courses, notamment sur l’hippodrome de Courbevoie et à Reims [5]. Finalement, à l’automne 1953, c’est encore Nelson qui présente son ami Fon à Luigi Chinetti à un salon automobile. Ce sera le vrai début de la carrière automobile de Portago : coéquipier de Chinetti à la Panamerica [6].

Et puis, il y a l’épopée de l’équipe d’Espagne de bobsleigh aux Jeux Olympiques d’Hiver de 1956, à Cortina d’Ampezzo, qui fera tant pour la gloire de Portago. Ici encore, Nelson est à la manœuvre, au centre de tout. Selon Keith Schellenberg, c’est lui qui a initié Portago à ce sport en 1953. C’est lui aussi qui va entraîner l’équipe d’Espagne à ces jeux olympiques. « The rest is history« , comme on dit. Il faut bien se rendre à l’évidence, aussi désagréable, inconcevable ou même inconvenant que cela puisse paraître à certains, sans Nelson, il n’y a pas de légende Portago.

Edmund Nelson

Il existe de nombreuses images de la dernière chevauchée de Portago et Nelson lors de ce 12 mai 1957. Celle-ci est sans doute la plus émouvante. Les deux amis inséparables nous tournent le dos : ils s’en vont, et nous quittent pour toujours @ DR

Et puis, la fin …

Et peut-être Nelson, plus âgé, plus mature, prend-il conscience qu’il a créé un monstre. Certains témoignages font état d’une certaine inquiétude chez lui. A Robert Daley, il confie : « Je doute que Fon vivra au-delà de trente ans. A chaque fois qu’il revient d’une course, l’avant de sa voiture est égratigné, à force de pousser hors de sa route les autres concurrents à 200 à l’heure [7]. » Et puis, ce sera la course des Mille Miglia ; et Fon voudra absolument que Nelson soit son coéquipier.

Edmund Nelson

Fumi Nelson disperse les cendres de son mari sur la Cresta Run, la piste olympique de bobsleigh de Saint Moritz. Cette cérémonie inhabituelle eut lieu en présence du partenaire suisse de Nelson, « Bob » Noldi Gartmann, champion olympique de bobsleigh en 1936 (au centre de la photo, avec les cheveux blancs), et du directeur de la station thermale de Saint Moritz, Peter Kaspar, à droite (source : Der Spiegel, 5 juin 1957) @ DR

« Je pense que la course des Mille Miglia était bien la dernière chose que Nelson voulait faire, nous dit Keith Schellenberg. Si Fon avait pris un vrai spécialiste avec lui, cela lui aurait été bien plus utile. Mais pour Fon, partir avec Nelson représentait beaucoup plus qu’avoir un mécanicien navigateur confirmé. » Schellenberg poursuit, exprimant une sorte de regret inconsolable : « j’ai fait tout ce que j’ai pu pour sortir Fon de son « système », mais il ne voulait pas s’éloigner du danger. Et pour ajouter au malheur, Nelson s’en est allé avec lui, ce qui est bien la dernière chose que j’aurais pu imaginer. Car s’il avait vécu, beaucoup de Fon aurait survécu, tant Edmund avait de l’influence sur lui. »

Le reste, le drame horrible, ne nous intéresse pas ici ; ce n’est pas l’objet de ce récit. C’est l’histoire d’une amitié que l’on a voulu raconter. Ou, plus précisément, rendre à la vérité ce qui a été occulté pendant tant d’années. De façon largement inconsciente d’ailleurs, ce qui rend encore plus efficace et irrémédiable le lent travail d’effacement de la mémoire. Il s’agit donc de redonner vie à Edmund Gurner Nelson, et lui attribuer la place qui lui revient dans cette histoire. Portrait d’un inconnu, disions-nous au début de ce texte. Mais ne s’agit-il pas plutôt de l’anatomie d’une légende ? Car cette relation si particulière avec l’obscur Nelson ne rabaisse pas Portago.

Au contraire, elle l’élève, le rend plus grand encore à nos yeux, lui donne une autre dimension, tellement humaine. Nul doute que le « Grand d’Espagne » a vu, à travers l’homme Nelson, une philosophie de l’existence qu’il considérait comme un idéal, une conception de la vie tournée vers l’action et l’accomplissement de soi, libre de toute contrainte, débarrassée de tous les préjugés de classe et de caste qui font une société. Il a considéré Nelson pour ce qu’il était : la personne la plus importante au monde, un homme tout simplement. « Tout un homme, fait de tous les hommes, et qui les vaut tous, et que vaut n’importe qui, » écrit le philosophe.

