15 décembre 2014

Women in racing : Marion Thouroude

Lors des 10 000 tours du Castellet, fin octobre, nous avons rencontré cette jeune femme autour des Peugeot RCZ. Discussion vite focalisée sur son implication en compétition. Original le choix de l’historique pour sa première saison complète. Irons nous jusqu’à affirmer que ça veut tout dire ? Que seules les anciennes ont du charme ? Non. Mais voir de plus en plus de jeunes débarquer dans cette discipline est le signe de sa vitalité, de ses attraits esthétique et pécuniaire et de la qualité de son  état d’esprit. A l’heure où certains grands champions retraités vont à l’historique, il est intéressant de voir de jeunes compétiteurs y débuter leur carrière.

Propos recueillis par Olivier Rogar

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MT6.pngBonjour Marion, vous êtes très jeune, 21 ans, pouvez-vous nous parler de votre expérience en sport auto ?

Un de mes objectifs est de rouler en moderne.  Même si c’est un peu difficile j’aimerais devenir pilote professionnelle, évidemment en modernes. Par contre je n’ai pas commencé par la filière la plus connue, celle du karting, mais par la course historique.  Il s’agit du Challenge ASAVE auquel j’ai participé en 2014 avec une Mini 1275 GT Clubman. J’ai fini 7e du classement général au terme des dix courses de  la saison et 3e dans ma catégorie.

Mais pourquoi avoir commencé en historique ?

Parce que je suis passionnée par les voitures anciennes. Et comme je suis aussi passionnée par la course, j’ai voulu cumuler les deux : les voitures et la course ! Donc ma Mini est ma première voiture de collection ET de course puisqu’elle est de 1972.

Vous courez contre quel type de voiture en ASAVE ?

Ouh là ! Ma Mini est la plus petite voiture du Challenge. Je cours contre des monstres : des Porsche, des Mustang, des grosses cylindrées et des saloons cars dans lesquelles il y a des Alfa, des Opel, des Capri, des Escort… Il y a de tout. Tout ce qui est plus gros que la Mini.

Outre votre talent, votre réussite est également due aux qualités de la Mini ?

Oui, justement, ma plus belle course, malheureusement amputée par des problèmes mécaniques a eu lieu à Spa sous la pluie. Devant moi il y avait des groupes avec des grosses cylindrées qui avaient un peu de mal dans ces conditions et avec la Mini j’arrivais à me faufiler entre eux. Pour moi c’était la plus belle course, parceque sous la pluie les puissances sont nivelées et la Mini c’est un régal.

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Quels sont vos projets pour l’année prochaine ?

Je regarde un peu du côté du Trophée Lotus, je suis très attirée par la Lotus Seven. J’observe ce qui se fait. L’autre option serait de passer sur une auto plus puissante en ASAVE. En termes professionnels puisque mon but est de devenir pilote professionnelle je cherche un partenariat pouvant me permettre d’atteindre ce but ; un contrat constructeur serait l’idéal.  Il y a aussi les formules monotypes comme la Coupe RCZ chez Peugeot ou le 208 Racing Cup   circuits.

Y-a-t-il beaucoup de femmes qui courent aujourd’hui en historique ?

Non, j’étais la seule en ASAVE. Ils ont fait un podium féminin, évidemment j’étais tout le temps première puisque seule femme ! Non en historique j’en croise de temps en temps sur certains plateaux, mais très peu. D’ailleurs c’est pareil en moderne. Nous sommes très peu. Donc c’est un atout : je suis une femme, je suis jeune et j’aime la bagnole !

Et pourquoi pas le rallye ?

J’ai participé à une opération Rallyes Jeunes FFSA. C’est une journée qu’ils organisent dans toute la France pour détecter les nouveaux talents. J’ai malheureusement eu la malchance de frôler une quille. Ce qui était éliminatoire. Elle n’est pourtant pas tombée. Sinon, côté chronos ils me prenaient. Donc je réessayerai l’année prochaine.

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Pensez-vous que le Trophée Lotus que vous avez évoqué soit une bonne « Ecole » ?

Oui. D’abord la Lotus se rapproche énormément d’une monoplace ce qui apporte beaucoup en termes de précision. Sur une Mini, on s’arrange, on donne du volant, c’est moins précis. Je suis consciente de mes lacunes, bien sûr, j’ai commencé il y a peu et je prends des cours de pilotage par ailleurs pour compléter ma formation et progresser encore pendant l’intersaison.

Votre jeune âge est un avantage, ça vous donne le temps.

Oui et non parceque les jeunes qui sortent du karting se retrouvent à 16 ans en F4, monoplace, et sont très préparés. D’un autre côté il y a très peu de femmes et ça ouvre des possibilités. Sachant qu’on ne nous fait pas de cadeaux. Mais je m’y vois bien. J’adore ce milieu. C’est un gros challenge mais je pense que je peux y arriver aussi.

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Illustrations © DR

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