Notes

[1] On the road de Jack Kerouac (1957), livre culte de la « Beat Generation », a connu un très grand succès en France également. Pour ceux qui ne le savent pas, le terme « Beatnik », très en vogue dans les années 60, résulte de l’association du terme « Beat Generation » avec le mot « Spoutnik ». La rencontre de la jeunesse turbulente et de la modernité, en quelque sorte.

[2] Keith Schellenberg, personnage excentrique et fortuné, eut de multiples activités sportives : capitaine de l’équipe de rugby du Yorkshire, pratiquant émérite de bobsleigh (il représenta la Grande-Bretagne aux Jeux Olympiques d’hiver de 1956 et 1964), grand amateur de rallyes automobiles et de courses de bateaux à moteur. Son côté aventurier l’amena à organiser, dans les années 60, une expédition au Sahara pour rechercher, et finalement retrouver, un avion disparu 40 ans auparavant. Pour rédiger mon texte, et obtenir des informations complémentaires, je suis entré en contact avec lui. Malheureusement, son état de santé déclinant ne lui a pas permis de donner suite à ma demande. Je l’ai beaucoup regretté. Les témoignages de Keith Schellenberg figurant dans ce texte proviennent de trois sources : son article dans la rubrique nécrologique du Times du 17 mai 1957, le documentaire de Philippe Alfonsi (1998), et surtout une interview donnée à Luca Delli Carri en 2000 (« Un inglese pazzo di nome Keith« , www.dellicarri.it).

[3] En raison de ses moyens financiers limités, il ne résidait pas à l’hôtel comme la clientèle huppée dont faisaient partie Portago et Schellenberg, mais dans un petit appartement. En dépit de cela, on peut considérer que Nelson était devenu une sorte de notable de la station, puisqu’au moment de sa mort il était Vice-Président du St Moritz Bobsleigh Club. Le grand humoriste américain Art Buchwald raconte comment, se trouvant un jour à St Moritz, il fut recruté impromptu par Edmund Nelson pour faire le quatrième membre d’équipage pour une descente de la Cresta Run avec l’acteur Mel Ferrer, sous les yeux d’Audrey Hepburn (« Mel Ferrer And I Taken For Ride », P S from ST Moritz, Salina Journal, Sunday, March 17, 1957, Page 4 – newspaperarchive.com).

[4] Pierre Pitou de la Salle fut probablement un des plus célèbres playboys des années cinquante. Séducteur professionnel, et journaliste occasionnel, il était devenu un proche ami de Portago et Nelson. A un point tel que le Max Corre, patron du quotidien Paris-Presse l’Intransigeant, décida de le recruter pour un reportage sur les Mille Miglia de 1957 où il couvrirait plus particulièrement la course de ses deux amis. Pitou de la Salle les attendait à Brescia quand il apprit l’accident. Il fut à ce point bouleversé et anéanti qu’il fut incapable d’écrire la moindre ligne. Une attitude peu professionnelle pour un journaliste, un accès/excès de sensibilité qui lui fut vivement reproché par Max Corre, fort mécontent que son journaliste envoyé pour cette occasion ne puisse rien produire sur cette tragédie qui avait eu un retentissement mondial. On ne fit plus appel à lui par la suite (source : pitoumylove.com).

[5] Il s’agit ici d’un apport incontestable de la biographie de McDonough, qui porte la lumière sur un épisode mal connu jusqu’à présent : la participation de Portago et Nelson à des courses de Midgets en France dans la deuxième partie de l’année 1953, et peut-être aussi en 1954. Il semble que Nelson fut à l’origine de l’organisation de ces courses directement importées des Etats-Unis. Mais on n’en sait guère plus, comme pour beaucoup de choses concernant Nelson.

[6] En dehors de ces courses de Midgets, la participation de Nelson à des compétitions automobiles sera en définitive assez limitée. Il fut engagé comme troisième pilote aux 24 heures du Mans 1954 avec Portago et Carlo Tomasi (sur Maserati), mais ne prit pas le volant, probablement en raison de l’abandon de la voiture un peu avant la mi-course. Il fut le coéquipier de Portago au Tour de France automobile de 1954 (sur Osca). Finalement, il remporta le Tour de France automobile de 1956, comme coéquipier de Portago sur Ferrari 250 GT.

[7] Robert Daley, The cruel sport, (Motorbooks international, 2005). On notera que Nelson donne à Robert Daley l’impression d’être le majordome de Portago.

 

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